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Les analyses de la rédaction :
1. Maroc : solidarité et dévouement au cœur des services d’urgence ; un engagement qui doit servir d’exemple
Depuis la survenue du séisme au Maroc, le 8 septembre 2023, qui a fait, à ce jour, plus de 2100 morts et plus de 2400 blessés, les hôpitaux de Marrakech sont débordés. Mais en dépit de l’afflux des blessés, le personnel soignant de Marrakech ne compte pas les heures. Il fait preuve de dévouement exceptionnel, d’empathie envers les malades. Comment ne pas être admiratif de cet altruisme quand on sait qu’en pareilles circonstances, la fatigue, à elle seule, peut pousser certains soignants dans les bras de Morphée, sans oublier que le stress et l’horreur peuvent contraindre d’autres à jeter l’éponge voire à s’éloigner des hôpitaux. Mais le personnel soignant de Marrakech refuse la défaite parce qu’il tient à sauver le maximum de vies. Et c’est tout à son honneur. Sa détermination traduit sa volonté de respecter le serment d’Hippocrate et de montrer le caractère sacré de la vie. C’est donc peu dire que le Maroc doit une fière chandelle à son personnel soignant. Il faut d’autant plus rendre hommage à ce personnel que la situation dans laquelle il se trouve, nous rappelle la période sombre du Covid-19 où face à une file interminable de malades, des agents du personnel soignant de certains pays n’avaient pas hésité, de manière feinte, à déserter les lieux. C’est dire si l’engagement du personnel soignant de Marrakech doit servir d’exemple. Mais en plus de ce personnel soignant, il y a les secouristes qui sont tout aussi déterminés à sauver des vies sous les décombres. Et les Forces armées nationales du Maroc ne sont pas en reste.
Elles sont en première ligne pour dégager les gravats afin de sauver ce qui peut encore l’être. La détermination des Marocains à porter secours aux victimes du séisme traduit l’esprit de solidarité du peuple marocain. Sous d’autres cieux, on serait dans des calculs mesquins et dans des querelles ridicules pouvant sceller davantage le sort des blessés. Il faut saluer la solidarité agissante des Marocains, car le premier réflexe de beaucoup d’entre eux aura été de se diriger vers les hôpitaux pour donner leur sang ou de se rendre directement sur les lieux du sinistre pour tenter de sauver des vies. Comme quoi, c’est dans les moments difficiles que l’on mesure l’esprit de solidarité d’un peuple. Sans jurer la main sur le cœur, on peut affirmer que c’est en partie cette solidarité du peuple marocain, qui a dû pousser le royaume chérifien à ne choisir pour l’instant que quatre pays, parmi la foultitude de nations qui lui proposent leurs aides. Le Maroc montre là, toute sa grandeur et son attachement à sa souveraineté. En choisissant de compter d’abord sur ses propres forces, le royaume chérifien prouve aux yeux du monde qu’il ne figure pas sur la liste des pays misérabilistes ou encore de « merde » pour reprendre l’expression de l’ancien président américain, Donald Trump. En tout cas, on est loin de l’image de ces États africains prompts à tendre la sébile quand ils sont frappés par le malheur et ne faisant pas suffisamment d’efforts en interne.
2. RDC : Réactions à la répression violente d’une manifestation contre l’ONU
« Ils ont commencé à nous tirer dessus sans aucune explication… » Sur son lit d’hôpital, un jeune blessé raconte la répression d’une manifestation par des militaires congolais, qui a fait une cinquantaine de morts mercredi à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo.
L’opération militaire a été lancée tôt le matin pour empêcher la tenue de cette manifestation que comptait organiser la société civile pour protester contre la présence dans la région des forces de l’ONU et de l’Afrique de l’Est. La manifestation avait été interdite par la mairie de Goma.
« Les soldats sont arrivés très tôt, avant même que la marche ne commence », déclare vendredi à l’AFP un blessé soigné par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à l’hôpital CBCA (Communauté baptiste au centre de l’Afrique) pour une blessure par balle à l’épaule.
Selon un document interne des Forces armées congolaises (FARDC), le bilan de l’opération s’élève à 48 morts et 75 blessés côté manifestants, tandis qu’un policier a été tué, « lapidé à mort » selon un porte-parole de l’armée dans la province.
Le document précise que « quelques armes blanches (ont été) saisies » et 168 personnes arrêtées.
Dans un communiqué, le gouvernement de Kinshasa a fixé jeudi soir ce bilan à 43 morts et 56 blessés. Le gouvernement « soutient l’enquête ouverte auprès de l’auditorat militaire de garnison de Goma pour que (…) les coupables puissent répondre de leurs actes devant la justice », selon ce texte officiel.
Selon le compte rendu du conseil des ministres de vendredi lu dans la soirée à la télévision nationale, le président Félix Tshisekedi a également exprimé sa « condamnation » face à « ce drame (…) qui ne demeurera pas impuni ».
«L’armée est censée nous sécuriser, mais elle nous tue, elle nous a confondus avec le M23 ?», s’emporte à Goma un autre blessé, âgé de 25 ans, dans une allusion aux rebelles du «Mouvement du 23 mars» qui occupent depuis l’année dernière de vastes pans de territoire du Nord-Kivu.
« Nous n’étions pas armés », affirme-t-il également, en montrant ses blessures. « J’ai reçu plusieurs balles dans la jambe gauche, une autre sur la nuque et sur l’épaule », témoigne-t-il.
« Mon fils n’était pas un délinquant… Les M23 nous font souffrir, eux n’étaient pas des M23, mais pourquoi ont-ils été tués ? », se lamente une mère de famille.
Selon un responsable sur place du CICR, « les blessés, tous par arme à feu, ont commencé à arriver à 04h00 du matin ». À la fin de la journée, « on avait plus de 90 patients », souffrant en majorité de « blessures très graves, au thorax et à l’abdomen ».
Ces événements violents s’inscrivent dans une série d’attaques et de manifestations contre la MONUSCO (mission de l’ONU en RDC), accusée d’inefficacité dans la lutte contre les groupes armés.
En juillet 2022, dans plusieurs villes de l’est de la RDC, des manifestants avaient pris d’assaut les installations de la MONUSCO. Selon les autorités, 36 personnes avaient été tuées. La question qui survient, est-ce réellement l’armée congolaise qui a tiré sur les manifestants alors que par le passé, les soldats de l’ONU ont déjà assassiné des manifestants ?
3. Niger : les USA préparent l’assassinat des nouveaux dirigeants nigériens
Le coup d’État militaire qui a renversé le président nigérian Mohamed Bazoum le 26 juillet s’est révélé aussi résolu que rapide.
À la suite du renversement du gouvernement, l’administration militaire du Niger s’est montrée réticente aux propositions des États-Unis, alors que d’autres puissances mondiales et des blocs régionaux ont privilégié la voie diplomatique afin de restaurer l’ordre constitutionnel du pays, refusant toute ingérence.
Un peu plus de deux semaines après le coup d’État, la secrétaire d’État par intérim Victoria Nuland a effectué une visite inopinée au Niger, au cours de laquelle elle a rencontré des responsables militaires pour des négociations visant à restaurer le gouvernement de Bazoum. Selon certaines sources, Victoria Nuland voulait passer un accord avec les Autorités nigériennes, leur demandant d’éjecter la France du pays tout en gardant les forces militaires américaines sur place.
Sa visite, menée à la demande du Secrétaire d’État Antony Blinken, s’est achevée sans avancée diplomatique majeure. Nuland a qualifié ces discussions « de claires et parfois assez difficiles ».
La diplomate a quitté Niamey, la capitale nigérienne, les mains vides.
Cela dit, Washington continue de faire croire qu’il est du côté des nouvelles Autorités du Niger.
Les ONG américaines se lancent. Freedom House, une organisation non gouvernementale financée par le gouvernement américain a déclaré que le Parti nigérian pour la démocratie et le socialisme de Bazoum s’efforce de coopter les partis d’opposition, qui, selon elle, « ont été divisés en plusieurs coalitions et sont incapables de défier l’ancien parti au pouvoir ».
Qualifiant le Niger comme « partiellement libre », Freedom House est revenue sur les décisions répressives contre des rassemblements en 2022 et les efforts du gouvernement pour restreindre les activités des organisations non gouvernementales.
L’ONG a également prétendu que le système judiciaire « est soumis à l’ingérence de l’exécutif », notant que « le manque de confiance dans le système judiciaire est dû aux décisions offensives contre les opposants et les activistes de la société civile". Le comportement des États-Unis ressemble comme deux gouttes d’eau à celui de la France vis-à-vis du dernier coup d’État au Gabon.
Pourtant au début, Washington tout comme la France, était favorable à une intervention militaire avant de retourner sa veste.
À la suite du coup d’État militaire de fin juillet, il y a eu une réticence au sein de l’administration Biden à toute forme d’intervention militaire pour restaurer le gouvernement de Bazoum, contrairement à la France qui continue de se montrer favorable à des opérations militaires au Niger.
Interrogé sur les raisons de la réticence de Washington quant aux interventions militaires, Opalo a déclaré que les États-Unis souhaitent « ’principalement »’ préserver « un minimum de stabilité » au Niger pour pouvoir poursuivre leurs opérations militaires dans le pays.
Les États-Unis et la France ont tous les deux utilisé des bases au Niger pour mener des opérations militaires dans la région. Des opérations qui n’entraient évidemment pas dans la sphère de la lutte antiterroriste.
Alors que Washington s’est positionné pour une résolution pacifique de la crise par les voies diplomatiques pour tenter de remplacer la France au Niger, la France penche plutôt vers une intervention armée de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Il faut savoir que les États-Unis exploitent leur deuxième plus grande base en Afrique, connue sous le nom de Base aérienne 201, près de la ville nigérienne d’Agadez et l’utilisent pour mener des opérations de drones au Niger et dans les pays voisins. Elle mène également ses opérations depuis une base proche de Niamey.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a menacé à plusieurs reprises de lancer une opération militaire pour le retour à l’ordre constitutionnel, fixant un ultimatum menaçant le conseil d’intervention militaire.
Cependant, selon certains experts, la Cédéao « n’a pas la capacité de mener de telles opérations », et ne serait « pas en mesure de rétablir l’ordre ».
Ils ont, en effet, qualifié les discussions sur l’intervention de « politique de la corde raide » visant à forcer l’administration militaire « à se mettre d’accord sur certains points comme le fait de mettre la France dehors, mais garder les États-Unis sur place.
Le porte-parole du Département d’État a déclaré que les dirigeants de la Cédéao ont “publiquement indiqué que l’intervention militaire était un dernier recours”, comme une sorte d’épée de Damoclès placée sur la tête des dirigeants nigériens. Car selon certaines sources, Washington tenterait de régler l’affaire nigérienne en planifiant l’assassinat des nouveaux dirigeants nigériens. Donc, les USA et la France tenteraient de gagner du temps pour mettre leur plan à exécution.
Pendant ce temps, les échanges entre armées nigérienne et française sur le retrait des éléments militaires français au Niger se poursuivent, Niamey accuse Paris de s’ingérer dans ses affaires intérieures.
Il faut savoir également que l’administration Biden est face à un choix difficile : elle hésite à qualifier les événements du Niger de “coup d’État”, un terme déjà opté par plusieurs pays à travers le monde.
L’enjeu pour le Département d’État réside dans les restrictions inscrites dans la loi américaine qui seraient déclenchées si une telle décision était prise, notamment la réduction de certaines formes d’assistance étrangère à Niamey, y compris l’arrêt de toute aide militaire. Ce qui engendrerait également le retrait des forces d’occupation américaine du pays.
Opalo a déclaré que le Département d’État qualifierait “à terme” le renversement du gouvernement de Bazoum de coup d’État, indiquant que “les États-Unis essaieront de gagner autant de temps que possible”.
Alors que les décideurs américains évaluent l’éventualité d’un coup d’État, ils seront certainement attentifs au fait que les nouvelles Autorités nigériennes se tournent vers la Russie, l’Iran ou autres pays du bloc de l’Est comme l’ont déjà fait le Mali et le Burkina Faso. Ce qui n’arrangerait évidemment pas Washington.
Pour rappel, cela fait bien longtemps que les forces militaires américaines sont présentes au Niger. Rappelez-vous en 2017, l’embuscade de Tongo Tongo, le 4 octobre 2017, ayant tué 4 militaires américains, ou pour la première fois le monde entier à su que des militaires américains étaient présent au Niger. Après cette embuscade, la présence militaire américaine a été officialisée, et le déploiement de bases militaires aériennes et même une base de la CIA ont été déployés dans le pays. Ce qui était prévu au Niger tout de suite après le coup de force, c’est un remake de la Côte d’Ivoire en 2011, lorsque l’armée française est intervenue pour déloger Laurent Gbagbo et placer Alassane Ouattara. Et cela se dirige de plus en plus vers un remake de la Libye, lorsque l’OTAN a envahi le pays pour assassiner le président Mouammar Kadhafi en 2011.
À la seule différence, c’est qu’à l’époque, les pays voisins de la Côte d’Ivoire avaient gardé le silence, et concernant l’attaque de la Libye, elle s’est faite sans aucune concertation avec les pays voisins. Actuellement dans le cas du Niger, les pays comme le Mali, le Burkina Faso ont directement annoncé vouloir aider militairement le Niger en cas d’invasion. Ce qui a stoppé l’envie des Occidentaux de vouloir refaire un remake de la Libye et de la Côte d’Ivoire.
Outre les pays voisins du Niger, le peuple nigérien est également prêt à protéger son pays de toute invasion extérieure. Ce qui laisse donc une seule option pour Washington, c’est l’assassinat des nouveaux dirigeants nigériens.
Le Niger tout entier est sur ses gardes. La population nigérienne continue d’organiser des sit-in aux alentours des bases militaires françaises, non seulement pour montrer qu’ils doivent quitter le pays, mais également, pour tenir à l’œil tout mouvement suspect des militaires d’occupation étrangères, française comme américaine.