Des milliers d'individus dans la bande de Gaza sont assaillis par la famine, conséquence de l’usage délibéré de la faim comme arme de guerre par Israël, qui entrave volontairement l’acheminement de l’aide humanitaire vers ce territoire palestinien assiégé, a déclaré le chef de la politique étrangère de l’Union européenne.
Avant une réunion du Conseil des affaires étrangères sur l’aide humanitaire pour Gaza au siège de l’UE à Bruxelles, ce 18 mars 2024, le haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a souligné que Gaza ne se trouve plus au bord de la famine, mais bien dans un état de famine touchant des milliers de personnes. « Il est inacceptable que la famine soit utilisée comme une arme de guerre. Israël provoque la famine », a-t-il souligné.
Borrell a indiqué que plus de cinq mois après le début de la guerre la plus sanglante jamais menée par Israël contre Gaza, le territoire est désormais devenu « le plus grand cimetière à ciel ouvert du monde ».
« Gaza était avant la guerre considérée comme la plus grande prison à ciel ouvert. Aujourd’hui, c’est... un cimetière pour des dizaines de milliers de personnes et aussi un cimetière pour beaucoup des principes les plus importants du droit humanitaire », a-t-il fait remarquer.
Selon une nouvelle étude publiée par Oxfam, une organisation d’aide internationale basée au Royaume-Uni, une réponse humanitaire significative et sûre a été rendue impossible par le régime israélien, qui « bloque et/ou sape délibérément » les efforts d’aide internationale à Gaza de plusieurs façons.
Le « siège militaire total » d’Israël, a déclaré Oxfam, équivaut à une « punition collective ». Le régime est également engagé dans « la décimation, la destruction et la perturbation ».
L’organisation a également déploré les « attaques contre les agents et les installations humanitaires et les convois d’aide » menées par les militaires du régime, ainsi que « le refus systématique des missions humanitaires et les restrictions d’accès imposées aux agents humanitaires ».
La campagne brutale du régime israélien, qui a commencé au début du mois d’octobre, a provoqué l’exode d’environ 80 % de la population de Gaza.
À Gaza, Israël a provoqué la mort de plus de 31 700 Palestiniens depuis le 7 octobre 2023, un chiffre qui révèle l’ampleur de la tragédie qui sévit dans la région. Il faut cependant rappeler que ces statistiques macabres ne reflètent qu’une fraction des souffrances que le peuple palestinien endure.
Bien d’autres ont en effet succombé à la famine, à la malnutrition et à l’absence de soins médicaux appropriés. Ces victimes indirectes, non enregistrées par les hôpitaux, sont les victimes oubliées de cette effroyable réalité. Leur souffrance et leur détresse sont incommensurables, et il appartient à la communauté internationale dans son ensemble de se mobiliser pour que ces victimes ne tombent pas dans l’oubli.