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Zoom Afrique du 10 septembre 2023

Zoom Afrique du 10 septembre 2023

Les titres de la rédaction :

  • L’Agence CDC de l’Union africaine propose une formation en épidémiologie
  • G20 : l’Union africaine admise officiellement comme membre à part entière
  • En Afrique, 70 % des investisseurs attendent des start-up un rapport mensuel concis, sincère et précis (rapport)
  • Nigeria : les opérateurs télécoms et les banques mettent fin à leur dispute concernant la tarification des services USSD

Les analyses de la rédaction :

France : adieu l’uranium nigérien

Les coups anti-France du Niger s’enchaînent et c’est jour après jour que la France réalise les réelles conséquences du coup d’État nigérien.

L’usine de la Somaïr, la filiale d’Orano au Niger, a cessé sa production de concentré d’uranium, et a basculé en « maintenance anticipée », en raison des sanctions qui bloquent l’approvisionnement en produits réactifs, a-t-on appris vendredi 8 septembre auprès du groupe, spécialiste français du combustible nucléaire.

« En raison de l’amenuisement de ses stocks de produits chimiques, le site de la Somaïr a été amené à aménager l’organisation du travail en anticipant ses activités de maintenance », a indiqué à l’AFP un porte-parole du groupe à Paris.

« L’usine (de traitement du minerai) a été provisoirement mise en opération de maintenance anticipée », a précisé cette source, ajoutant que « ces dispositions favoriseront le fonctionnement des installations dans des conditions optimales dès que la situation le permettra ».

L’uranium du Niger présente un autre intérêt pour la France : il peut servir à produire des armes nucléaires. L’État français a renoncé à toute transparence sur ses approvisionnements en uranium depuis une dizaine d’années. Il a pourtant diffusé quelques chiffres, le 16 juin dernier, au sein du haut comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire. On y lit notamment que le Niger a représenté 35 % des importations françaises d’uranium concentré en 2020 et 34 % en 2021. Soit le premier rang en 2020 et le deuxième en 2021 derrière le Kazakhstan.

En mai dernier, le gouvernement nigérien avait annoncé la signature, à Niamey, d’un « accord global de partenariat » pour prolonger jusqu’en 2040 l’activité de la mine d’uranium de la Somaïr, une coentreprise entre Orano et l’État, près de la ville d’Arlit, dans le nord du pays. Une lune de miel qui s’assombrit.

Les intérêts de la France sont totalement menacés.

Non seulement le nouveau gouvernement nigérien exigé le départ de toutes forces françaises, c’est aussi la population qui ne tolère plus aucune présence interventionniste.

Les musulmans nigériens ont prié devant la base militaire abritant les troupes françaises dans la capitale Niamey pour que les forces de l’ancien colonisateur quittent ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Les prières ont eu lieu vendredi 8 septembre en soutien aux chefs militaires qui ont renversé le président Mohamed Bazoum, allié de Paris, en juillet lors d’un coup d’État.

En effet, le chapitre nigérien est désormais fini pour la France. 

L’Union africaine rejoint le G20 :

L’Union africaine vient d’être admise comme membre à part entière du G20, une organisation intergouvernementale qui, jusqu’à présent, représentait 19 pays de tailles économiques différentes, ainsi que l’Union européenne. L’Union africaine souhaitait ardemment cette adhésion, principalement pour avoir une place à la table des discussions sur les enjeux mondiaux.

Moussa Faki Mahamat, le diplomate tchadien qui préside la commission en charge de gérer les affaires courantes de cette instance, a exprimé sa satisfaction. « Je me réjouis de l’entrée de l’UA au G20. Cette adhésion, pour laquelle nous nous sommes mobilisés, offrira un cadre propice pour amplifier le plaidoyer en faveur du continent et pour sa contribution efficace à relever les défis mondiaux », a-t-il fait savoir sur son compte Twitter.

