L’université française Aix-Marseille s’apprête à fermer temporairement l’un de ses sites en raison d’un trafic de drogue entraînant une insécurité sur le site, a annoncé le président de l’université.
« Comme vous le savez, après des mois d’inquiétude et d’alerte, le doyen de la faculté d’économie et de gestion du site Colbert à Marseille a pris la décision de fermer l’accès à ce bâtiment aux étudiants et aux personnels, faute de pouvoir assurer leur sécurité », a annoncé Eric Berton, président d’Aix-Marseille Université, dans une lettre dont l’Agence France-Presse (AFP) a obtenu une copie mercredi 4 octobre. La fermeture du site Colbert, situé à quelques encablures du Vieux-Port, doit prendre effet vendredi après les cours et durer jusqu’au 13 octobre, dans l’espoir de trouver des solutions pour résoudre le problème, a précisé une source universitaire à l’AFP.
Quelque 1 500 étudiants et une cinquantaine de personnels fréquentent cette antenne de la faculté d’économie et de gestion. « Les cours seront assurés en distanciel et les personnels, pour certains, seront redéployés ou en télétravail », poursuit le président dans cette lettre, précisant que ce choix « est le pire » qui puisse lui être « donné de faire tant l’accueil et le bien-être de nos étudiants sont au cœur » de l’engagement de l’université.
« Au-delà de nos propres propositions pour améliorer la sécurité du site et de ses abords, j’en appelle à votre mobilisation et votre coopération pour que l’ensemble des acteurs institutionnels de notre territoire trouve des réponses adaptées et rapides afin de sécuriser ce quartier et le cadre de vie de nos étudiants et personnels », ajoute-t-il. Attachés à une présence universitaire depuis des années dans ce quartier pauvre du centre-ville, les personnels ont vu une dégradation de la situation avec l’apparition de points de deal de drogue à proximité, a rapporté une source universitaire à l’AFP. « Mais il existe une vraie volonté d’Aix-Marseille Université de rester au cœur de Marseille », a-t-elle insisté.
Cité portuaire marquée par de fortes inégalités, Marseille est touchée depuis des dizaines d’années par les trafics de drogue. Mais le niveau de violence pour le contrôle des points de vente de stupéfiants est en hausse, comme dans d’autres villes de France. Dans la deuxième ville de France, plus d’une quarantaine de personnes ont été tuées cette année dans les guerres de territoires entre trafiquants, la procureure de la République parlant de « bain de sang ».
En août, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déployé une unité spéciale de police pour mettre fin aux combats entre bandes criminelles rivales.
Le déploiement du CRS 8 à Marseille intervient alors que les troubles et les crimes, notamment le trafic de drogue, ont augmenté non seulement dans la ville portuaire française, mais également dans les villes du pays.
La société républicaine de sécurité CRS 8, également connue sous le nom de « fast downforce », spécialisée dans les violences urbaines, a ciblé les criminels sur leurs points de vente.
Selon le procureur de la République de Marseille Dominique Laurens, les organisations criminelles « Yoda » et « DZ Mafia » se disputaient le contrôle du marché de la drogue dans les quartiers notoires du nord de Marseille.