Les forces de l'armée sioniste ont pris d'assaut jeudi l'hôpital Nasser à Khan Younès, créant un climat de peur parmi les déplacés et les patients palestiniens dans le complexe médical.
Les forces israéliennes ont pris d’assaut l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, où trouvent refuge des centaines de Palestiniens déplacés ainsi que des malades et des blessés.
Les médias locaux ont rapporté que les Palestiniens avaient été attaqués à l'intérieur et à l'extérieur de l'établissement jeudi 15 février.
Les troupes israéliennes ont ouvert le feu après avoir ordonné aux Palestiniens d'évacuer l’hôpital. Selon les autorités sanitaires de Gaza, certains des Palestiniens qui se trouvaient à l'intérieur, ont été chassés par les troupes du régime sioniste.
Le ministère de la Santé de Gaza affirme que la situation à l’hôpital Nasser était « catastrophique » et que le personnel ne pouvait tout simplement pas transporter les corps à la morgue en raison des risques encourus.
Le porte-parole du ministère, Ashraf al-Qudra, a déclaré que les troupes israéliennes forçaient près de 100 membres du personnel médical, près de 200 patients et plus de 150 personnes déplacées à entrer dans un vieux bâtiment sordide de l’hôpital, sans nourriture.
« Le complexe médical Nasser connaît une situation catastrophique et inquiétante en raison de la diminution des capacités médicales alors que le carburant va manquer dans les prochaines 24 heures, ce qui menace directement la vie des patients, dont six sous respirateurs en soins intensifs et trois enfants dans des couveuses », a indiqué le ministère.
Médecins sans frontières (MSF) a prévenu que son personnel à Gaza continuait de soigner les patients « dans des conditions quasi impossibles ».
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que la situation à l’hôpital Nasser était critique « pour l’ensemble de Gaza », où seuls quelques hôpitaux sont partiellement opérationnels.
Des images montraient des sauveteurs essayant de déplacer les patients du service orthopédique – après que celui-ci a été frappé – vers des chambres plus sûres.
طائرات الاحتلال الإسرائيلي تستهدف النازحين بعد خروجهم قسرا من مستشفى ناصر في خان يونس #حرب_غزة #فيديو pic.twitter.com/UMdNmRc74s
— الجزيرة فلسطين (@AJA_Palestine) February 15, 2024
L'infirmier Mohammed al-Astal affirme que l'établissement est « assiégé » depuis un mois et qu’il fait face à des tirs meurtriers de tireurs embusqués. Selon lui, il y a des eaux usées dans la salle d’urgence, et peu ou pas d’eau potable.
« La nuit, des chars ont ouvert un feu nourri sur l’hôpital et des tireurs embusqués sur les toits des bâtiments, entourant l’hôpital Nasser, ont ouvert le feu et tué trois personnes déplacées. »
Un médecin travaillant dans l’hôpital a publié une vidéo d’un char israélien créant un écran de fumée pour couvrir ses mouvements.
Israël a lancé hier jeudi de nouvelles frappes sur le sud de Gaza, après que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu a déclaré que l’armée poursuivrait une invasion terrestre de la ville surpeuplée de Rafah – malgré un tollé à l’échelle internationale.
« Nous avons été déplacés de la ville de Gaza vers le sud », a déclaré Ahlam Abu Assi, avant d’affirmer : « (Ensuite) ils nous ont dit d'aller à Rafah, alors nous sommes venus à Rafah. »
« Nous ne pouvons pas, a-t-elle ajouté, circuler dans la ville. Il n'y a aucun endroit sûr pour nous. »
L’Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande ont été les derniers alliés d’Israël à avertir le régime de ne pas lancer une offensive terrestre dans la ville densément peuplée de Rafah. Les trois pays ont par ailleurs affirmé dans un communiqué commun que cela serait « dévastateur » pour 1,5 million de civils piégés. « Il n’y a tout simplement nulle part où aller pour les civils. »