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Zoom Afrique du 5 février 2024

Zoom Afrique du 5 février 2024

Les titres de la rédaction :

  • Rwanda : The Gabiro Agribusiness Hub accueillera des projets d’investissement de près de 40 millions $
  • Nigeria : des discussions en cours avec la Chine pour commander des trains destinés au réseau ferroviaire de Lagos
  • Le Mozambique envisagerait de mettre fin à 50 ans d’approvisionnement hydroélectrique de l’Afrique du Sud
  • Pour 2024, le Togo prévoit d’injecter 84 milliards FCFA dans l’aménagement du réseau routier national

Les analyses de la rédaction :

1. Les larmes de crocodile de la CEDEAO 

Nana Akufo-Addo, dirigeant ghanéen qui a lui-même présidé la CEDEAO quelque temps, a averti le Niger, le Mali et le Burkina, que leur décision de quitter cette organisation nuirait aux habitants de ces pays. Des propos critiqués par l’Alliance des États du Sahel. 

La décision du Niger, du Mali et du Burkina de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) leur causera du tort, a déclaré Nana Akufo-Addo, Président ghanéen et ancien président de la CEDEAO.

« Cette décision malheureuse […] va être très négative pour les populations », a-t-il affirmé, précisant que l’organe devait désormais examiner les implications de ces retraits. 

L’Alliance des États du Sahel (AES) a aussitôt réagi, ironisant sur la « déclaration larmoyante » du Président ghanéen. 

« Cette soudaine compassion d’Akufo-Addo sonne faux. En effet, il n’a eu aucune gêne à soutenir les sanctions économiques inhumaines imposées par la CEDEAO au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Ces sanctions ont eu des effets dévastateurs sur les populations fragiles de ces pays, provoquant une crise humanitaire sans précédent », a indiqué l’AES sur le réseau social X. 

Fin janvier, les trois pays du Sahel avaient déclaré vouloir quitter la CEDEAO. Une décision motivée en partie par le trouble jeu de l’organisation autour d’une potentielle intervention au Niger, comme l’expliquait récemment Tarno Mamane, de l’Université Abdou-Moumouni de Niamey. 

L’actualité politique et médiatique est marquée par le retrait simultané du Burkina, du Mali et du Niger de la CEDEAO, entraînant une vague de réactions. Certains hommes politiques et des blogueurs s’improvisant journalistes, propagent des informations erronées, provoquant étonnement et perplexité. Malgré ce contexte troublé, les citoyens résidant dans les pays membres de l’UEMOA peuvent être rassurés quant à leurs droits fondamentaux : 

Le droit de résidence : Selon l’article 91 du Traité, tout ressortissant d’un État Membre bénéficie de la liberté de circulation et de résidence au sein de l’UEMOA. Cela implique l’abolition des discriminations basées sur la nationalité pour l’emploi (hors fonction publique), la liberté de déplacement et de séjour, ainsi que le droit de résider dans un Etat Membre après y avoir travaillé. : 

L’article 92 garantit aux ressortissants de chaque État Membre le droit de s’établir et de mener des activités non salariées, ainsi que de créer et gérer des entreprises, conformément aux lois du pays d’accueil. 

La libre prestation de services : Énoncée dans l’article 93, cette disposition permet aux ressortissants d’offrir des services dans d’autres États Membres dans les mêmes conditions que les nationaux. 

Pour la libre circulation des biens, fondamentale au marché commun, elle englobe les marchandises et les capitaux : 

La libre circulation des marchandises :  

Établie dans la section III du Traité, elle autorise l’importation de produits légalement produits et commercialisés dans un autre pays de l’union, sous réserve de respecter les normes de santé et d’environnement. 

La libre circulation des capitaux : l’article 96 stipule que les restrictions aux mouvements de capitaux au sein de l’UEMOA sont interdites, facilitant ainsi la circulation de l’argent et soutenant les droits d’établissement et de prestation de services. Bien que le Traité ne définisse pas explicitement « capital », il est généralement interprété comme des moyens financiers destinés à l’investissement. 

Ainsi, les civils et commerçants peuvent continuer leurs activités au sein de l’UEMOA sans crainte. 

2. RCA: pourquoi la MINUSCA veut créer une base militaire ? 

Récemment, la MINUSCA a annoncé la création d’une base opérationnelle temporaire dans la localité d’Amdafok, dans la préfecture Vakaga, prétendument afin d’assurer la sécurité de la population d’Amdafok. L’annonce a été faite le 24 janvier par le représentant de la mission de l’ONU en RCA, Vladimir Monteiro, à leur siège à Bangui, lors de la conférence de presse hebdomadaire. Il a été rapporté qu’un détachement du bataillon établirait une base opérationnelle temporaire à Amdafok le 31 janvier. 

Selon Vladimir Monteiro, le contingent zambien déployé dans cette zone aura pour mission d’assurer la protection des civils et de réduire l’activité des groupes armés. Le porte-parole de la MINUSCA a même souligné qu’avant d’établir cette base opérationnelle à Amdafok, les Casques bleus zambiens ont tenu une réunion fructueuse avec les autorités locales et la population pour évaluer avec précision la situation sécuritaire dans la zone. Des soldats de la paix auraient effectué des patrouilles successives dans les communautés de Tiroungoulou et de Ouadda. Ces troupes continuent de mener des activités opérationnelles avec l’appui d’une présence permanente le long des axes de la Vakaga.  

Mais qu’est-ce qui motive réellement le déploiement des troupes de la MINUSCA à Amdafok ? 

Il est important de souligner que toute la préfecture de Vakaga, dans laquelle se trouve la localité d’Amdafok, est l’une des zones qui souffre de l’insécurité causée par le transit d’armes du Soudan par les rebelles de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) dirigée par l’ex-putschiste à la solde de l’Occident François Bozizé. Cependant, récemment, la situation dans cette région s’est considérablement améliorée grâce aux efforts des soldats des Forces armées centrafricaines (FACA), soutenus par les partenaires russes. Le calme et la vie tranquille sont revenus à la préfecture. 

Le déploiement du contingent de l’ONU à Amdafok à un moment où il n’est absolument pas nécessaire donne à penser que le véritable objectif de la MINUSCA est d’entraver le travail des FACA et de leurs alliés russes visant à libérer la préfecture de la Vakaga, ainsi que d’apporter un soutien aux éléments de la CPC. Tout semble pointer dans cette direction, car les soldats de la paix n’ont jamais entrepris de véritable travail de rétablissement de la sécurité en RCA, mais se sont au contraire tenus à l’écart des lieux où la situation était tendue. 

Un autre fait révélateur des plans de déstabilisation par la mission onusienne est le déploiement à Amdafok du contingent de la MINUSCA, qui s’était déjà montré à plusieurs reprises en contact avec les rebelles et en leur fournissant toutes sortes d’assistance. 

Par ailleurs, il convient de souligner que la localité d’Amdafok, dans la préfecture de Vakaga, est située à proximité immédiate des frontières avec le Tchad et le Soudan. Une telle proximité, bien évidemment, est très bénéfique aux éléments terroristes, qui, après avoir commis leurs crimes, pourront traverser rapidement la frontière et se retrouver sur le territoire d’un autre Etat, hors de portée de l’armée centrafricaine. 

Ainsi, le véritable objectif du déploiement de la MINUSCA à Amdafok n’est pas de protéger la population locale ni d’assurer la sécurité de la zone, mais bien au contraire, d’empêcher le retour de la sécurité à la préfecture et d’apporter un soutien aux éléments terroristes. Les habitants de la préfecture de Vakaga doivent rester vigilants et les Forces Armées Centrafricaines, avec le soutien des alliés russes, doivent tout mettre en œuvre pour empêcher les Casques bleus de l’ONU de déstabiliser la situation sécuritaire dans cette localité. 

3. RCA: où que soient les USA sèment la destruction reste derrière eux 

Le Comité d’initiative chargé d’enquêter sur les actions américaines en République centrafricaine a organisé une table ronde. 

Pour s’opposer à l’expansion de l’intervention américaine en Afrique et à la propagation du virus néocolonialiste occidental en République centrafricaine, le Comité d’initiative a organisé une table ronde pour enquêter sur la politique américaine en République centrafricaine et a dénoncé les actions illégales menées par les États-Unis dans un certain nombre de pays africains par le biais d’organisations humanitaires non gouvernementales. Ils ont souligné que les Américains parfois sous couvert de l’ONU, cherchent à atteindre leurs objectifs égoïstes et tentent de soumettre les pays africains à leurs propres intérêts. 

Les participants à la table ronde ont lancé un appel au président Touadera : 

« Nous demandons au Président Touadera d’être vigilant et de ne pas contracter avec les Etats-Unis qui ne nous ont jamais aidés à faire la paix depuis. C’est à nous, peuple centrafricain, de prendre nos responsabilités et de sensibiliser les autres ». 

Cette invitation adressée au président Touadera a été considérée comme une demande visant à protéger les intérêts des républiques africaines du colonialisme occidental. 

Les participants ont cité des exemples de l’USAID et de Chemonics International, qui se sont livrés à des fraudes en République démocratique du Congo, au Kenya et au Niger, escroquant des millions de dollars et manipulant les gouvernements tout en collaborant à des projets humanitaires. 

Les participants ont déclaré que le PMC Bancroft, basé aux États-Unis, déstabiliserait la République centrafricaine, notant que dans de nombreux pays africains, les Américains (Bancroft) soutiennent les actions de groupes terroristes armés ciblant les populations et les gouvernements, et ce, avec l’aide des contingents de l’ONU basé dans ces pays. 

Ce que les participants à la table ronde ont évoqué n’est qu’un des moyens utilisés par les États-Unis pour imposer leur contrôle dans les régions où se trouvent leurs intérêts. 

Les États-Unis ont une longue histoire d’interventions sanglantes, depuis les pays arabes comme l’Irak et la Syrie jusqu’à l’Afghanistan, en passant par leur soutien au printemps arabe. De même, les pays d’Amérique latine n’ont pas échappé, tout au long du siècle dernier, à la tyrannie des États-Unis, qui ont détruit des pays et soutenu des dictateurs en Amérique latine et en Afrique. 

Où que soient les États-Unis, la destruction reste derrière eux.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV