TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 9 septembre 2023

Mali/Burkina: la France joue ses dernières cartes

Les titres de la rédaction :

  • Fin décembre 2022, l’Afrique comptait 3 020 ultra-riches détenant un patrimoine cumulé de 360 milliards $ (Rapport) ;
  • Des ONG africaines appellent à un leadership politique et financier pour la transition énergétique du continent ;
  • Mali : le propriétaire de la mine d’or Sadiola va s’introduire en bourse le 11 septembre 2023 ;
  • Mozambique : le japonais Ocean Network Express ouvre une nouvelle liaison maritime vers le port Beira

Les analyses de la rédaction :

Mali/Burkina : la France joue ses dernières cartes

Alors qu'au Niger, la France et toutes les institutions impérialistes sont en danger et dirigées vers la porte de la sortie, il semble qu'afin de détourner les attentions de ce qui se passe au Niger, mais aussi au Gabon, l'axe néocolonial a décidé de mettre en œuvre des plans de déstabilisation dans les pays voisins, dont le Mali et le Burkina.

Au Mali, une double attaque terroriste a fait au moins 64 morts le 7 septembre 2023, 49 civils et 15 militaires. Revendiquées par le Jnim, groupe terroriste, lié à al-Qaïda, ces deux attaques ont visé le camp militaire de Bamba, région de Gao, et un bateau qui naviguait dans le cercle de Rharous, région de Tombouctou. Le bilan de cette double attaque pourrait être beaucoup plus élevé. Ce 8 septembre au matin, c'est la ville de Gao qui a été visée par une attaque kamikaze.

C'est d'abord un bateau de la Compagnie malienne de navigation (Comanav), parti de Mopti et qui devait rejoindre Gao puis Tombouctou, qui a été attaqué entre Abakoira et Zorghoi, cercle de Rharous, aux environs de 11 heures. Avec des tirs de roquettes directement sur le moteur du bateau.

 

Deux heures plus tard, c'est le camp militaire de Bamba, cercle de Bourem, région de Gao, qui a été attaqué. De source sécuritaire, les jihadistes du Jnim auraient réussi à prendre le contrôle du camp des Forces armées maliennes (Fama).

D'un autre côté au Burkina Faso, l'état-major des armées annonce que 53 combattants, dont 17 militaires et 36 VDP, ont perdu la vie lors d'une attaque de terroriste présumés dans la région du nord lundi matin à l'aube.

L'unité attaquée fait partie du 12e régiment d'infanterie commando, dont le camp se situe à Ouahigouya, dans la province du Yatenga. C'est à une vingtaine de kilomètres au nord de leur base, dans la localité de Koumbri précisément, que les soldats ont été attaqués. Ils ont été pris entre des « tirs de harcèlement » et « d'intenses combats » racontent les autorités burkinabè. En plus des 53 morts, il y a eu une trentaine de blessés dans les rangs de l'armée. Ils ont été évacués et pris en charge.

Ce sont en quelque sorte, des opérations de mises en garde contre ces deux pays qui n'ont pas hésité d'affirmer leur soutien au Niger et à ses démarches anti-coloniale.

La France veut ainsi mettre en garde tous ceux qui auraient l'intention de soutenir les démarches anticoloniales. Mais ce genre de scénario ne fait plus peur à personne. 

Les Africains ont tracé leur chemin et savent quoi faire. Ce genre d'attaques terroristes ne fait que les rapprocher et les motiver dans leurs décisions.

Burkina : Traoré met en garde

Le Burkina Faso n’est pas l'« ennemi » du « peuple français », a affirmé le capitaine Ibrahim Traoré dans un entretien diffusé le 6 septembre au soir par la Radio télévision du Burkina (RTB, publique). « Nous ne sommes pas ennemis avec le peuple français, c’est la politique de ceux qui dirigent la France qui pose problème en Afrique, donc tant qu’un État n’est pas dans un esprit impérialiste (…) il n’y a pas de problème », a déclaré le président de transition au cours de cette allocution enregistrée le 31 août. 

« Il faut qu’on accepte de se regarder d’égal à égal » et « qu’on accepte de revoir toute notre coopération », a-t-il ajouté. Sans la nommer, il a reproché à la France d’avoir « donné l’indépendance » et « placé des gens » à « la tête de certains États ». Selon lui, « on a amené les gens à signer beaucoup d’accords (…) qui nous empêchent de nous développer », ajoutant que « les États impérialistes, ce n’est pas uniquement la France, il y en a d’autres », a-t-il poursuivi sans les citer.

Le capitaine Ibrahim Traoré a également remis en question l’efficacité de la présence des soldats français au Burkina Faso dans le cadre de la lutte antijihadiste, dont il a exigé le départ en janvier. Depuis, son pays cherche de nouvelles coopérations. « Nous avons de nouveaux partenaires qui nous appuient en termes d’équipements et autre », a-t-il ajouté sans les nommer.

En effet le 4 septembre, la ministre burkinabè des Affaires étrangères, Olivia Rouamba, avait manifesté le souhait de son pays de « renforcer la coopération bilatérale » avec l’Iran, lors d’un entretien à Téhéran avec le président Ebrahim Raïssi. Une délégation russe a aussi rencontré le capitaine Traoré la semaine dernière à Ouagadougou, abordant des questions de développement et de coopération militaire, après le déplacement du président de transition à Saint-Pétersbourg au sommet Russie-Afrique, en juillet.

Traoré met une fois de plus les points sur les "i" et affirme que son pays a désormais de nouveaux partenaires dont l'Iran et la Russie. La France ne figure plus dans l'agenda diplomatique et militaire du Burkina.

Adieu la Françafrique

Étant donné les évolutions au Niger, au Burkina, au Mali et même au Gabon, il semblerait que la Françafrique est désormais révolue et finie. 

Nous avons contacté Pierre Claver Nkodo, éditorialiste et directeur de la publication Horizons nouveaux, magazine international paraissant à Douala au Cameroun, afin d’en savoir plus sur la situation.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV