Robert Carter
PressTV, Copenhague
Selon un projet de loi proposé par le ministère danois de la Justice, les personnes reconnues coupables d’avoir maltraité un objet ayant une signification religieuse majeure pourraient être condamnées à une amende ou à une peine pouvant aller jusqu’à deux ans de prison.
Alors que la colère se généralise face à la multiplication inquiétante des cas de profanations du Coran dans les pays scandinaves, le gouvernement danois a annoncé son intention de criminaliser les mauvais traitements infligés aux valeurs religieuses. Les nouvelles lois permettraient à la police d’agir si les Écritures saintes, notamment le Coran, la Bible ou la Torah, sont physiquement profanées.
La promesse des autorités danoises de modifier la loi a été bien accueillie par de nombreux musulmans. Cependant, de nombreuses inquiétudes subsistent quant aux raisons pour lesquelles cette décision pourrait être mise en œuvre.
L’idée selon laquelle le Danemark est confronté à une menace majeure de la part du monde musulman, plutôt que d’admettre que son argument en matière de liberté d’expression est erroné, est en soi suspecte et pourrait même être une indication ou un message aux ignobles profanations et offenses. Le gouvernement danois cherche plutôt à rejeter une fois de plus sa responsabilité sur la communauté musulmane elle-même en ce qui concerne les raisons qui ont motivé ce changement de loi.
Les profanations du Coran ont rendu furieux le monde musulman, déclenchant des protestations massives. C’est l’excuse qu’ils ont utilisée pour modifier la loi. Si certains musulmans ont été déçus par ce raisonnement, d’autres célèbrent cette évolution comme une victoire dans la guerre contre les discours de haine islamophobes.
