La Syrie avertit que les États-Unis et les groupes terroristes alliés continuent de violer la souveraineté du pays et de piller ses richesses et ressources naturelles stratégiques.
Damas a exigé que l'administration américaine soit tenue responsable du pillage des richesses du pays et soit obligée de payer des indemnités.
En publiant des statistiques, le ministère syrien des Affaires étrangères a révélé l'ampleur du pillage du pétrole de la Syrie et les dommages causés par les États-Unis au secteur pétrolier.
Le ministère des Affaires étrangères et des Expatriés a envoyé dimanche 10 septembre deux lettres séparées au secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, et au président tournant du Conseil de sécurité, Ferit Hoxhaet, pour leur réclamer qu’ils mettent fin aux pratiques agressives et aux violations flagrantes des principes du droit international et des dispositions de la Charte des Nations Unies, commises par les États-Unis et leurs forces militaires illégalement présentes sur certaines parties du territoire de la République arabe syrienne dans le nord-est et dans la région d’al-Tanf au sud-est du pays.
L'agence de presse officielle syrienne SANA, citant le ministère des Affaires étrangères du pays, a rapporté que la violation continue de la souveraineté syrienne et le pillage des ressources du pays par les États-Unis et leurs mercenaires visent à accroître la pression des sanctions unilatérales contre le peuple syrien, de prolonger ses souffrances et de le priver des ressources nationales de son pays.
Le ministère a estimé à 115,2 milliards de dollars les dommages infligés entre 2011 et la fin du premier semestre 2023, aux secteurs pétroliers et miniers syriens à la suite des « actes d'agression et de sabotage » perpétrés par les forces américaines et leurs alliés terroristes.
Le ministère a déclaré que 150 000 barils de pétrole brut syrien sortaient quotidiennement du pays en contrebande. 59,9 millions de mètres cubes de gaz naturel ainsi que 413 000 tonnes de gaz raffiné, d'une valeur de 21,4 milliards de dollars, ont également été volés.
De plus, le vandalisme et le vol d'équipements spécialisés ont entraîné des pertes s'élevant à 3,2 milliards de dollars.
La coalition militaire dirigée par les États-Unis, prétendument formée pour lutter contre le groupe terroriste Daesh, a également infligé des pertes s'élevant à 2,9 milliards de dollars aux installations pétrolières et gazières syriennes, soulignent les lettres de Damas.
La valeur des pertes indirectes pour l'économie syrienne s'évalue à 87,7 milliards de dollars, ce qui inclut la perte des bénéfices liés au pétrole brut, au gaz naturel et au gaz raffiné suite à une forte baisse de leur production.
La Syrie a souligné que les pertes évoquées ne sont pas seulement des chiffres, mais plutôt des faits et des preuves prouvant la responsabilité des États-Unis et de leurs alliés dans les souffrances et la détérioration de la situation de vie des Syriens.
Les lettres sont arrivées le jour même où l'armée américaine a utilisé des dizaines de pétroliers pour transporter clandestinement du pétrole brut de la province de Hassaké, au nord-est de la Syrie, vers l'Irak voisin.
L'agence de presse syrienne SANA, citant des sources locales dans la ville d'al-Ya'rubiyah, a rapporté qu'un convoi de 40 pétroliers a quitté dimanche la Syrie par le poste frontière illégal de Mahmoudiya, en direction de l'Irak.
Un autre convoi des forces d'occupation américaines, composé de 55 pétroliers, a traversé le même poste frontière quelques heures plus tard et est entré en Irak.
Afin de protéger les zones occupées et d'empêcher l'intensification des mouvements populaires contre la présence de leurs militaires, les États-Unis se servent de la milice kurde connue sous le nom de « Forces démocratiques syriennes » (FDS).
Ces miliciens séparatistes, financées par Washington, escortent les convois pétroliers aux côtés des forces américaines jusqu'à la frontière irakienne.
Ces derniers jours, les tribus arabes du nord-est de la Syrie se sont affrontés avec ces miliciens et se sont emparés de plusieurs zones.
Les troupes américaines occupent illégalement des zones du nord et du nord-est de la Syrie, dans les provinces de Deir ez-Zor, de Hassaké et de Raqqa, où se trouvent les plus grands gisements de pétrole et de gaz de Syrie.
Le gouvernement syrien a annoncé à plusieurs reprises par les voies officielles que la présence de l'armée américaine en Syrie constituait une occupation et un vol d’état visant à piller ouvertement le pétrole du pays.