Le ministre irlandais des Affaires étrangères dénonce « l'abus » du droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU.
Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Michael Martin, a critiqué le « dysfonctionnement » du Conseil de sécurité des Nations unies, affirmant que le droit de veto des cinq États n’a « pas sa place au 21e siècle ».
S'exprimant samedi lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, Martin a déclaré que le veto était un « anachronisme » qui « devrait disparaître », faisant référence aux États-Unis qui ont utilisé leur droit de veto à plusieurs reprises pour bloquer un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
« Cela n’a pas sa place au 21e siècle. Ce n'est vraiment pas le cas, nous devons vraiment maintenir la pression là-dessus », a souligné Martin.
Le droit de veto permet aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité – à savoir les États-Unis, le Royaume-Uni, la Chine, la France et la Fédération de Russie – d’opposer leur veto à toute résolution qui ne leur plaît pas.
« Nous n’avons aucun doute sur le dysfonctionnement du Conseil de sécurité », a ajouté Martin, critiquant le « dysfonctionnement et l’abus de la situation de veto au Conseil de sécurité ».
Il a qualifié les résolutions sur la situation à Gaza de « faibles », déplorant qu'« Il y a eu plus de veto que d'action au Conseil de sécurité sur Gaza par exemple ».
Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre, Israël a tué près de 29 000 Palestiniens et des milliers de corps supplémentaires seraient sous les décombres.
Le 8 décembre, les États-Unis ont utilisé leur droit de veto contre une résolution anti-israélienne soutenue par presque tous les autres membres du Conseil de sécurité de l'ONU alors que des dizaines d’autres pays exigent un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza.
Avant cela, les États-Unis avaient déjà imposé leur veto à la résolution porté par le Brésil appelant à un cessez-le-feu pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Les États-Unis se sont engagés samedi à opposer leur veto à un nouveau projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU proposée par l'Algérie qui appelle, elle aussi, à un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza.
« Les États-Unis ne soutiennent pas l’action sur ce projet de résolution ; si ce projet est soumis au vote tel qu’il est rédigé, il ne sera pas adopté », a déclaré l'ambassadrice américaine auprès de l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, dans un communiqué.