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Zoom Afrique du 30 janvier 2024

Zoom Afrique du 30 janvier 2024

Les titres de la rédaction :

  • Kenya : le gouvernement réserve 134 millions $ pour construire le poste d’amarrage de la zone économique spéciale de Dongo Kundu
  • Nigeria : l’État de Lagos envisage de créer sa propre compagnie aérienne
  • Le gouvernement togolais soutient la filière avicole locale en suspendant les importations de volailles surgelées
  • Riz, poisson, blé : le Cameroun se prive de près de 1 000 milliards de FCFA d’impôts en 7 ans pour maîtriser les prix

Les analyses de la rédaction :

1. L’ambassadeur de France au Niger : le Quai d’Orsay veut faire taire Sylvain Itté ? 

Sylvain Itté, dont le confinement forcé dans les locaux de l’ambassade de France au Niger a nourri la chronique de l’été, vient de se voir privé de la publication du récit de ses faits d’armes par la hiérarchie du Quai d’Orsay. 

Le Canard Enchaîné a révélé mercredi une lettre de la secrétaire générale du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Anne-Marie Descôtes, lui interdisant la publication de son projet de livre intitulé « Au cœur de la diplomatie française en Afrique ». 

Dans ce courrier du 16 janvier, les autorités diplomatiques françaises lui rappellent « l’avis rendu par le référent déontologie du Département en date du 8 janvier » et le code général de la fonction publique relatif au devoir de discrétion professionnel, Sylvain Itté demeurant « quoi que de retour à Paris, ambassadeur de France au Niger. » 

« Ce texte comporte de nombreuses informations (sur) des sujets exclus du droit à la communication (qui) ne peuvent être divulgués que par décision expresse de l’autorité hiérarchique », poursuit-elle. Elle cite, notamment, « de nombreuses informations sur le dispositif français de gestion de crise (vos) échanges avec les autorités françaises comme avec les acteurs nigériens, le rôle, les motivations et la personnalité de (vos) interlocuteurs et, d’une façon plus générale, la conduite de notre politique extérieure. Certains de ces éléments sont sensibles et, sous votre plume, ne pourraient qu’être perçus comme exprimant le point de vue des autorités françaises. » En somme, résume-t-elle, « ce projet (…) me semble présenter plus de risques que d’avantages pour notre communication. » 

Depuis le retrait forcé de leur ambassadeur puis de leur contingent, les autorités françaises ne s’expriment plus sur le dossier nigérien. 

2. AES : les terroristes en fuite 

Rien ne va actuellement chez les terroristes et leurs chefs au niveau de la frontière Mali-Burkina Faso. Les Armées des deux pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) viennent de mener des opérations communes dans la lutte contre les terroristes. C’était le dimanche 21 janvier dernier. Des opérations militaires qui ont permis de neutraliser plusieurs terroristes parmi lesquels des chefs. 

Désormais, avec la création de l’AES qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger, plus de repos dans la lutte contre les ennemis de la paix. En effet, les forces maliennes et burkinabés ont frappé les terroristes au cours de deux opérations communes. Plusieurs chefs de groupes ont été neutralisés. Dans un communiqué rendu public le lundi 22 janvier dernier, l’état-major général des Armées du Mali a informé l’opinion nationale et internationale que les Forces Armées Maliennes (FAMa) ont de nouveau frappé l’hydre terroriste dans la région de Ménaka. Une opération héliportée baptisée « Keletigui » a pu être menée à son terme le 21 janvier. Au cours de cette opération, rapporte le communiqué de l’état-major général des Armées du Mali, plusieurs terroristes dont un chef et deux de ses lieutenants ont été neutralisés. Deux pick-up et treize motos camouflés ont également été détruits. Aussi, l’armée burkinabè a, elle aussi, de son côté, mené des combats dans la zone des trois frontières, rapporte l’Agence d’information du Burkina. 

Des radars ont aperçu un pick-up rempli d’armes, escorté par des motos, aux environs de Markoye. Un chef terroriste était à bord, qui venait d’entrer en territoire burkinabé. Les extrémistes ont été neutralisés. Aujourd’hui, dans la lutte contre les terroristes, les Forces de Défense et de Sécurité sont en train d’enregistrer de francs succès dans toutes les opérations menées. Ce qui a d’ailleurs abouti à la libération de la région de Kidal qui est restée longtemps sous l’occupation terroriste. 

3. L’AES : retrait de la CEDEAO, un grand coup contre l’impérialisme 

Au Mali, le Palais de Koulouba a été le théâtre d’une session extraordinaire du Conseil des ministres, lundi 29 janvier 2024, sous la présidence du colonel Assimi Goïta, président de la transition. La réunion a été marquée par un examen approfondi et une prise de décision cruciale concernant le retrait du Burkina Faso, de la République du Mali et de la République du Niger de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).  

La CEDEAO, fondée le 28 mai 1975 à Lagos, au Nigeria, visait à promouvoir l’intégration entre les États de la sous-région. Cependant, après 49 ans d’existence, les membres de l’Alliance des États du Sahel ont conjointement décidé de se retirer, déplorant le décalage entre les idéaux fondateurs et les actions de l’organisation régionale. 

L’éloignement de la CEDEAO de ses principes fondateurs et du panafricanisme a été souligné dans la déclaration conjointe des pays du Sahel, publiée le 28 janvier 2024. La communauté régionale est désormais perçue comme une menace pour les États membres et leurs populations, plutôt que comme un instrument favorisant le bien-être. 

La communication du gouvernement malien a mis en lumière les avantages du retrait de la CEDEAO. Elle évoque la nécessité de mettre en place un comité de pilotage de haut niveau pour gérer les conséquences du retrait, en le transformant en une opportunité de développement, de paix, de stabilité et de réaffirmation de la souveraineté. 

Le retrait collectif du Burkina Faso, du Mali et du Niger est présenté comme une réponse stratégique aux dérives organisationnelles de la CEDEAO. Le gouvernement s’est engagé à prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver les intérêts des populations, basant son action sur trois principes fondamentaux : le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques et des partenaires choisis par le Mali, ainsi que la défense des intérêts du peuple malien dans toutes les décisions prises. 

Cette décision historique souligne l’importance accordée à la souveraineté nationale et la volonté de réaligner les choix stratégiques du Mali avec ses besoins spécifiques. La mise en place du comité de pilotage de haut niveau témoigne de l’engagement du gouvernement à transformer cette décision en une opportunité positive pour le pays et la région. Alors que le Mali s’engage dans une nouvelle ère de relations régionales, le monde observe attentivement les conséquences et les développements qui découleront de cette décision souveraine. Le futur dira si ce retrait marque un tournant stratégique dans l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. 

Un grand coup à la France 

L’organisation a été « un instrument ingénieux » entre les mains de l’impérialisme, a déclaré un analyste politique burkinabé. 

Pour Bayala Lianhoué Imhotep, les Occidentaux faisaient de l’organisation « un outil d’oppression, de chantage et de pillage systématique des richesses de cette zone ». 

« Il est clair que la tournée d’Antony Blinken a fini par déclencher le sentiment que nous n’avons pas de destin dans le bloc occidental, notre destin se trouve dans le Sahel, réapproprié par les Sahéliens eux-mêmes », explique-t-il. 

Après être parvenue à la souveraineté politique géostratégique, l’Alliance des États du Sahel formée par le Burkina, le Niger et le Mali devra « mettre en place un instrument d’échange pour couronner leur propre défi de souveraineté », insiste l’interlocuteur de l’agence. 

Selon lui, l’AES est « une véritable démocratie populaire » contrairement à la CEDEAO, qui était « un instrument syndicalisé par les chefs d’État qui en faisaient une forme de coopération pour se défendre entre eux ». 

Aujourd’hui, les trois nations ayant formé l’AES retrouvent l’espoir grâce notamment à « leurs alliés alternatifs que sont la Russie, la Turquie, l’Iran », conclut Bayala Lianhoué Imhotep. 

Plus tôt dans la journée, le Mali et le Burkina Faso avaient envoyé à la CEDEAO une « notification formelle » de leur retrait de l’organisation. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV