Des milliers d’Israéliens ont organisé des manifestations, appelant le Premier ministre, Benyamin Netanyahu, à démissionner en raison de sa gestion de la guerre en cours dans la bande de Gaza et de son incapacité à ramener des captifs toujours détenus par le Hamas.
Les manifestations anti-régime ont eu lieu, samedi soir, le 30 décembre, devant le Quartier général de l’armée israélienne à Tel-Aviv ainsi que devant la résidence privée de Netanyahu à Césarée.
Les manifestants ont exigé des élections immédiates et un accord avec le Mouvement de résistance palestinien, Hamas, pour libérer tous les captifs israéliens.
Ils brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Des élections maintenant », « Un accord diplomatique », « Le cri des mères : faites sortir nos soldats de Gaza maintenant » et « Israël ne survivra pas si nous ne le [Netanyahu] renversons pas ».
Israël a mené la guerre génocidaire contre Gaza le 7 octobre après que le Hamas a lancé l'opération Tempête d'Al-Aqsa contre l'entité usurpatrice en représailles à ses atrocités accrues contre le peuple palestinien.
Cependant, près de trois mois après le début de l'offensive, le régime de Tel-Aviv n'a pas réussi à atteindre ses objectifs de « détruire le Hamas » et de ramener les captifs israéliens, bien qu'il ait tué 21 672 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, sans oublier, les 56 165 personnes blessées.
Fin novembre, un cessez-le-feu humanitaire d'une semaine a vu un échange entre 240 Palestiniens enlevés et détenus par le régime israélien et 105 captifs dont 81 Israéliens et 24 ressortissants étrangers, à Gaza.
Le régime israélien estime qu'environ 129 prisonniers sont toujours détenus à Gaza, tandis qu'il y aurait 7 000 Palestiniens dans les prisons israéliennes, dont beaucoup sont détenus sans inculpation.
Lors d’un point de presse, samedi soir, Netanyahu a déclaré qu’il y avait un possible « mouvement » vers un nouvel accord pour la libération des prisonniers restants, soulignant toutefois qu’il ne « voulait pas susciter des attentes exagérées ».
Il a également noté que l'attaque contre Gaza durerait « plusieurs mois » et que l'armée avait besoin de temps pour « atteindre ses objectifs ».
Netanyahu alimente le conflit avec sa « machine à poison »
Lors de la manifestation à Tel-Aviv, le général de réserve, Guy Zur, a déclaré que Netanyahu avait « sacrifié » les Israéliens pour ses « besoins politiques et son amour du pouvoir » et qu'il n'était donc « pas apte à nous conduire à la victoire ».
Le régime Israélien « a perdu la guerre le 7 octobre »
Une autre manifestante, Rotem Telem, a déclaré qu’elle avait participé au rassemblement en raison d’un sentiment de « désespoir et de peur » face à la situation actuelle.
« Des gens des deux côtés meurent sans raison. C'est dommage qu’ils nous disent que nous gagnons une guerre que nous avons perdue le 7 octobre », a-t-elle souligné.
Elle a ajouté : « Nous ne pouvons pas gagner cette guerre. On ne peut pas changer les paradigmes avec la guerre. La mort d’enfants n’est pas une politique ».
Cette dernière a affirmé aussi que Netanyahu « ne peut pas prendre de décisions basées sur le bien » d’Israël, car son « intérêt étroit est sa propre survie personnelle ».
Le régime israélien a donné la priorité à ses propres « ambitions politiques »
Une autre manifestante, Molly Manekar, a déploré que le régime israélien ait donné la priorité à ses « ambitions politiques » et que la question des captifs ne figure pas parmi ses principales priorités.
Afin de libérer les captifs israéliens, « un cessez-le-feu doit avoir lieu ; il n'y a pas d'autre chemin », a-t-elle ajouté.
À Césarée, les manifestants ont scandé pour que Netanyahu « soit renvoyé maintenant » en brandissant des pancartes sur lesquels s’affichait une empreinte de main sanglante accompagnée du mot « Coupable ».