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Les analyses de la rédaction :
1. BRICS: 30 pays déposent leur candidature
Dans une annonce majeure, le président russe Vladimir Poutine vient de confirmer que 30 nouveaux pays ont officiellement déposé leur candidature pour rejoindre les BRICS, une alliance économique majeure regroupant cinq grandes économies émergentes (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).
Si leur adhésion est approuvée, les BRICS pourraient devenir un groupe de 40 membres, ce qui augmenterait considérablement leur puissance financière et leur potentiel à concurrencer le dollar américain et d’autres alliés occidentaux. « Il est désormais confirmé que 30 nouveaux pays ont officiellement soumis leur candidature pour rejoindre les BRICS en 2024 », a déclaré Vladimir Poutine.
Cependant, le président russe n’a pas mentionné les noms des 30 pays. « Bien sûr, nous examinerons dans quelle mesure de nombreux autres pays, une trentaine, sont prêts à rejoindre le programme multidimensionnel des BRICS sous une forme ou une autre. À cette fin, nous commencerons à travailler sur les modalités d’une nouvelle catégorie de pays partenaire des BRICS. Cela souligne la préparation et la prudence entreprises dans le processus d’expansion des BRICS et confirme que les nouveaux pays membres auront leur mot à dire dans la direction et l’orientation de l’agenda multidimensionnel des BRICS », a-t-il relevé.
En janvier 2024, les BRICS ont intronisé cinq nouveaux pays, notamment l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Égypte, l’Iran et l’Éthiopie. Cependant, l’Argentine est devenue le seul pays à refuser de rejoindre les BRICS bien qu’elle ait reçu une invitation en août de l’année dernière.
Cette expansion majeure qui devrait avoir lieu en 2024 pourrait changer la donne pour l’économie mondiale. Si elle est approuvée, les BRICS pourraient devenir une force redoutable, susceptible de remettre en question le dollar américain et d’autres puissances financières occidentales. Cela pourrait créer un équilibre qui a jusqu’à présent été dominé par les économies occidentales.
Le prochain sommet des BRICS doit se tenir en octobre 2024 et le nouvel élan donné à l’expansion de l’alliance sera certainement un sujet majeur à l’ordre du jour. Bien que le président Poutine n’ait pas mentionné les noms des 30 nouveaux pays, le sommet pourrait alimenter certains changements susceptibles d’accroître encore l’importance de l’alliance. « Le prochain sommet des BRICS en octobre 2024 pourrait mettre sur la table de nouvelles décisions d’expansion. À partir de 2025, l’alliance pourrait lancer un défi au dollar américain et déraciner l’hégémonie financière occidentale. Que les BRICS renversent le dollar américain ou qu’ils vacillent dans les années à venir, seul l’avenir nous le dira », conclut Vladimir Poutine.
Il sera intéressant d’observer l’évolution des BRICS et le niveau d’engagement des nouveaux pays membres envers la nouvelle alliance. Nous ne pouvons qu’attendre et observer jusqu’où ira cette expansion majeure et quel sera son impact sur l’économie mondiale.
2. Côte d’Ivoire: scandale financier qui éclate dans le pays
En Côte d’Ivoire, plus d’une dizaine de projets financés par des dons n’ont toujours pas démarré. Un rapport de la Cour des comptes évoque un montant de plus de 30 milliards volatilisé.
Une information qui a déclenché la polémique en Côte d’Ivoire. La Cour des comptes a révélé que 14 projets financés par des dons n’ont toujours pas démarré. Se posent, dès lors, des questions sur la gestion des fonds publics dans ce pays ouest-africain. Le journal ivoirien Linfodrome reprend que les projets financés sur dons au cours de l’année 2022 ont été exécutés à hauteur de 39 852 795 628 FCFA. Soit un taux d’exécution de 47,4%.
Seulement, le média ivoirien souligne que ce montant est bien en deçà des 84 116 711 159 FCFA prévus. Selon le rapport de la Cour des comptes, quatorze projets financés sur dons n’ont connu aucun début d’exécution. Lesquels projets sont financés à hauteur de 34 244 907 000 FCFA. Et le média de révéler que ce scandale financier implique plusieurs départements ministériels.
Sont concernés : le ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation, le ministère de la Santé, le ministère du Commerce et de la Promotion des PME, de même que le ministère de l’Environnement et du Développement durable. Le rapport de la Cour des comptes identifie des irrégularités dans les dépenses d’investissement sur financement extérieur en 2022, avec une exécution très éloignée des prévisions.
