Un nouveau rapport révèle que les ordres d’évacuation du régime israélien dans la bande de Gaza, au milieu de la guerre en cours dans le territoire assiégé, ont conduit à un déplacement massif de Palestiniens ainsi qu’à des « actes de génocide » contre eux.
Selon un rapport de Forensic Architecture, un groupe de recherche basé à Goldsmiths, Université de Londres, publié mercredi 13 mars, l'armée israélienne a « transformé en arme » les mesures humanitaires telles que les ordres d'évacuation et les zones de sécurité comme un outil pour pousser les civils vers les zones d'opérations militaires israéliennes actives.
Le rapport poursuit en affirmant qu'au lieu de protéger des vies, le recours à de telles mesures a facilité le déplacement forcé et massif de Palestiniens et contribué aux meurtres de civils dans tout Gaza.
Plutôt que des « actes humanitaires » utilisés comme mesures préventives pour la sauvegarde de la vie civile, Israël a exercé une forme de « violence humanitaire », de concert avec ses autres actions génocidaires plus larges, note le rapport.
Le rapport de 80 pages souligne en outre que de telles mesures contiennent souvent des incohérences et conduisent à la confusion, ce qui a conduit Israël à bombarder des zones de sécurité désignées à Gaza.
Le résultat de ces mesures a été la mort de plus de 31 000 Palestiniens, dont plus de 70 pour cent de femmes et d'enfants, des milliers d'autres disparus et des dizaines de milliers d'autres civils blessés, indique-t-il.
Le rapport a également fait noter que malgré l'arrêt provisoire rendu par la Cour internationale de Justice (CIJ) contre le régime israélien à propos du génocide à Gaza en janvier, le régime occupant a persisté à expulser de force les Palestiniens de leurs foyers et à leur refuser les fournitures essentielles.
Il est ajouté aussi que le porte-parole de l’armée du régime sioniste, le contre-amiral Daniel Hagari, a annoncé mercredi devant un parterre de journalistes : « Israël cherche à déplacer de force une partie importante des 1,4 million de Palestiniens actuellement réfugiés à Rafah vers les soi-disant « îles humanitaires » au centre du territoire, avant une incursion dans la ville la plus méridionale de Gaza ».
Il a ajouté que le transfert des Palestiniens de Rafah vers les zones désignées était un élément clé des préparatifs militaires en vue de l'invasion de Rafah.
« Nous devons nous assurer que 1,4 million de personnes, ou au moins une partie importante de ces 1,4 million, seront déplacées. Où? Aux îlots humanitaires que nous créerons avec la communauté internationale », a déclaré Hagari lors du point de presse.
Il n'a pas donné plus de détails sur le moment de l’évacuation de Rafah ou de l'invasion de la ville, mais a noté que Te-Aviv cherchait à ce que le moment soit opportun sur le plan opérationnel et que l’action se fasse en coordination avec l'Égypte voisine.
L’Égypte a précédemment déclaré qu’elle ne souhaitait pas qu’un afflux de Palestiniens déplacés franchisse sa frontière. Il construit dans ce cadre une barrière fortifiée le long de sa frontière avec Gaza, alors qu'Israël envisage d'étendre son offensive sur Rafah.
Le porte-parole de l'armée israélienne a également affirmé qu'Israël prévoyait « d'inonder la zone » avec une aide, notamment en matière de nourriture et d'eau.
Même les États-Unis, fervents partisans d'Israël, ont pour autant mis en doute l'affirmation d'Israël selon laquelle il fournirait protection et aide aux civils dans le cadre de son plan visant à les chasser de Rafah.
« Nous avons besoin d'un plan qui mettra les civils hors de danger en cas d'opération militaire à Rafah. Nous n'avons pas encore vu un tel plan », a déclaré mercredi le secrétaire d'État américain, Antony Blinken aux journalistes à Washington après avoir convoqué une réunion ministérielle virtuelle sur l'aide à Gaza avec des responsables de l'ONU, de l'UE, de la Grande-Bretagne, du Qatar, des Émirats arabes unis et de Chypre.
Les bombardements incessants d'Israël sur Gaza ont forcé les habitants locaux à fuir vers la ville méridionale de Rafah.