Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
1. Israël : tirs à balles réelles sur les migrants érythréens
Samedi 2 septembre, de violents affrontements ont eu lieu à Tel-Aviv entre des manifestants érythréens et la police israélienne. La police n’a pas hésité à avoir recours à l’usage d’une force excessive, illégale et elle a même utilisé des balles réelles contre les manifestants.
Cette répression s'est produite lors d’un évènement marquant le 30e anniversaire de l’indépendance de l’Érythrée. Très vite, la police a chargé et une centaine de manifestants ont été blessés, certains gravement et 39 manifestants ont été arrêtés.
Tirs de grenades assourdissantes, de balles en caoutchouc, mais aussi des balles réelles : on a assisté à de véritables scènes de répression policière dans les quartiers sud de Tel-Aviv. La police prétend avoir été prise de court face à l’ampleur des affrontements ce qui justifierait, selon eux, les tirs à balles réelles.
Les Autorités ont prétexté que les manifestants « n’auraient pas respecté les conditions du permis de manifester », comme avance Hayim Boublil, chef de la police du sud de Tel-Aviv, et d'ajouter « ils sont venus en masse et nous avons alors décidé d’utiliser des moyens spécifiques pour les disperser. »
Les policiers ont tiré à balles réelles sur les manifestants, comme l’a avoué ouvertement la police dans un communiqué. Selon les dires de la police, 39 « suspects » auraient également été arrêtés, pour simplement « avoir jeté des pierres sur les policiers ».
Certaines ONG ont indiqué avoir pris en charge 114 personnes blessées, dont huit dans un état grave. L'hôpital Ichilov de Tel-Aviv a quant à elle indiqué avoir admis 38 personnes blessées dans les affrontements, dont une douzaine par balles.
Par ailleurs, et vu que la Communauté internationale continue de garder le silence par rapport aux nombreuses exactions répétées de la part du régime de Tel-Aviv, le gouvernement israélien profite de l'occasion pour faire passer des lois concernant le sort des migrants et surtout, pour les migrants africains.
Le Premier ministre israélien a convoqué son gouvernement pour décider du sort des Érythréens. Une commission ministérielle, spécialement convoquée ce dimanche 3 septembre à la suite des manifestations des Érythréens dans les rues de Tel-Aviv au cours du week-end, a autorisé des arrestations massives sans aucune raison valable. En effet, ces autorisations permettent donc à la police de procéder à des arrestations arbitraires sans respecter des procédures administratives particulières.
Environ 30.000 migrants africains, originaires pour la plupart du Soudan et de l’Érythrée, se trouveraient actuellement en Israël. Nombre d’entre eux affirment qu’ils ont fui la guerre dans leur pays d’origine. La plupart des demandeurs d’asile sont arrivés en Israël en passant par l’Égypte entre 2007 et 2012, avant que Tel-Aviv ne construise une barrière le long des frontières de la Palestine occupée.
Benjamin Netanyahu a également ordonné aux institutions de préparer progressivement un plan visant à expulser tous les migrants des territoires occupés.
Netanyahu a estimé que l’immigration en provenance d’Afrique constituait une menace réelle pour l’avenir du régime de Tel-Aviv : « nous avons fait face à cette menace en construisant une barrière de sécurité à la frontière avec l’Égypte, mais il y a encore le problème de ceux qui sont entrés avant cette date. »
Tout en omettant le fait que Tel-Aviv a mis la pression sur les migrants pour que bon nombre d’entre eux quittent les territoires occupés. Selon les chiffres, près de 12.000 migrants ont déjà dû quitter Israël.
Les ministres envisagent l’annulation des permis de travail des migrants et de proposer une nouvelle loi d’expulsion rapide des migrants et en particulier, les migrants africains. Et à quand une nouvelle loi pourrait sortir également, permettant à la police israélienne, tout comme pour les militaires, de tirer à balle réelle en croisant des migrants dans la rue, et ce, sous le silence de la Communauté internationale qui est défenseure des droits humains dans le monde.
2. Mali: le nouveau code minier déjà en application
Leo Lithium a suspendu sa cotation sur la bourse australienne ASX. La compagnie, propriétaire du projet de lithium Goulamina, justifiait cette décision par des discussions confidentielles en cours avec le gouvernement malien. Le contenu de ces discussions est désormais connu.
Leo Lithium a renoncé à exporter le minerai à expédition directe (DSO) provenant de sa mine de lithium en construction au Mali, Goulamina. La compagnie en a fait l’annonce dans un communiqué du lundi 4 septembre 2023, précisant en avoir reçu l’ordre du gouvernement malien dans une correspondance le 17 juillet dernier.
Ce minerai à expédition directe n’a encore subi aucune transformation et son exportation devait démarrer au dernier trimestre 2023. Cela aurait permis à la compagnie australienne de générer des revenus de façon précoce, avant le début de la production du concentré de spodumène au deuxième trimestre 2024. Si les raisons précises de cette suspension ordonnée par Bamako restent inconnues, elle peut s’expliquer par une volonté de maximiser les revenus générés par le projet, car le concentré de spodumène est mieux valorisé sur le marché que le DSO.
« Bien que Leo Lithium ait préféré mettre sur le marché le produit DSO de Goulamina avant la production de concentré de spodumène prévue pour le premier semestre 2024, cela n’est pas nécessaire à la réussite du projet, et nous n’avons pas envisagé d’opportunité DSO dans nos études de faisabilité », a commenté Simon Hay, DG de la compagnie.
Notons que les actions de Leo Lithium, suspendues de la cotation officielle de la bourse ASX depuis plus d’un mois, sont à nouveau cotées à partir de ce lundi. Au moment de l’écriture de ces lignes, l’action Leo Lithium connait une baisse de 52 % par rapport à son dernier cours de clôture.
Conformément au code minier en vigueur au moment de l’octroi du permis minier, le gouvernement malien détient 10 % d’intérêts dans la société en question, avec la possibilité de porter cette participation à 20 %.
Durant la phase 1 de la mine, la production annuelle devrait être de 500 000 tonnes de concentré de spodumène, et les deux compagnies aux commandes du projet prévoient de doubler cette capacité de production au cours de la phase 2. La durée de vie de Goulamina est quant à elle supérieure à 23 ans.
C’est au Palais de Koulouba, que le président de la Transition, Chef de l’État malien, le colonel Assimi Goïta, a procédé ce lundi 28 août, à la promulgation du nouveau Code minier et de la loi sur le contenu local dans le secteur minier. Selon certains médias maliens, la cérémonie, qui s’est déroulée en huis-clos, a aussi enregistré la remise au chef de l’Etat du rapport final de l’audit des mines du Mali commandité par ses soins. Cette remise dans un contexte de huis clos indique que les mines du Mali ont souffert de beaucoup de manquements, notamment à cause des comportements mafieux des acteurs étatiques et d’opérateurs étrangers.
Le ministre de l’Economie et des Finances, en remettant au chef de l’Etat le rapport final de l’audit des mines du Mali, a rappelé que ce document est une des réalisations des recommandations des Assises nationales de la Refondation (ANR), rappel qui vaut son pesant d’or. Quant à M. Touré, le chef de la mission d’audit, la remise du rapport final intervient après avoir recueilli les observations des sociétés minières dans le rapport provisoire. Et de préciser : « Cela nous a permis de faire beaucoup de constats dont l’Etat pourrait tirer profit, car il s’agit d’une industrie qui donne un chiffre d’affaires de 2.000 milliards de FCFA ». Mais, précise Mamou Touré, l’Etat a décidé de classer pour l’instant ledit rapport final.
La raison, selon certaines indiscrétions, est que les manquements nombreux relevés par la mission d’audit laissent comprendre que l’Etat perd près 400 milliards par an. Comment ? Ceux-là qui ont eu en charge la gestion de l’Etat et des mines dans un passé sur quasiment une génération ont mis en place des systèmes qui ont tout le temps spolié la nation de ses richesses. Les mines ont ainsi été le trésor inestimable malheureusement exploité par des mafieux à travers des exonérations crapuleuses, des non-paiements d’impôts et taxes, des évasions fiscales, des dépôts dans des paradis fiscaux, etc. Certains dirigeants politiques et hommes d’affaires sont même des propriétaires de mines en violation des bonnes règles et procédures. Bref, le Mali était comme un champ en jachère, sans propriétaire, ses mines détournées du bonheur national par des individus psychopathes du profit. Les citoyens n’entendent parler que de mines d’or, sans retombées pour eux, et c’est ce qui explique les ANR ont exigé que désormais « L’OR DES MALIENS BRILLE POUR LES MALIENS AUSSI ». C’est cette demande forte du peuple que le président de la Transition et le Gouvernement ont mise en œuvre en commanditant l’audit des mines. Ce qui reste, c’est le résultat de toute la démarche que le peuple attend impatiemment. Et cela a déjà commencé.
Il faut déjà saluer grandement les Autorités de la Transition, le chef de l’Etat, le gouvernement et le CNT qui a voté le nouveau Code minier et la loi sur le contenu local en tenant comptant de l’intérêt national. Le président de la Transition vient de les promulguer le lundi dernier. Il reste à souhaiter au président de la Transition et au gouvernement beaucoup de persévérance pour la suite, c’est-à-dire la mise en œuvre des demandes du peuple malien.
3. Niger: qui a demandé l'avis de la France ?
Alors que les politiques et les médias de propagande français passent leur temps à occuper l'esprit de la population française avec des débats interminable et infantile concernant les Français de confessions musulmanes, pour faire oublier la cherté de la vie et la situation précaire que vivent les Français depuis l'avènement d'Emmanuel Macron, l'Élysée n'a visiblement plus le temps de se remettre en question.
Normalement, suite aux évènements qui se sont produits au Mali, au Burkina Faso et au Niger, L'Élysée n'a toujours pas compris certaines choses concernant l'Afrique. Mais, il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Cela est pathologique, pathétique et honteux aux yeux du monde.
Selon le ministre des Armées de la France, Sébastien Lecornu, le sentiment anti-français en Afrique serait largement entretenu par la Russie à travers des manifestants « rémunérés ».
Dans un entretien, Sébastien Lecornu réfute le fait que la présence sur le long terme des armées françaises en Afrique, puisse constituer un facteur d’instabilité.
Loin de se laisser convaincre, le ministre des Armées souligne que, même si la question est légitime, il relève que depuis 1960, il y a eu près de 150 coups d’État en Afrique.
Selon Sébastien Lecornu, sur le continent africain, le sentiment anti-français est instrumentalisé par des forces russes. D’ailleurs, pour le membre du gouvernement français, les manifestants devant les ambassades françaises seraient carrément rémunérés.
« Le sentiment anti-français est largement généré et instrumentalisé par la Russie, et il ne faut pas se laisser impressionner par quelques drapeaux russes agités par des manifestants rémunérés devant nos ambassades ! », a fait savoir Sébastien Lecornu.
Au monde maintenant de comprendre pourquoi le Niger a décidé d’expulser l’ambassadeur français Sébastien Itté, en poste à Niamey.
De plus, il est important de préciser que ce n'est pas un sentiment « anti-français » qui monte en Afrique, mais bien un sentiment anti-impérialiste français.
Des milliers de personnes se sont rassemblées, samedi après-midi, devant la base militaire française de Niamey, pour exiger le départ des soldats français du Niger, et non pas des manifestations demandant le départ de tous les ressortissants français.
« Nous ne voulons plus des soldats français sur notre sol », « Soldats français, allez-vous-en », « Non à la force d’occupation », tels sont, entre autres slogans que scandaient les manifestants. « Nous allons maintenir cette pression jusqu’au départ définitif des soldats français », a indiqué Abdoulaye Seydou, un des organisateurs de la manifestation.
Selon la radio publique, une manifestation similaire a été organisée dans la matinée devant la base militaire française, située à Ouallam dans la région de Tillabéri, près de la frontière malienne.
Le 3 août dernier, les militaires au pouvoir au Niger ont annoncé la rupture de toute coopération avec la France dans le domaine de la défense et de la sécurité. Un délai d’un mois avait été donné aux soldats français pour quitter le territoire. Plus de 1.500 soldats français sont présents au Niger, dans le cadre de la défense des intérêts de la France.
Dans un communiqué publié vendredi, en réaction aux déclarations du président français Emmanuel Macron devant les ambassadeurs français, le 28 août dernier, les autorités militaires nigériennes ont indiqué que les forces de défense et de sécurité nigériennes « sont plus que jamais engagées à poursuivre leur lutte acharnée contre les forces terroristes, d’ailleurs soutenues par la France, qui prétendait jusqu’ici nous aider dans cette lutte ».
Depuis la prise du pouvoir par les militaires, le 26 juillet dernier, les tensions sont vives entre Niamey et Paris.
Paris n'a pas son mot à dire, et même si l'Élysée veut jouer au jeu du sourd, la population nigérienne est présente dans les rues pour faire entendre leur voix et pour rappeler que le Niger est un pays souverain.