Dans le contexte de la guerre catastrophique à Gaza, qui a jusqu'ici laissé 16 000 victimes, pour la plupart des femmes et des enfants, l'Angleterre a fourni le régime sioniste en armes. Cette livraison amène le gouvernement britannique devant les tribunaux, l'ONU ayant mis en garde contre un « scénario encore plus infernal » à venir.
Soutenue par le Centre international de justice pour les Palestiniens (ICJP), l'organisation palestinienne de défense des droits de l’homme Al-Haq, basé au Royaume-Uni et le Réseau mondial d’action juridique (GLAN) demandent à Londres de suspendre immédiatement les ventes d'armes lucratives à Israël, affirmant qu’il existe un « risque évident » qu’elles soient utilisées dans des crimes de guerre.
Ces groupes humanitaires ont annoncé leur action en justice, mardi 5 décembre, soulignant que le gouvernement britannique avait ignoré à plusieurs reprises les demandes écrites de cesser de fournir des armes à Israël en raison de « graves préoccupations », rapporte Euro News.
Leur affaire devant la Haute Cour est centrée sur « les attaques aveugles d’Israël contre des civils et des infrastructures essentielles à leur survie, la famine, les déplacements forcés » et le « risque de génocide », a déclaré le directeur du GLAN, le Dr Gearóid Ó Cuinn, lors d’un point de presse.
« De telles livraisons d'armes mettent en question les obligations juridiques nationales et internationales du Royaume-Uni à la lumière des atrocités commises par Israël à Gaza », a noté Ó Cuinn.
« Comme les autres membres de la communauté internationale, le Royaume-Uni a clairement l'obligation d'empêcher de tels crimes, y compris le génocide, et devrait immédiatement envisager toutes les mesures diplomatiques, politiques et économiques pour y parvenir », a-t-il poursuivi.
Alors que le porte-parole du ministère britannique du Commerce et des Affaires avait annoncé par communiqué que son pays surveillait de près la situation dans les territoires palestiniens occupés et que toutes les licences étaient soumises à un examen minutieux et continu et qu'ils étaient en mesure de modifier, suspendre, refuser ou révoquer les licences selon les circonstances, le gouvernement britannique a déclaré qu'il n'avait pas l'intention de suspendre les ventes d'armes à Israël, et ce, malgré les critiques répétées des militants des droits de l'homme et des organismes de surveillance.
Toujours selon le rapport d'Euronews le Royaume-Uni est un important fournisseur d’armes à Israël. Il fait, en fait, partie de l’un des plus grands fournisseurs d’armes à Israël. Il fournit 15 % des composants de l’avion de combat F-35 qu’Israël a utilisé pour bombarder sans relâche Gaza, selon le Campagne contre le commerce des armes (CAAT), qui évalue ces ventes à 336 millions de livres sterling (386 millions d’euros) depuis 2016.
Pourtant, la CAAT a annoncé en novembre que les exportations « les plus importantes » se font via des licences ouvertes, qui « manquent de transparence ». Elle fait référence à des équipements, des logiciels et des technologies pour les avions et hélicoptères de combat, ainsi que des composants pour l’artillerie, les canons navals et les navires de combat, des équipements de missiles et de munitions et des radars militaires vendus par le Royaume-Uni au régime d'Israël.
Les articles 6 et 7 du Traité sur le commerce des armes – dont Londres est signataire – interdisent également les transferts lorsqu’il existe un risque majeur que les armes puissent être utilisées pour commettre ou faciliter de graves violations du droit international humanitaire.
Mais le Royaume-Uni n’est pas le seul à vendre des armes à Israël. Plusieurs États européens ont fourni des armes et des équipements, notamment des chars, des navires et des hélicoptères, que les forces israéliennes sont désormais en train d’utiliser dans leur offensive meurtrière à Gaza.
« Il est regrettable et totalement répréhensible que le Royaume-Uni continue de contribuer aux souffrances transgénérationnelles du peuple palestinien », a déclaré Ahmed Abofoul, avocat international chez Al-Haq.
Le 7 octobre, les groupes de résistance palestiniens ont lancé l'opération surprise « Tempête d'Al-Aqsa », en riposte aux violations constantes des droits des Palestiniens par le régime israélien. Ce dernier a quant à lui mené une campagne de bombardements intensifs sur l'ensemble de la bande de Gaza et a imposé un blocus total, coupant notamment l'électricité, l'eau et l'approvisionnement en nourriture.