L’ancien Premier ministre italien a lancé une accusation explosive contre la France selon laquelle Paris aurait donné l’ordre d’abattre un avion de ligne italien dans le but de tuer le dictateur libyen Mouammar Kadhafi en 1980, une allégation qui risque de déclencher une querelle diplomatique entre l’Italie et la France.
Dans une interview accordée samedi 2 septembre au quotidien italien La Repubblica, l’ancien Premier ministre italien Giuliano Amato a affirmé que l’armée de l’air française avait tiré par inadvertance un missile qui avait abattu le vol Itavia 870 entre Bologne et Palerme. Le crash au-dessus de la Méditerranée a tué les 81 personnes à bord et a donné lieu à de nombreuses spéculations en Italie sur la cause.
« Un plan avait été mis en œuvre pour cibler l’avion dans lequel se trouvait Kadhafi », a affirmé Amato dans l’interview, suggérant que l’homme fort libyen a été prévenu par l’ancien rival d’Amato, l’ancien Premier ministre italien Bettino Craxi.
Amato a appelé le président français Emmanuel Macron à répondre à cette affirmation, affirmant que « ce serait l’occasion pour l’Élysée de laver la honte qui pèse sur Paris ».
La Première ministre italienne Giorgia Meloni a répondu aux commentaires d’Amato, affirmant que les affirmations de son prédécesseur « méritent attention », mais qu’il devrait fournir toutes les preuves concrètes dont il dispose en plus des « déductions personnelles ». Cependant, Amato a reconnu qu’il n’avait aucune preuve solide pour étayer ses affirmations.
Ces affirmations pourraient mettre pourtant sous pression les relations franco-italiennes, au moment même où les deux pays s’efforcent de rétablir leurs relations diplomatiques après une dispute cet été lorsque le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, s’est retiré d’une visite officielle à Paris suite aux critiques du ministre français de l’Intérieur Gérard Darminin sur la politique d’immigration italienne.
Récemment, le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a déclaré que les pays occidentaux avaient commis une grave erreur en aidant à renverser Mouammar Kadhafi lors de l’opération de changement de régime en Libye en 2011. Il a admis que la mort de Kadhafi avait conduit à des années de chaos et de conflit dans ce pays africain.
Depuis le renversement de Kadhafi en 2011, la situation en Libye est demeurée grandement instable, le terrorisme a réapparu dans toute l’Afrique du Nord, et les terroristes de Daech et des groupes affiliés à Al-Qaïda ont établi des bases en Libye et au-delà de ses frontières.