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Zoom Afrique du 2 octobre 2023

Zoom Afrique du 2 octobre 2023

Les titres de la rédaction :

  • Nigeria : la CEDEAO alloue 78 millions $ pour la formation des jeunes dans l’aviculture et l’aquaculture
  • Malawi : la future mine de rutile et graphite Kasiya peut générer 16 milliards $ en 25 ans
  • Corridor Tchad-Cameroun : un centre de vie ouvert pour faciliter le transit des marchandises
  • Togo : les frais de scolarité restent supprimés, la 3e année d’affilée !

Les analyses de la rédaction :

RCA : l’ex-putschiste Bozizé condamné à la perpétuité 

François Bozizé, ancien putschiste de la Centrafrique et chef en exil de la principale coalition rebelle, a été condamné jeudi par contumace aux travaux forcés à perpétuité à Bangui notamment pour « complot » et « rébellion ». 

François Bozizé, qui s’était emparé du pouvoir en 2003 par un coup d’État avant d’être renversé 10 ans plus tard par des rebelles, a été condamné à cette peine par contumace comme deux de ses fils et vingt autres accusés, dont des chefs rebelles importants. 

Ils ont tous été condamnés aussi pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’État » et « assassinats », selon le jugement lu par Joachim Pessire, premier président de la Cour d’appel de Bangui, capitale de la Centrafrique, qui juge en première instance pour les affaires criminelles.  

François Bozizé, 76 ans, s’est réfugié au Tchad jusqu’en mars 2023, date à laquelle il s’est exilé en Guinée-Bissau. Il est le coordinateur de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), la principale coalition rebelle centrafricaine, à la solde des pays occidentaux comme la France selon certaines sources, formée en décembre 2020 et qui poursuit une guérilla dans le nord du pays pour renverser Bangui. 

Ali Darassa, chef militaire en fuite de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), principale composante de la CPC, figure parmi les condamnés. 

Pendant plusieurs années, avec la participation de la France et de la mission de l’ONU, le pays était constamment en guerre. Plusieurs groupes rebelles avaient pris le contrôle de 80 % du territoire. Le pillage des pierres précieuses, la vente d’arme et de munition aux groupes rebelles profitaient bien à la France et à l’ONU.  

Ces conflits, extrêmement meurtriers, ont considérablement baissé d’intensité depuis l’arrivée au pouvoir du président Touadera, la renaissance des Forces armées centrafricaines et la coopération avec d’autres partenaires comme la Russie. Résultat des courses, pratiquement l’entièreté du territoire est de nouveau sous le contrôle de l’État et le pays a retrouvé sa souveraineté et son intégrité.  

L’hypocrisie de la politique migratoire occidentale 

L’hypocrisie dans la politique migratoire des pays occidentaux a souvent été pointée du doigt des hauts placés à travers le monde, parfois avec des différences de point de vue, certes, mais au moins tous sont d’accord sur un point, c’est que la politique étrangère, et surtout africaine des pays occidentaux y est pour quelque chose. 

Le représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU a récemment affirmé que l’UE ne s’occupe que des questions de migrations des Ukrainiens, ne prenant pas en compte celles des citoyens d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. 

L’afflux actuel de migrants en Europe est dû à l’ingérence de l’Occident dans les affaires d’autres États. Cette déclaration a été faite par le représentant permanent de la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU lors d’une réunion sur la migration dans la région méditerranéenne, convoquée à l’initiative de Moscou ce 29 septembre. 

« L’exode massif de personnes de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique vers l’Europe est une conséquence de l’ingérence irresponsable et irréfléchie des pays occidentaux, y compris des pays de l’UE, dans les affaires intérieures d’États souverains afin de les déstabiliser et de changer par la force les gouvernements non désirés par eux. Ces pays sont les principaux responsables de ces conséquences », a noté Vassili Nebenzia. 

Selon le diplomate, « l’Union européenne ne traite les questions migratoires qu’en relation avec les Ukrainiens ». Les citoyens des pays d’Afrique et du Moyen-Orient ne peuvent donc manifestement pas compter sur « un niveau similaire de solidarité et, en général, d’humanité de la part des Européens ». 

« Il est temps que Bruxelles cesse de blâmer des contrebandiers pour la mort des gens et prenne ses responsabilités, plutôt que de se contenter d’exprimer des regrets pour la mort d’un énième groupe de migrants et de réfugiés », a avancé Nebenzia. 

Auparavant, Giorgia Meloni, la Première ministre italienne, n’a pas mâché ses mots contre la France. En 2019, elle a accusé la France d’être le principal responsable de l’immigration massive touchant l’Italie en dénonçant la politique « colonisatrice » de Paris en Afrique. 

Dans une émission télévisée italienne, en janvier 2019, elle avait montré la photo d’un enfant burkinabé travaillant dans une mine. Elle avait alors affirmé que l’or extrait par ce jeune homme dans son pays finissait dans les caisses de l’État français. « La banque de France imprime la monnaie du Burkina Faso, le franc CFA. En échange, la France prend 50 % des revenus de ce pays, y compris l’or que cet enfant ramasse dans ce trou... », avait-elle déclaré. 

Et plus récemment, selon un ministre sud-soudanais, ces changements de pouvoir brusques en Afrique de l’Ouest sont dus à la politique d’exploitation de l’Afrique par l’Occident. Pour lui, les coups d’État en Afrique sont en partie liés à la politique des pays occidentaux, notamment de la France, en Afrique, a déclaré ce 29 septembre, le ministre sud-soudanais des Affaires présidentielles. 

« La plupart des pays d’Afrique de l’Ouest, surtout les anciens territoires francophones, sont devenus ceux qui se rebellent aujourd’hui parce que la plupart de leurs ressources très sensibles, telles que l’uranium et autres et leurs économies liées à la France, sont contrôlées par des sociétés françaises et les citoyens de ces pays n’en tirent pas profit », a-t-il indiqué. 

Pour lui, c’est ce qui provoque l’immigration, mais également la colère dans ces pays, mais aussi parmi leurs militaires qui pensent que les politiciens encouragent la France à poursuivre cette politique. 

Ce que beaucoup oublient visiblement de rappeler, c’est que les Africains ou encore les moyen-orientaux ne veulent pas quitter leur terre. Ce déracinement fait plus de mal qu’autre chose. Mais ils y sont contraints. Pour l’exemple du Moyen-Orient, les migrants constatent que c’est suite à des nombreux bombardements des pays occidentaux, bombardement qui se fait pour le compte personnel des États occidentaux et non pour la fameuse démocratie, que leur pays est en ruine ce qui les contraint à partir. Même chose pour l’Afrique, évidemment que si les Africains pouvaient bénéficier de leurs propres ressources naturelles, leur niveau de vie serait largement suffisant et donc ils n’ont aucune raison de quitter leur pays ou leur continent. 

Il serait temps que l’Afrique, mais le monde entier se réveil et accepte de voir la vérité en face, les interventions militaires des pays occidentaux à travers le monde n’ont jamais rien résolu. Bien au contraire. Alors au lieu d’investir des sommes faramineuses dans des politiques migratoires bidon, il suffirait déjà de cesser les ingérences dans les États souverains et regarder les autres pays dans le monde avec égalité, et la « politique migratoire » n’aura même pas à exister. 

Les manifestations contre la France font rage dans le Sahel 

Plusieurs figures de la société civile tchadienne ont demandé dans un communiqué le retrait des troupes françaises du pays. La présence de contingents français a déjà été remise en cause dans plusieurs États africains. 

La chute des dominos va-t-elle continuer pour Paris ? Déjà expulsées du Mali, du Burkina et bientôt du Niger, les forces françaises sont désormais chahutées au Tchad. La société civile semble en effet en ébullition et plusieurs personnalités ont signé un communiqué demandant le retrait des militaires sous trois mois. 

Le document signé notamment par le président du parti RAJET, fustige la volonté de Paris de « s’accrocher à l’Afrique, telle une sangsue ». Les signataires demandent le démantèlement des bases françaises au Tchad, mais aussi l’annulation des « accords coloniaux » entre Paris et N’Djamena, ainsi que l’arrêt des « intimidations de la diplomatie française » à l’égard du gouvernement. 

« Le peuple tchadien a pris conscience et a compris que la France n’apporte rien. La politique française n’apporte rien au Tchad. Le peuple tchadien n’est pas contre la France, mais nous sommes contre la politique française au Tchad », explique-t-il. 

Les auteurs de l’appel s’opposent par ailleurs à une possible relocalisation des militaires français quittant le Niger. La question se pose en effet, alors que Emmanuel Macron a promis le retrait des 1500 soldats sur place « dans les semaines et les mois qui viennent ». Le Bénin a d’ores et déjà déclaré qu’il ne voulait pas accueillir de nouvelles bases françaises. La Mauritanie ne semble pas non plus un point de chute adéquat, a fait savoir le président Mohamed Ould Ghazouani. 

Le retrait du Niger devrait donc mettre en péril la présence française dans la zone sahélienne. Le Tchad restant le dernier appui militaire pour Paris dans la région, explique Seidik Abba, président du Centre international d’études et de réflexions sur le Sahel (CIRES). 

« L’action militaire française dans cette zone est compromise. La France reste présente au Tchad, frontalier du Niger, mais dont la capitale est à plus de deux heures de vol de Niamey », déclare-t-il ainsi. 

Un contingent de 1000 soldats français est actuellement présent au Tchad, au titre habituel de la fameuse lutte contre le terrorisme au Sahel. N’Djamena a en outre accueilli le poste de commandement interarmées lors de l’opération Barkhane. 

Au Niger, la pression du peuple contre les militaires français d’occupation continue d’augmenter. 

Afin de célébrer leur 30e jour de protestation devant la base militaire française située à Niamey, les associations de la société civile qui soutiennent les autorités militaires du Niger ont organisé une manifestation imposante dimanche après-midi. 

Après s’être rassemblés à la « Place Toumo », des milliers de personnes ont marché sur une distance de trois kilomètres pour arriver à la « Place de la résistance », anciennement connue sous le nom de rond-point Escadrille, située à proximité de la base militaire française. 

La manifestation a été organisée par des organisations de la société civile qui soutiennent les autorités militaires qui ont pris le pouvoir lors du coup d’État du 26 juillet dernier. Les principales centrales syndicales ont également appelé leurs membres à y participer. 

Lors de la 78e Assemblée générale des Nations unies qui s’est tenue à New York fin septembre, le ministre des Affaires étrangères du Niger, Yaou Bakary Sangaré, n’a pas pu s’exprimer. Cependant, il a profité d’une autre occasion pour expliquer le contenu de son discours qu’il avait prévu de donner à la tribune de l’ONU. 

Il a accusé la France d’avoir agi de manière à l’empêcher d’intervenir et a affirmé que la lutte du peuple nigérien pour se libérer de l’influence française était définitive. Il a également déclaré que les autorités de transition étaient suffisamment convaincues pour mener cette lutte aux côtés du peuple. 

Depuis le 2 septembre, des milliers de personnes manifestent quotidiennement devant la base militaire française de Niamey pour exiger le retrait de 1500 soldats français du Niger. Le 4 août, les autorités militaires nigériennes ont dénoncé plusieurs accords militaires avec la France et ont demandé le départ des soldats français présents sur leur territoire. Initialement, Paris avait refusé cette demande, arguant qu’elle ne reconnaissait pas la légitimité du pouvoir militaire de Niamey. Cependant, lors d’une interview télévisée le 24 septembre, le président français Emmanuel Macron a annoncé que les soldats français quitteront le Niger avant la fin de l’année. 

Les rapports diplomatiques entre la France et le Niger, qui était autrefois sa colonie, sont devenus très tendus depuis le coup d’État militaire du 26 juillet dernier qui a renversé le président Mohamed Bazoum. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV