Israël a ordonné aux habitants de la ville de Gaza d’évacuer la zone dans les 24 heures, ce qui est considéré comme un signe avant-coureur d’une invasion terrestre par l’entité occupante après avoir subi un sérieux revers de la part des groupes de résistance palestiniens au cours des derniers jours.
Dans un communiqué publié vendredi 13 octobre, l’armée israélienne a appelé environ un million de Palestiniens vivant à Gaza à évacuer le nord et à se réinstaller vers le sud.
L’armée israélienne a déclaré qu’elle opérerait « de manière significative » dans la ville de Gaza dans les prochains jours et que les civils ne pourraient revenir que lorsqu’une autre annonce serait faite.
« Le moment est venu de faire la guerre », a annoncé le ministre israélien de la Guerre, Yoav Gallant, alors que les avions de guerre du régime sioniste continuent de bombarder Gaza pour le septième jour consécutif dans des attaques incessantes qui ont coûté la vie à au moins 1 500 Palestiniens, dont quelque 500 enfants et 280 femmes.
La bande de Gaza, qui abrite 2,3 millions d’habitants, est assiégée par le régime d'occupation israélien depuis des années. Les attaques ont déjà déplacé plus de 420 000 Palestiniens dans la bande de Gaza, selon les Nations unies.
« Conséquences humanitaires dévastatrices »
L'ONU a été informée par l'armée israélienne d'un ordre de « relocalisation » de quelque 1,1 million d'habitants du nord de la bande de Gaza vers le sud dans les 24 heures, a indiqué jeudi à l'AFP le porte-parole du secrétaire général de l'organisation, réclamant que cet ordre soit annulé.
« Les Nations unies considèrent qu’il est impossible qu’un tel mouvement ait lieu sans conséquences humaines dévastatrices », affirme le communiqué de Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général de l’ONU.
L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a déclaré avoir transféré son centre d’opérations central et son personnel international dans le sud de Gaza pour poursuivre ses opérations humanitaires et soutenir son personnel et les réfugiés palestiniens.
Le Hamas a qualifié l’avertissement de relocalisation de Gaza de « fausse propagande » et a exhorté les citoyens à ne pas se laisser prendre au piège. Ce mouvement a également appelé les Palestiniens à marcher en signe de protestation vendredi vers la mosquée Al-Aqsa, qui se situe dans la vieille ville occupée de Qods.
La branche armée du Hamas, les Brigades al-Qassam, a déclaré avoir lancé 150 roquettes en direction de la ville d’Ashkelon « en réaction aux attaques contre des civils palestiniens ».
Personne ne veut vivre dans des tentes du Sinaï
Les Gazaouis ont appelé les autorités égyptiennes à utiliser le terminal de Rafah pour permettre l’acheminement de l’aide et des ressources essentielles à Gaza, en particulier après que l'entité israélienne a coupé l’électricité et l’eau lundi.
Le poste-frontière de Rafah entre l’Égypte et Gaza – la seule porte d’entrée et de sortie de la zone assiégée – a été visé par trois frappes israéliennes distinctes en début de semaine.
« Les hôpitaux sont dans une très, très mauvaise situation. Les usines d’électricité et d’eau à Gaza [ont] été arrêtées », a déploré Omar Shaban, analyste basé à Gaza et fondateur de PalThink for Strategic Studies.
Silence, #Israël tue !
— Français Press TV (@PressTVFrench) October 10, 2023
Plusieurs enfants ont été tués aujourd'hui lors d'une frappe aérienne israélienne qui a visé une autre maison dans la ville de #Gaza.#Hamas pic.twitter.com/pkk87jxTfg
Les appels des Palestiniens se limitaient à la livraison d’aide humanitaire, car ils avaient refusé de se déplacer vers l’Égypte et une zone tampon dans la péninsule du Sinaï après que le régime israélien ait lancé l’idée de construire des colonies de peuplement dans la bande de Gaza suite à une potentielle invasion terrestre.
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« Les Palestiniens sont conscients de l’idée de certains sionistes de pousser Gaza vers le Sinaï. Ils ne le feront pas, ils ne l’accepteront pas », a réitéré Shaban, soulignant que l’idée avait été évoquée lors des précédentes guerres israéliennes contre Gaza et que pourtant « les gens n’ont pas quitté Gaza pour le Sinaï ».
« Ils ne sont pas stupides. Ils ne veulent pas répéter la deuxième Nakba », a réaffirmé Shaban, faisant référence au nettoyage ethnique de la Palestine et à la création de l’entité illégale en 1948.
Muhammad Shehada, journaliste et militant des droits de Gaza, a souligné que les habitants de l’enclave palestinienne n’avaient aucune envie de partir malgré le blocus israélien et malgré cinq guerres brutales depuis 2008.
« Personne à Gaza ne veut vivre en réfugié dans des tentes dans le désert du Sinaï », a-t-il assuré. « C’est essentiellement le plan de l’extrême droite israélienne. »
📷 Le régime israélien a de nouveau bombardé le camp de réfugiés de Jabalia, des victimes sont à craindre pic.twitter.com/o3t79DdQ1J
— Français Press TV (@PressTVFrench) October 11, 2023