Le ministère iranien des Affaires étrangères a critiqué dans son communiqué publié lundi 18 septembre différentes administrations américaines pour avoir interdit à la République islamique l’accès à ses actifs étrangers dans d’autres pays, qualifiant cette décision d’illégale et d’inhumaine.
Le communiqué du ministère est intervenu après que l’Iran et les États-Unis ont convenu de libérer chacun cinq prisonniers dans le cadre d’un accord qui prévoyait également la libération de milliards d’actifs iraniens, qui ont été illégalement gelés en Corée du Sud sous prétexte de sanctions américaines.
Les fonds, dus à l’Iran pour les exportations de pétrole et de gaz, étaient gelés sur les comptes bancaires sud-coréens depuis 2018 après que l’administration du président de l’époque, Donald Trump, a retiré les États-Unis d’un accord nucléaire historique avec l’Iran, aggravant encore les tensions avec Téhéran.
« Il ne fait aucun doute que les politiques et les actions des différentes administrations américaines visant à empêcher l’Iran d’accéder librement et légitimement à ses ressources financières dans d’autres pays sont illégales et inhumaines », a déclaré dans un communiqué le ministère iranien des Affaires étrangères.
Le communiqué a également pointé du doigt les pays qui ont cédé aux pressions américaines et gelé illégalement les avoirs étrangers de l’Iran, affirmant qu’ils doivent compenser les pertes financières infligées à l’Iran en raison du gel à long terme des avoirs du pays.
« La décision illégale des États-Unis d’abuser du système bancaire international et de faire pression sur d’autres pays pour limiter l’accès de l’Iran à ses actifs ne signifie en aucun cas que les gouvernements où ces actifs sont détenus n’ont aucune responsabilité à cet égard », a déclaré le ministère.
Le communiqué a ajouté que ces gouvernements doivent être tenus responsables de leur décision injustifiée de se conformer aux exigences illégales de l’administration américaine, des pertes financières infligées à l’Iran en raison du gel à long terme des avoirs iraniens et de ses conséquences humanitaires surtout pendant la pandémie de COVID-19.
Le ministère précise que les avoirs débloqués « sont sous le contrôle de la Banque centrale de la République islamique d’Iran et seront utilisés à la discrétion des autorités iraniennes compétentes et en fonction des besoins et des priorités du pays ».
Le communiqué remercie le gouvernement du Qatar « pour avoir joué un rôle efficace dans le transfert des avoirs de l’Iran et l’échange des prisonniers », tout en appréciant « les efforts précieux du Sultanat d’Oman pour faire avancer ce processus ainsi que la coopération du gouvernement suisse pour faciliter l’ensemble du processus ».