Suffisant pour que la Cour des comptes exige du ministre ivoirien du Budget et du Portefeuille de l’État des explications sur la non-exécution de ces projets. Ce département ministériel justifie cette situation par les transactions directes effectuées par les bailleurs. Cela n’a pas empêché la FIDHOP (Fondation Internationale des Droits de l’Homme et la vie politique) de réagir de façon énergique.
Dr Boga Sako, président de la FIDHOP, a interpellé le président Alassane Ouattara et le Premier ministre Robert Beugré Mambé. Il demande une clarification urgente de cette situation préoccupante. D’autant qu’il voit un contraste entre le message de fin d’année du président de la République et les révélations troublantes du rapport de la Cour des comptes. La Cour des comptes de la Côte d’Ivoire pointe assez souvent des irrégularités.
On se rappelle du Rapport définitif sur l’exécution de la loi de finances en vue du règlement du budget de l’année 2022. Celui-ci condamnait la gestion des ressources publiques du pays. A l’époque, le scandale concernait les frais de passeport et de carte nationale d’identité pour l’année 2022. Des fonds visiblement détournés, puisque les versements sont jugés dérisoires par rapport à l’affluence constante dans les lieux d’enregistrement des passeports et carte d’identité nationale.
Un montant de 792 000 FCFA avait été collecté au titre des droits de timbre sur les deux pièces administratives. Alors qu’il faut payer 5 000 FCFA pour une carte d’identité nationale et 40 000 FCFA pour un passeport. D’ailleurs, la Cour avait demandé des comptes au ministère ivoirien du Budget. La Cour étant convaincue que ces fonds, au lieu d’être reversés dans les caisses de l’État, ont connu une autre destination.
3. Niger: Niamey impose son calendrier à la CEDEAO !
Le 10 janvier 2024, Niamey devrait accueillir les missi dominici de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Mais dans un courriel officiel adressé à l’organisation sous-régionale, le Premier ministre nigérien, Lamine Zeine demande le report de la mission au 25 janvier. Motif du report : les autorités nigériennes entendent utiliser le décalage temporel pour tenir les assises nationales annoncées par le général Abdourahamane Tchani, l’homme fort de Niamey, afin de définir une feuille de route pour la transition. « Ces assises, avait-il laissé entendre, lors de son message radiotélévisé à l’occasion de la date anniversaire de l’accession du Niger à la souveraineté internationale, proposeront des réformes nécessaires pour le futur avec une feuille de route pour la transition et un programme stratégique d’actions pour la refondation de l’État ». Cette décision du report de la rencontre avec les émissaires de la CEDEAO, comme l’on pouvait s’y attendre, n’est pas accueillie avec beaucoup d’enthousiasme par les faucons de l’institution sous- régionale qui n’y voient qu’une manœuvre orchestrée par les nouvelles Autorités nigériennes pour se donner du temps, à l’effet d’imposer son calendrier.
Après avoir réussi à tenir tête à la Communauté sous-régionale qui avait pris une avalanche de sanctions contre le Niger, le régime militaire nigérien, avec l’appui des régimes frères du Mali et du Burkina, se sent en position de force face à la CEDEAO qui, non seulement a perdu de sa légitimité et de sa crédibilité, mais est aussi minée par des dissensions apparentes avec la décision de certains pays côtiers de ne pas respecter l’embargo à la suite des États voisins du Niger de l’hinterland. Et puis, que risque encore le général Tchiani après avoir réussi à éloigner de ses frontières les menaces d’intervention militaire ? Mieux, la recette que s’apprête à mettre en œuvre Niamey a fait ses preuves au Mali et au Burkina Faso. Pourquoi le Niger ne marcherait-il pas dans les pas de ses devanciers qui lui servent de « coaches » ? Cela dit, il faudra logiquement s’attendre, comme ce fut le cas au Mali et au Burkina que les Assises nationales qui seront convoquées et qui seront composées de partisans du pouvoir, valident un agenda déjà bien élaboré par le régime et qui lui accorde une légitimité qu’il ne se privera pas d’opposer à la CEDEAO et à toute la communauté internationale. S’il y a un retour à la normalité constitutionnelle au Niger, ce sera au rythme voulu par le Niger. En attendant de voir donc Niamey dérouler sa stratégie, l’on peut néanmoins se féliciter du fait que le dialogue ne soit pas rompu avec la CEDEAO, et ce, malgré ce report. L’institution sous-régionale, au lieu de s’offusquer du report, devrait aussi mettre à profit le laps de temps dégagé pour définir de meilleures perspectives d’accompagnement du Niger.