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Zoom Afrique du 6 septembre 2023

Zoom Afrique du 6 septembre 2023

Les titres de la rédaction :

  • Afrique du Sud : l’usine pilote du projet de terres rares Phalaborwa est mise en service
  • Namibie : Bannerman table sur 2027 pour l’entrée en production de sa mine d’uranium Etango
  • La Namibie et le Botswana annoncent un appel à manifestation d’intérêt pour le projet ferroviaire Trans-Kalahari
  • En Gambie, l’exécutif signe un contrat de performance avec des établissements du supérieur

Les analyses de la rédaction :

1. Tchad : un militaire français tue un jeune tchadien

Au Tchad, un soldat de l’opération Barkhane a tué un jeune militaire tchadien en lui tirant dessus à bout portant à Faya, dans la province de Borkou, relatent les médias locaux. 

Mais la version des médias occidentaux diffère. Selon eux, le soldat tchadien avait des problèmes de santé mentale. « Il s'est rendu au centre de santé de la base militaire française de la ville pour changer un pansement. Soudain, il s'est emparé d'un scalpel et a attaqué l'infirmier qui a alors tiré sur le soldat tchadien. »

Et les versions varient selon le média, pour certains, ce serait un militaire qui serait intervenu pour mettre fin à l'altercation en tirant sur le soldat tchadien et pour d'autre, c'est l'infirmier qui portait une arme et qui lui aurait tiré dessus. 

Cependant, personne ne connait la raison de l'attaque. 

Voici comment un responsable des forces françaises tente d'expliquer la situation : « Lors d’une consultation médicale pour les populations, un militaire tchadien qui consultait a agressé au scalpel un infirmier français, qui a dû faire usage de son arme », explique à l’AFP sous l’anonymat, un responsable des Forces françaises au Sahel basées à N’Djamena, mais qui disposent d’une base à Faya-Largeau abritant 40 militaires. 

« On ne connaît pas les raisons de l’attaque. L’infirmier a reçu trois coups de scalpel au thorax, à la tête et au cou, mais son état est stabilisé », a poursuivi cette source assurant que l’infirmier avait « dû se défendre ». 

Eh oui, vous pouvez aller trouver ces versions dans les médias occidentaux.  

Une chose est sûre, c'est que les jours de l'infirmier ne sont pas en danger, malgré les trois coups de scalpel reçu au thorax, à la tête et au cou. Ce qui est normalement peu probable. Mais, la version avancée ci-dessus par un responsable militaire français n'est pas du tout crédible. Et la version des médias français présente tellement d'anomalies, que cela ressemble de plus en plus à un meurtre déguisé. 

Atteint de plusieurs balles tirées à bout portant, Mahamat Dakou Hamid, serait mort sur le coup, indiquent plusieurs sources, dont un élu local de la ville de Faya. Et ce même élu a également fait état d'une mésentente entre le soldat tchadien et l'infirmier français. Et selon lui, ce serait l'infirmier français qui aurait tiré à bout portant et il n'y aurait pas eu d'attaque de la part du soldat tchadien.  

Ce même élu a également dénoncé le fait que l'armée française peut tuer impunément des soldats tchadiens sur le territoire tchadien. 

Des jeunes de la ville sont descendus dans la rue pour protester contre ce meurtre, suscitant l’intervention de l’armée pour disperser la foule, indiquent les mêmes sources, qui font état de plusieurs blessés par balles actuellement hospitalisés à l’hôpital de Faya, ainsi que de l’instauration d’un couvre-feu dans la ville. 

Alors qu’aucune réaction officielle des autorités tchadienne ou française n’a encore été communiquée, des sources évoquent une évacuation prochaine du soldat français auteur du meurtre vers la capitale tchadienne, N'djamena ou vers la France. 

Lancée le 1er août 2014, Barkhane est une opération conduite par les armées françaises, et qui est actuellement considérée comme étant une force d'occupation des pays du Sahel. Cette force était initialement déployée dans la bande sahélo-saharienne (BSS) : en Mauritanie, au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad. La France avait atteint jusqu’à 5 500 militaires au plus fort de son déploiement dans le Sahel et particulièrement au Mali. Sans compter les bases aériennes qui se trouvent toujours au Niger aux côtés des nombreuses bases américaines. 

À l’heure actuelle, quelque 1 000 militaires français sont déployés au Tchad et 1.500 autres au Niger. Le contingent français a été mis à la porte du Mali en août 2022. La plupart des militaires français retirés du Mali ont été transférés vers le Niger. Mais suite au coup de force, les militaires arrivés au pouvoir en juillet dernier ont aussi réclamé le départ des forces françaises. Serait-ce le tour de la population tchadienne de demander le départ des soldats français de leur pays ?  

2. Burkina: « réfléchir à des alternatives crédibles au franc CFA »

Le Premier ministre du Burkina Faso, Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, a présidé, ce lundi 4 septembre 2023, la cérémonie d'ouverture de la Conférence internationale organisée par le Centre d'Analyse des Politiques Économiques et Sociales (CAPES), sous le thème : « Souveraineté politique et monétaire dans l'espace CEDEAO : Faut-il poursuivre la transition du franc CFA à l'ECO ? ». 
Face aux menaces qui pèsent actuellement sur la souveraineté des États africains, il a invité à réfléchir à des alternatives crédibles au franc CFA, en vue de dégager des voies pour une réelle souveraineté de nos pays. Participer à la réflexion sur la souveraineté monétaire et l'indépendance politique des pays de la CEDEAO, tel est l'objectif de cette importante rencontre. 
Le Premier ministre a fait savoir que le problème de la monnaie et de la souveraineté monétaire est aujourd’hui d’actualité, au sein de la jeunesse. « La génération de nos parents et de nos grands-pères ne s’y intéressait pas tellement, mais la jeunesse africaine actuelle, surtout francophone, en a fait son cheval de bataille. », a-t-il laissé entendre. 
Pour lui, l'échange et la monnaie sont intimement liés. « Dès lors qu'on parle d’échange, on parle de monnaie. Je pense que parler de l'invention de la monnaie est un abus de langage. C'est comme si on prétendait qu'avant l'invention de la voiture automobile, il n'y avait pas de moyen de déplacement. Alors que chacun sait que le premier moyen de déplacement de l'homme ce sont ses jambes, » a-t-il fait savoir. 
Il a par ailleurs, souligné que les échanges se faisaient auparavant sous une autre forme, c'est dire le troc. « Avant la pièce de monnaie, le billet de banque et la monnaie scripturale, il y avait le troc. C'était une autre forme de monnaie par laquelle les partenaires d'échanges s'entendent sur des équivalents, et c'est sur cette même base que la monnaie est créée. On peut donc dire que le troc est la première monnaie de l'humanité, et de nos jours, le troc survit toujours et a même tendance souvent à reprendre de la vigueur », a-t-il ajouté. 
Le chef du gouvernement a également expliqué que, dans le cas du troc, celui dont les produits sont périssables est dans une situation de fragilité par rapport à celui dont les produits sont solides. 
« Celui qui veut échanger des fruits ou des produits maraîchers non transformés contre des meubles, des tissus ou des ânes est dans une situation d'infériorité », a-t-il fait comprendre. À son avis, celui dont la monnaie est basée sur des produits sur lesquels il n'a pas de contrôle sur le marché ne peut pas non plus avoir le contrôle de sa monnaie. 
« Nos produits sont principalement constitués de matières premières minérales, comme l'or, l'uranium, l'étain, le manganèse, le pétrole pour ceux qui en ont, et aussi de matières premières agricoles, comme le cacao, le coton, l'anacarde, les amandes de karité. Mais non seulement nous ne sommes pas les seuls à les produire, donc nous n'avons pas la maîtrise sur les quantités à produire, mais encore, nous n'en maîtrisons pas les prix sur les marchés internationaux. Les prix sont fixés à Paris, à Londres ou à New York. Ils peuvent baisser ou monter au gré du marché », a expliqué Dr Kyélèm de Tambèla. 
Et le Premier ministre de soutenir : « Aujourd'hui, c'est le 4 septembre, jour anniversaire de la reconstitution de notre pays. En effet, le 4 septembre 1947, la Haute Volta, qui avait été démantelée, a été reconstituée. Vu les compétences affirmées des participants à cette conférence, il est permis de croire que des pistes crédibles seront dégagées pour une issue heureuse aux problèmes monétaires dans la sous-région. 
Ainsi, le 30 septembre pourra être célébré comme jour d'anniversaire, le jour de la renaissance de notre souveraineté monétaire ». Pour le directeur exécutif du Centre d'Analyse des Politiques Économiques et Sociales (CAPES), Dr Victor Sanou, la conférence internationale s’inscrit dans un élan de nourrir avec courage, peu importe le prix à payer, le débat dans un cadre scientifique, loin des arguments populistes, avec méthodes et minuties. 
Plusieurs problématiques seront débattues à cette conférence sous forme de panels par d'éminents chercheurs tels que le Pr Idrissa Ouédraogo du Burkina, le Pr Mahamoudou Koulibaly de la Côte d'Ivoire et le Pr Kako Nubukpo du Togo. 

3. Gabon: un fort sentiment patriotique embrase le pays 

Le président de la transition au Gabon, le général Brice Oligui Nguema, a reçu le président de la République centrafricaine (RCA), Faustin Archange Touadéra, qui a été nommé médiateur régional par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) à la suite du coup d’État de la semaine dernière, contre Ali Bongo Ondimba, selon la télévision d’État. 

Le président centrafricain a déclaré avoir pour mission « d’engager des pourparlers » avec « tous les acteurs gabonais et les partenaires du pays » pour assurer « un retour rapide à l’ordre constitutionnel ».

Après avoir condamné le coup d’État, l’organisation sous-régionale avait suspendu le Gabon de toutes ses instances, elle semble désormais privilégier la voie diplomatique pour tenter d’obtenir un retour à l’ordre constitutionnel. 

Durant sa prestation de serment le lundi dernier, le nouvel homme fort du Gabon s’était « engagé » à « remettre le pouvoir aux civils et a promis d’organiser des “élections libres, transparentes et crédibles”. 

Depuis le putsch qui a renversé Ali Bongo, la population semble être derrière le nouveau président de “transition” en gardant toutefois certaines réserves. Mais on peut également constater une montée en puissance d’un sentiment patriotique très fort. 

Une “libération nationale” : c’est ainsi que le nouvel homme fort du Gabon a décrit le coup d’État qui l’a porté au pouvoir, il y a bientôt une semaine. Dans le pays, les langues, elles aussi, se libèrent à l’évocation de l’ancienne puissance coloniale, qui est pourtant restée discrète depuis qu’Ali Bongo a été évincé. “Le système post-colonial, qui avait été mis en place par de Gaulle, n’était pas du tout un système favorable. Donc, il va falloir que nous essayions, en tant qu’Africains, de finir de développer notre continent à l’instar des autres continents”, dénonce un Gabonais. 

“Nous avons fait 60 ans avec la France, nous n’avons pas eu de développement. Nous voulons avancer sans la France. Nous voulons avancer sans les conseils de la France. En ce monde, nous ne voulons plus de la France. Que la France parte, que la France nous laisse tranquilles !”, lance un autre habitant de Libreville. 

Un avis fortement partagé. En effet, il est temps que la France prenne ses distances : “Macron doit mettre ça dans sa tête : la France ne doit pas intervenir sur les affaires du Gabon ou de l’Afrique. Ce que vous avez fait au Mali, ne le faites pas au Gabon. Ce que vous faites en Côte d’Ivoire, ne le faites pas au Gabon. Ce que vous avez fait au Niger, vous ne le faites pas au Gabon. Et vous nous enlevez l’armée française qui réside encore au Gabon !‘, exige un autre gabonais. 

400 soldats français sont actuellement stationnés au Gabon. La présence militaire, mais aussi économique de la France est aujourd’hui dénoncée : plus de 80 entreprises françaises sont présentes sur le sol gabonais, dont TotalEnergies et Eramet, qui extrait du manganèse. ‘Vous payez à des prix dérisoires… Voleurs, vous êtes des voleurs !‘lance un autre passant en parlant de la France.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV