Le dernier groupe d’enfants palestiniens libérés par Israël a partagé ses récits des prisons israéliennes, affirmant des cas d’agression physique, de torture, de mauvais traitements, de famine et de l’obstruction délibérée de l’information sur les événements en dehors de la bande de Gaza.
Qaddoura Fares, responsable de l’Autorité palestinienne chargée des affaires des prisonniers et ex-prisonniers, a qualifié de « crimes de guerre » les crimes qui sont perpétrés dans les centres de détention israéliens depuis le 7 octobre.
Fares a indiqué que les attaques brutales et fréquentes contre les prisonniers palestiniens ont tué six personnes et en a blessé des centaines d’autres.
Qualifiant de « sans précédent » le fait qu’un si grand nombre de prisonniers soient morts en 50 jours, il a déclaré que les blessures et les fractures causées par la torture étaient visibles sur tout le corps des prisonniers, alors qu’ils se voyaient délibérément refuser les soins médicaux.
« Les prisonniers palestiniens ont été soumis au cours des 50 derniers jours aux traitements les plus brutaux des gardiens des établissements pénitentiaires israéliens », a témoigné Qusay Taqatqa, arrêté à 16 ans, avant d’être libéré dans le cadre de l’accord des échanges des prisonniers entre le régime israélien et la Résistance palestinienne.
Selon Taqatqa, lui et ses codétenus ont entendu parler de la Tempête d’Al-Aqsa à la radio le 7 octobre, après quoi les gardiens de la prison ont confisqué toutes les postes de télévision et de radio et ont « complètement changé » leur façon de traiter les prisonniers.
Au cours des trois premiers jours de la trêve, 39 prisonniers israéliens ont été libérés par le Hamas en échange de 117 prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes dans le cadre de l’accord entre le Hamas et Israël.
Lors du quatrième échange, mardi 28 novembre, trois femmes palestiniennes et 30 enfants ont été libérés des prisons israéliennes en échange de 11 prisonniers israéliens détenus à Gaza.
Hassan Darwish, un autre prisonnier palestinien libéré, a décrit les conditions dans lesquelles il a été détenu comme « épouvantables, faisant part de mauvais traitements, des passages à tabac, l’isolement et l’assaut des prisons par des chiens policiers et des unités spéciales du régime sioniste.
Darwish a ajouté qu’entendre parler du “génocide et du massacre de civils” à Gaza a causé beaucoup de souffrance aux prisonniers.
Le responsable de l’Autorité palestinienne pour les prisonniers a indiqué que les autorités pénitentiaires israéliennes avaient confisqué les biens des prisonniers. Il a ajouté que “les prisonniers grelottent aujourd’hui à cause du froid, sans couvertures, sans oreillers ni vêtements d’hiver”.
Des punitions collectives sont infligées aux prisonniers dans les prisons israéliennes et un repas suffisant pour deux personnes est servi à dix, a-t-il déploré.
Fares a souligné la surpopulation des cellules suite à l’adoption d’une loi en Israël autorisant les individus à être placés dans des cellules surpeuplées en comparaison de leur capacité normale.
Fares s’est dit préoccupé par la surpopulation des cellules dans les prisons israéliennes, où sont incarcérés deux fois plus de prisonniers que dans le cas normal.
“La présence d’unités armées et de forces spéciales équipées d’armes à feu automatiques au sein des centres de détention constitue une menace importante”, a-t-il souligné. Cette tactique est utilisée pour provoquer des affrontements avec les prisonniers palestiniens, fournissant finalement un prétexte pour leur tirer dessus.
Israël a lancé une offensive meurtrière contre l’enclave assiégée le 7 octobre, après que le Hamas a mené une opération-surprise à grande échelle baptisée Tempête d’Al-Aqsa dans les territoires occupés et les colonies israéliennes.
Selon les responsables de Gaza, les sept semaines d’attaques israéliennes incessantes contre Gaza ont tué près de 15 000 Palestiniens, dont plus d’un tiers étaient des enfants, et a déplacé au moins 1,5 million de personnes.
