Des fonctionnaires européens ont lancé une pétition dénonçant les déclarations et les actions d'Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. Son voyage en Israël, son bilan en solo sur le sujet et ses déclarations de soutien inconditionnel à Israël ont provoqué la colère.
Plus de 800 signatures ont déjà été récoltées contre la position de la responsable européenne sur le conflit qui fait rage entre le Hamas et Israël, mais aussi son déplacement dans l'entité sioniste où elle s'est invitée, le vendredi 13 octobre, sans prévenir les capitales européennes, et où elle a estimé devant le Premier ministre du régime, Benjamin Nétanyahu qu'il avait « le droit » et « même le devoir de défendre et de protéger sa population. »
Dans une lettre de protestation commune adressée à von der Leyen, près de 850 membres du personnel de l'UE travaillant à Bruxelles et dans les ambassades de ce bloc à travers le monde ont ainsi critiqué la chef de l'UE pour avoir négligé de mentionner le soutien de l'UE à un État palestinien dans ses remarques publiques sur la guerre israélienne contre la bande de Gaza assiégée, a indiqué le magazine Politico dans un article.
« Nous sommes préoccupés par le soutien inconditionnel de la Commission que vous représentez à l'un des deux partis. Ce soutien s'exprime de manière incontrôlée, par exemple en illuminant les bâtiments de la CE avec le drapeau israélien », ont écrit les signataires, condamnant ce qu'ils ont qualifié de parti pris injustifiable envers le régime israélien.
Le texte commun a été rédigé principalement en réponse au discours prononcé jeudi par von der Leyen au Hudson Institute, un groupe de réflexion conservateur de New York, dans lequel elle a donné la priorité au droit du régime de Tel-Aviv à se défendre plutôt que de condamner le meurtre de plus de 4 000 personnes, principalement des femmes et des enfants, dans l'enclave côtière au cours des 15 derniers jours.
Après un voyage à Tel-Aviv la semaine dernière, von der Leyen a été fortement critiquée par les législateurs européens pour ne pas avoir appelé Israël à respecter le droit international en ce qui concerne ses embargos sévères et ses bombardements contre Gaza, où les pénuries de nourriture, d'eau et de médicaments menacent la vie des habitants et les hôpitaux sont submergés des suites des bombardements israéliens incessants.
Upday ordonne aux rédacteurs de minimiser les morts palestiniennes
Upday, la plus grande application d’agrégation d’information en Europe, a ordonné de limiter les informations en ligne sur les victimes civiles à Gaza, où les raids constants d'Israël depuis le 7 octobre y ont pratiquement éliminé l'accès à Internet, selon l'organisation de presse américaine à but non lucratif, The Intercept.
La nouvelle application intuitive lancée par Upday, une application appartenant au géant allemand des médias Axel Springer, a ordonné à ses éditeurs que la couverture de la guerre à Gaza soit teintée de sentiments pro-israéliens.
« Nous ne pouvons pas faire passer des informations sur le nombre de morts ou de blessés palestiniens sans que des informations sur Israël ne soient présentées plus haut dans l’article », a affirmé un employé qui a profité de sa déclaration pour rappeler l’influence de ce type de conditionnement et la viralité des informations transitant par l’agrégateur, évoquant notamment les notifications push et les alertes envoyées à des millions de téléphones.
Les Nations unies affirment qu'environ la moitié des Palestiniens de Gaza se sont retrouvés sans abri et piégés à l'intérieur de l'enclave, connue pour être l'un des endroits les plus densément peuplés de la planète.
Les responsables de la santé à Gaza affirment que les bombardements israéliens ont tué au moins 4 137 personnes depuis le 7 octobre, lorsque les combattants du mouvement de résistance Hamas ont lancé une attaque sans précédent contre le régime israélien. 13 162 autres personnes ont également été blessées.