Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a mis en garde contre les tentatives de pays extra-régionaux de prendre pied dans le Caucase, affirmant que notre région ne veut plus servir de champ de bataille aux étrangers.
Le chef de l'exécutif iranien a fait ces remarques mercredi soir 20 décembre lors d'une conversation téléphonique avec le Premier ministre arménien, Nikol Pashinyan.
« La politique de la République islamique d’Iran à l'égard du Caucase est fixe », a-t-il déclaré, ajoutant que la région « ne doit pas se transformer en un champ de compétition entre pays extra-régionaux et ses problèmes doivent être résolus par les pays de la région et loin de l’ingérence étrangère ».
Commentant le projet de l'Arménie visant à développer des liaisons routières et ferroviaires entre les deux pays ainsi qu'entre les États de la région, Raïssi a déclaré que l'Iran soutenait tout plan de ce type qu'il a décrit comme une mesure efficace pour cimenter la paix et protéger les intérêts des pays voisins.
La République islamique d'Iran soutient toute mesure visant à ouvrir les voies de communication et les infrastructures dans la région tout en respectant la souveraineté et l'intégrité territoriale de chacun, a-t-il souligné.
Dans le même temps, le président iranien a rappelé le succès de l'organisation par Téhéran de la réunion 3+3 qui s’est tenue en octobre et il l’a qualifiée de « mesure constructive » pour renforcer la coopération régionale et améliorer les relations entre les pays de la région.
« Développer les relations avec les voisins et les renforcer pour garantir les intérêts mutuels et ceux de tous les pays de la région relève de la politique fondamentale de la République islamique d'Iran », a ajouté le président de la RII.
Le Premier ministre arménien, Nikol Pashinyan, pour sa part, a déclaré que les interactions accrues entre les hauts responsables des deux pays indiquent que les deux voisins sont déterminés à élargir leurs relations bilatérales et dans tous les domaines.
Le mécanisme de coopération au format 3+3 regroupe les trois pays du Caucase du Sud : l'Arménie, la Géorgie et l'Azerbaïdjan sans oublier la Russie, la Turquie et l'Iran.
S'adressant à la deuxième réunion de la plateforme régionale 3+3, baptisée « Le temps de la paix, de la coopération et du progrès dans le Caucase du Sud », à Téhéran le 23 octobre, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, avait exprimé son soutien à ce format de rencontre et d’échange le décrivant comme un mécanisme efficace de résolutions des différends dans le Caucase, sans ingérence étrangère.
Le chef de la diplomatie iranienne a également souligné la nécessité pour les pays de la région de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de chacun.
Située dans le Caucase du Sud, la région enclavée du Haut-Karabakh est au cœur d'un conflit de longue date entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie.
L'Azerbaïdjan a pris le contrôle total de la région séparatiste du Karabakh en septembre à la suite d'une opération militaire de 24 heures contre les forces pro-arméniennes.