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Déclin de la France au Niger: l’OIF appelée à partir

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les sentiments anti-français prennent une nouvelle ampleur en Afrique. (Illustration)

Un mois après le coup d’État soutenu par la population dans l’ancienne colonie française du Niger, la nation et le gouvernement appellent l’Organisation internationale de la Francophonie, à quitter le pays, soit le prélude à l’élimination de cette enceinte culturelle à visée politique et sécuritaire.

Il y a deux jours, 20 000 Nigériens se sont rassemblés au stade de Niamey, la capitale, exigeant le départ de tous les diplomates et de la délégation militaire forte de 1 500 hommes de la France, alliée spirituelle de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Créée le 20 mars 1970 à Niamey, la capitale du Niger, l’OIF regroupe 57 pays francophones du monde, en raison de leur longue histoire de colonialisme et de leur grande dépendance politique et culturelle à l’égard de l’ancienne puissance coloniale, la France. Avec le coup d’État anti-dominance de la France, soutenu par le peuple nigérien et les pays voisins, l’organisation perdra progressivement sa fonction politique d’antan.

Le 23 juillet les forces de la garde présidentielle du Niger ont destitué le président Mohamed Bazoum, allié de la France, pour corruption, complicité avec l’Occident et indifférence à l’égard de la pauvreté du peuple. Les putschistes ont rejeté les appels des Nations unies, des pays occidentaux et de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) en faveur du retour de Bazoum au pouvoir.

Après le limogeage de Bazoum, ils ont annoncé à la télévision nationale du pays la fermeture des frontières et le couvre-feu, ayant nommé plus tard, le 6 août, le général Abdul Rahman Chiani à la tête du conseil de transition du pays.

La Cédéao, aux côtés de la France, de l’Amérique et de certains autres pays occidentaux qui ont toujours soutenu les coups d’État à travers le monde, a dû cette fois-ci condamner le coup d’État et imposer des sanctions économiques au Niger et interdictions de voyage à ses autorités, allant jusqu’à trouver un accord sur un éventuel plan d’action militaire si Bazoum n’est pas libéré et restitué.

Un jour après que les pays voisins du Niger et d’autres membres de l’OIF, le Mali et le Burkina Faso, ont déclaré que toute intervention étrangère visant à rétablir le gouvernement déchu serait considérée comme une déclaration de guerre. Afin de maintenir ses positions diplomatique et militaire au Niger et poursuivre sa domination autrement, la France a cependant annoncé à plusieurs reprises qu’elle était prête à mener une attaque militaire contre son ancienne colonie, et ce, après avoir évacué des centaines de ressortissants français et européens.

Ceci étant, le nouveau gouvernement du Niger a mis en œuvre à la demande de son peuple, la Convention de Vienne de 1961, le ministère nigérien des Affaires étrangères ayant signalé dans une lettre adressée aux autorités françaises le 25 août la fin de l’agrément de l’ambassadeur de France, Sylvain Itté, au cours des 48 heures suivantes.

Il convient de rappeler que depuis 2020, trois autres gouvernements membres de l’OIF à savoir, le Burkina Faso, le Mali et la Guinée, sont également tombés suite à des rébellions militaires dans la région du Sahel, et sont à présent contrôlés en grandes parties par les rebelles qui font des commentaires occasionnels sur la France. C’est pourquoi la Cédéao, sous contrôle de la France et des Occidentaux, négocie actuellement avec ces gouvernements militaires qui ont choisi de soutenir le coup d’État populaire au Niger.

La France dispose de forces militaires dans toutes ses anciennes colonies et a stationné au Niger sa plus grande force militaire en Afrique. Mais, les nouveaux dirigeants nigériens ont appelé le gouvernement français à retirer ses ressortissants du Niger. Le conseil militaire du Niger a même souligné qu’il souhaitait expulser du pays une série d’hommes politiques corrompus au service des Français et des Occidentaux, accusant Paris d’avoir aidé certains États membres de la Cédéao à lancer une action militaire contre le Niger.

Les sentiments anti-français imprègnent le continent africain où 8 des 14 membres de la Cédéao à savoir, la Guinée-Bissau, le Burkina Faso et la République du Bénin, le Mali, le Sénégal, le Niger, le Togo et la Côte d’Ivoire, ont quitté le franc CFA de la sphère monétaire de la France et l’ont remplacé par l’eco pour ainsi lutter contre la domination économique historique de l’ancienne puissance coloniale.

À l’heure qu’il est, les nations africaines sont persuadées que le gouvernement français, afin de poursuivre sa domination traditionnelle sur l’Afrique, favorise même les groupes terroristes tels que Boko Haram, les Shebab, Daech et al-Qaïda, et les utilise comme levier de pression pour la mise en œuvre de ses objectifs politiques et économique non seulement à l’échelle du continent africain, mais aussi au niveau mondial.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV