Le président iranien Ebrahim Raïssi rappelle la nécessité du respect de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale de tous les pays de la région pour pouvoir lutter efficacement contre le terrorisme.
Lors d'une réunion avec le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan dimanche 3 septembre à Téhéran, le président iranien a réaffirmé que pour pouvoir prévenir les activités terroristes et anti-sécurité sur ses territoires, tout gouvernement doit être entièrement en mesure d’exercer sa souveraineté.
Le président Raïssi faisait en fait allusion à la présence des forces turques en Syrie, affaire sur laquelle la Turquie et la Syrie divergent profondément. La Turquie a déployé des forces en Syrie en octobre 2019, en violation de l'intégrité territoriale du pays arabe.
Des miliciens soutenus par Ankara ont été déployés dans le nord-est de la Syrie après que les forces militaires turques ont lancé une invasion transfrontalière, dans une tentative déclarée d'éloigner les membres des Unités de protection du peuple kurdes (YPG) des zones frontalières. Ankara considère les YPG, soutenus par les États-Unis, comme une organisation terroriste liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui cherche depuis 1984 une région kurde autonome en Turquie.
Après plus d’une décennie de rupture des liens entre la Turquie et la Syrie, les deux pays voisins prennent des mesures vers la réconciliation.
Or ce dimanche à Téhéran, le président iranien a évoqué la nécessité du respect de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale de tous les pays de la région, ce qui s’avère, insiste-il, essentiel pour la lutte contre le terrorisme.
Il a souligné l'importance de gérer efficacement la présence de forces étrangères dans différentes régions, y compris dans le Caucase, et a déclaré que tous les États de chaque région devraient résoudre leurs problèmes par le dialogue et la coopération.
Plus loin dans ses propos, M. Raïssi a souligné les points communs culturels et historiques que partagent l'Iran et la Turquie pour exprimer l'espoir que les deux pays amélioreront leur coopération au cours du nouveau mandat présidentiel du président turc Recep Tayyip Erdogan.
Il a déclaré que le comité économique conjoint entre l'Iran et la Turquie jouerait un rôle efficace en ouvrant la voie à des interactions commerciales accrues entre les deux pays.
Pour sa part, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a indiqué que l'Iran et la Turquie disposaient de grandes capacités pour élargir leur coopération et qu’ils étaient capables d'atteindre l'objectif de 30 milliards de dollars fixé pour leur commerce annuel.
Arrivé dimanche à Téhéran, accompagnée d'une délégation de haut rang, Hakan Fidan avait déjà assisté à une conférence de presse conjointe avec son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian.
Sa rencontre plus tard dans la journée avec le président iranien a succédé par un entretien avec le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale iranien (SNSC), Ali Akbar Ahmadian, sur les questions d’ordre sécuritaire d’intérêt bilatéral.
« Heureusement, les pays de la région sont parvenus à une compréhension commune selon laquelle une sécurité empruntée [aux autres] ne serait ni garantie ni durable », a déclaré Ahmadian, ajoutant que seuls « les mécanismes autochtones et la coopération régionale peuvent garantir une sécurité durable » dans la région.
Le responsable de sécurité iranien a également souligné la coopération de longue date irano-turque qui est d’ailleurs en faveur de la sécurité et la stabilité de toute la région.
Le ministre turc des Affaires étrangères a, de son côté, souhaité qu'un nouveau chapitre de la coopération bilatérale et multilatérale s'ouvre entre les deux pays.
Les deux responsables iranien et turc se sont également penchés sur la nécessité pour les deux pays de s'unir pour lutter contre l'islamophobie et la profanation du Saint Coran.
« Étant deux grands pays du monde de l’islam, l'Iran et la Turquie sont tenus de remplir leur devoir religieux et historique [de se lever] face à l’assaut lancé contre les croyances de millions de musulmans par les agents du sionisme international », a souligné le plus haut responsable de la sécurité iranienne.
Au cours des derniers mois, le livre sacré des musulmans a fait l'objet de multiples actes de profanation de la part d'éléments extrémistes dans plusieurs pays européens, notamment en Suède et au Danemark.
S'exprimant en juillet, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a déclaré que les traces d'Israël pouvaient être retrouvées dans ces actes de profanation.
Un mois plus tard, le ministère iranien du Renseignement a déclaré que Salwan Momika, un ressortissant irakien qui a profané le Saint Coran à plusieurs reprises au cours des derniers mois, était affilié à l'agence d'espionnage israélienne Mossad et engagé dans des activités d'espionnage contre des groupes de résistance en Asie de l’Ouest.