Le continent abrite 1,4 milliard d’habitants selon des statistiques récentes, tout comme l’Inde et la Chine. Cependant, contrairement notamment à la Chine où le nombre de nouveau-nés diminue, la population africaine devrait doubler d’ici 2050, faisant d’elle un acteur majeur des discussions globales à l’avenir. De plus, l’UA intègre le G20 avec un produit intérieur brut estimé à 3000 milliards de dollars, ce qui la place dans le top 10 des membres de cette organisation en se basant sur cet indicateur.

Enfin, l’Afrique est confrontée à de nombreux défis, tels que la pauvreté, le sous-développement des infrastructures, les problèmes de santé, de statistiques publiques insuffisantes et un secteur éducatif nécessitant des améliorations.

Mais cette adhésion est une victoire de plus pour les pays africains qui trouvent l’un après l’autre leur vraie place dans le monde.
L’Union africaine, grande région du Sud, était jusqu’à alors présente au G20, mais seulement en tant qu’invitée. La voici assise à la même table que l’Union européenne et les 19 pays les plus riches du monde. Et c’est bien sûr un moment historique pour le continent africain. Jusqu’à maintenant, seule l’Afrique du Sud, membre permanent du club, pouvait relayer les revendications de la cinquantaine de pays du continent.

Concrètement, l’UA pourra façonner les engagements du G20 sur les sujets qui l’intéressent au premier chef, comme la gestion de la dette, et l’accès au financement pour un développement durable. 

« Pour aller loin, il faut marcher ensemble. » La Chine et l’Afrique dans la vision de Xi Jinping :

par Luca Bagatin

Lors du 15e sommet des BRICS à Johannesburg, qui s’est tenu du 22 au 24 août, le président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, a affirmé deux concepts importants.

Le premier : « Nous (les pays des BRICS) choisissons nos voies de développement de manière indépendante, défendons ensemble notre droit au développement et marchons en tandem vers la modernisation. Cela représente la direction du progrès de la société humaine et aura un impact profond sur le processus de développement du monde ».

Le second : « Les règles internationales doivent être écrites et respectées conjointement par tous les pays sur la base des objectifs et des principes de la Charte des Nations unies, plutôt que d’être dictées par ceux qui ont les muscles les plus forts ou la voix la plus forte. Il est encore plus inacceptable de s’organiser pour former des groupes exclusifs et d’ériger leurs règles en normes internationales ».

Soulignant ainsi que la tâche des BRICS est, entre autres, de « soutenir l’équité et la justice et d’améliorer la gouvernance mondiale ».

Le président Xi a également fait l’éloge du continent africain, avec lequel la Chine entretient des relations de longue date, en déclarant qu’il est « un réservoir de sagesse simple, mais profonde », rappelant un proverbe africain qui dit : « Si vous voulez aller vite, allez-y seul ; si vous voulez aller loin, allons-y ensemble ».

Les relations entre la Chine et l’Afrique remontent en fait aux années 60, à l’époque du Grand Timonier Mao-Tse Tung, qui, par l’intermédiaire du Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de l’époque, Zhou Enlai, a commencé à nouer des relations avec tous les pays africains qui cherchaient à se libérer du colonialisme occidental et à émanciper le tiers monde des impérialismes opposés des États-Unis et de l’Union soviétique.

Dès cette époque, Zhou Enlai énonce les principes cardinaux de la politique étrangère chinoise, fondée sur l’entraide : le bénéfice mutuel par la coopération commune, la non-agression et le respect de la souveraineté nationale. Ainsi, dès cette époque, la République populaire de Chine a commencé à construire des infrastructures en Afrique, à apporter une aide médicale et éducative et à garantir des prêts à faible taux d’intérêt.

Une stratégie poursuivie, après Mao et Zhou Enlai, par tous leurs successeurs et qui est à la base de la profonde amitié entre la Chine et l’Afrique.

Des réalités qui ont en commun d’avoir été la proie du colonialisme occidental, mais qui, cela vaut particulièrement pour la Chine, ont su se libérer de cette sujétion et s’émanciper à travers le socialisme et des formes de coopération pacifique.

Les études de la sinologue italienne Alessandra Colarizi et de l’universitaire américaine Deborah Brautigam sur les relations Chine-Afrique sont très intéressantes.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV