Le chef de la diplomatie iranienne a déclaré à Genève que l’Iran ne voulait pas voir la guerre de Gaza étendre dans la région, mais que l'approche adoptée par les États-Unis et le régime israélien dans la région rend tout à fait possible l'expansion de la guerre.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian a fait ces remarques dans une interview accordée au Financial Times lors de son récent voyage à Genève, en Suisse.
Le régime israélien a lancé sa guerre dévastatrice contre le territoire sous blocus le 7 octobre à la suite d’une opération surprise menée par des mouvements de résistance basés à Gaza. Au moins 12 300 Palestiniens ont été tués dont plus de 5 000 enfants. Plus de 29 800 personnes ont également été blessées jusqu'à présent.
Les États-Unis, le plus grand et le plus ancien allié d’Israël, ont fourni au régime des milliers de lots d’armes depuis le début de cette agression contre l’enclave palestinienne.
Washington qui a tenté de justifier les attaques féroces du régime de Tel-Aviv contre Gaza comme un moyen de « légitime défense », a également opposé son veto aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies qui appelaient le régime usurpateur sioniste à cesser son agression.
Dans son entretien, le plus haut diplomate iranien a constaté qu'au cours des premières semaines et jours de guerre, les responsables américains avaient envoyé des messages à Téhéran par plusieurs voies diplomatiques ; messages dans lesquels ils prétendaient ne pas vouloir faire durer cette guerre et demandant aux Iraniens de faire preuve de retenue.
« Pendant ces 40 derniers jours, des messages ont été échangés entre l'Iran et les Etats-Unis via la section des intérêts étrangers de l'ambassade de Suisse à Téhéran », a indiqué à cet égard Hossein Amir-Abdollahian.
« En réponse aux États-Unis, nous avons déclaré que l’Iran ne voulait pas que la guerre s’étende, mais qu’en raison de l’approche adoptée par les États-Unis et par Israël dans la région, si les crimes de guerre [israéliens] contre la population de Gaza et de Cisjordanie ne sont pas arrêtés, toute possibilité pourrait être envisagée et un conflit plus large pourrait s'avérer inévitable », selon le chef de l’appareil diplomatique de la RII.
Amir-Abdollahian a ajouté que les États-Unis ont également envoyé des messages similaires au mouvement de la Résistance islamique du Liban (Hezbollah), lui demandant de faire preuve aussi de retenue.
Le ministre iranien n’a pas manqué de rappeler qu'en dépit de ces messages, les États-Unis avaient offert leur plein soutien à Israël et qu’ils avaient fourni au régime factice toutes sortes d'équipements et d'armes militaires, ayant provoqué ainsi une escalade des tensions.
Il a souligné aussi que le soutien sans réserve de Washington à Tel-Aviv prouvait que les États-Unis n’étaient justement pas déterminés à s'opposer à une nouvelle extension de la guerre à Gaza.
Ailleurs dans l'interview, Amir-Abdollahian a même dit que de son point de vue, l'expansion de la guerre dans la région avait déjà commencé.
« Le fait que l'armée yéménite publie des déclarations officielles et attaque les territoires occupés avec des missiles et des drones signifie que la guerre a commencé à s'étendre. De même le fait que le Hezbollah combat avec un tiers de l'armée israélienne montre que la guerre s'est déjà étendue », a expliqué le ministre iranien.
Il a enfin affirmé que les groupes de résistance palestiniens n’avaient jamais demandé à l’Iran d’entrer en guerre et pour la simple raison qu’ « ils ont tout et ils produisent eux-mêmes des missiles et des drones ».
