Le gouvernement palestinien a appelé la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu'il rouvre le passage de Karam Abu Salem aux marchandises commerciales, seul passage commercial de Gaza, alors que les autorités israéliennes renforcent le siège de la bande de Gaza qui dure depuis des décennies.
Le ministre palestinien de l’Économie nationale, Khaled Asili, a exhorté la communauté internationale à « faire pression sur le régime d’occupation israélien pour qu’il annule la punition collective consistant à empêcher la commercialisation des produits de la bande de Gaza en Cisjordanie ».
Il a qualifié la décision israélienne d’« injuste », s'inscrivant dans le cadre de « la politique de punition collective menée par le régime d’occupation israélien depuis 2007 ».
Le ministre palestinien a souligné que le siège israélien de la bande de Gaza « a provoqué une profonde crise humanitaire et économique ».
Karam Abu Salem est le seul point de passage commercial utilisé pour l'entrée de marchandises, d'aide et du carburant en provenance d'Israël vers Gaza.
Le ministre a tenu le régime israélien pour responsable « des répercussions de cette décision, qui inflige de lourdes pertes au secteur privé et à ses différentes composantes, et prive les commerçants, les agriculteurs et les fabricants de la capacité de commercialiser leurs produits, perturbant ainsi la production ».
Les autorités israéliennes ont suspendu mardi, jusqu'à nouvel ordre, toutes les exportations depuis le territoire côtier assiégé, sous prétexte d'une tentative de « faire passer clandestinement des matières explosives » par le passage.
Karam Abu Salem est l'un des trois principaux postes frontaliers de Gaza avec Israël et l'Égypte, où transitent quotidiennement la plupart des produits de première nécessité, notamment le carburant et le gaz indispensables.
C'est également le seul point de passage commercial vers Gaza, par lequel sont acheminés les matériaux de construction, les marchandises, le carburant et les denrées alimentaires dont la zone assiégée a besoin. Sa fermeture est un coup dur pour les Palestiniens de Gaza.
Depuis juin 2007, le régime a imposé à la bande de Gaza un blocus terrestre, aérien et naval.
Ces dernières années, le territoire reçoit le strict nécessaire via le passage de Karam Abu Salem ainsi que deux autres, dont un avec l'Égypte, strictement contrôlé par le gouvernement du Caire.
Le siège paralysant de Gaza par Israël en a fait la plus grande prison à ciel ouvert du monde et a laissé une grande partie de sa population dans le dénuement.
Or les niveaux de chômage à Gaza sont parmi les plus élevés au monde, et pas moins de 1,3 million des 2,1 millions de Palestiniens de Gaza (62 pour cent) ont besoin d'une aide alimentaire, selon le Bureau des Nations Unies la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA).
Israël a lancé trois guerres majeures contre Gaza depuis 2008. Lors de la dernière grande campagne de bombardements, le régime de Tel Aviv a lancé une série d'attentats meurtriers contre la bande de Gaza le 9 mai 2023, tuant des dizaines de Palestiniens, dont cinq commandants du Jihad islamique.
Gaza a répondu en tirant plus de 1 000 roquettes vers les territoires occupés.
