Gaza est de loin l'endroit le plus dangereux au monde pour un enfant et les décès d'enfants dus à la maladie dépasseront probablement ceux causés par les bombardements en l'absence d'un cessez-le-feu, a averti mardi le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).
James Elder, le porte-parole de l'UNICEF, a déclaré lors d'un point de presse à son retour de l'enclave que chaque enfant avait au cours de ces dix semaines subi un enfer et qu'aucun d'entre eux ne pouvait s'en échapper.
Le manque de nourriture, d'eau, d'abris et d'installations sanitaires continue de mettre en danger la vie des enfants qui souffrent des frappes aériennes incessantes et n'ont aucun endroit sûr où aller, a déclaré Elder pour qui la poursuite de la guerre et le refus d'entendre les appels au cessez-le-feu équivaudraient à la mort d'un plus grand nombre d'enfants, non seulement à cause des barrages de bombardement, mais aussi à cause de la propagation des maladies et de l'absence de services de santé.
Selon les autorités sanitaires de Gaza, le bilan des Palestiniens tués dans l'enclave depuis le début des attaques israéliennes avoisine les 20 000 personnes, dont environ 70 % sont des femmes et des enfants notant que cela expliquait la mise en garde de l'UNICEF contre une guerre dirigée contre les enfants.
Pour ces dires le responsable fait référence aux atrocités qu'il a vu sur le terrain notamment des enfants amputés et blessés lors des raids du régime israélien et qui avaient succombé à leurs blessures déplorant que « les milliers d’enfants qui tués à Gaza soient devenus des statistiques ».
Les hôpitaux sont débordés par les enfants et leurs parents, qui portent tous « les horribles blessures de la guerre », a déclaré M. Elder. Il a souligné que lors de son séjour dans la bande de Gaza, il avait rencontré de nombreux jeunes amputés. Environ 1 000 enfants de Gaza ont perdu une jambe ou les deux, a-t-il précisé.
De son côté, Margaret Harris, la porte-parole de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a également averti, lundi 18 décembre, d’un « risque massif » d'épidémie dans un contexte d'aggravation de la situation.
Le personnel de l'OMS à Gaza a déclaré qu'il ne pouvait même pas marcher dans les salles d'urgence « de peur de marcher sur des personnes » allongées sur le sol « en proie à de graves douleurs » et demandant de la nourriture et de l'eau, a ajouté Harris qui a qualifié la situation d'« inadmissible » et a déclaré qu'il était « inconcevable que le monde permette que cela continue ».
Elle a expliqué : « La situation du système de santé à Gaza ne cesse de se dégrader. Le froid et la pluie aggravent les souffrances des déplacés de Gaza. Le manque de nourriture signifie que l'ensemble de la population est confrontée à une faim extrême. »
L'Observatoire des droits euro-méditerranéen a annoncé, mardi 19 décembre : « 98 % des habitants de la bande de Gaza souffrent de malnutrition et du manque de provisions ».
De plus, les enfants récemment déplacés dans le sud de la bande de Gaza ne disposent que de 1,5 à 2 litres d’eau par jour pour survivre. En effet, selon les normes humanitaires, la quantité minimale d’eau nécessaire dans les situations d’urgence pour boire, se laver et cuisiner est de 15 litres par personne et par jour. Pour survivre, le minimum estimé est de 3 litres.
Les conséquences de cette situation sur les enfants sont particulièrement dramatiques, ceux-ci étant davantage exposés à la déshydratation, à la diarrhée, aux maladies et à la malnutrition, autant de facteurs qui, en se conjuguant, menacent leur survie. Les inquiétudes concernant les maladies d’origine hydrique, telles que le choléra et la diarrhée chronique, sont d’autant plus vives que l’eau potable fait défaut, notamment à la suite des pluies et des inondations s’étant produites cette semaine.