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France : interdiction du port de l'abaya dans les écoles

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale, le 17 août 2023, dans une école de Saint-Denis à la Réunion. ©AFP

Le ministre français de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, a annoncé dimanche 27 août que le port de l'abaya, un long vêtement féminin qui couvre l'ensemble du corps, va être interdit à l'école en France, invoquant une violation des « lois laïques» françaises.

« J'ai décidé qu'on ne pourrait plus porter l'abaya à l'école », a annoncé Gabriel Attal dans la soirée du dimanche sur TF1, affirmant vouloir donner des « règles claires au niveau national » aux chefs d'établissement scolaire à partir du 4 septembre.

« La laïcité signifie la liberté de s'émanciper par l'école », a déclaré le ministre, qualifiant l'abaya de « geste religieux, visant à tester la résistance de la république envers le sanctuaire laïc que doit constituer l'École ».

L’abaya est une robe longue et ample portée par de nombreuses femmes à travers le monde musulman.

« Vous rentrez dans une salle de classe, vous ne devez pas être capable d'identifier la religion des élèves en les regardant », a-t-il dit sur TF1.

L'interdiction a été lancée par l'élite politique de droite et d'extrême droite, malgré les arguments de la gauche affirmant qu'elle empiéterait sur les libertés religieuses et civiles des individus.

Clémentine Autain, du parti d'opposition de gauche France Insoumise (LFI), s’est indignée de «  la police du vêtement », jugeant « anticonstitutionnelle » l’annonce de Gabriel Attal, « contraire aux principes fondateurs de la laïcité. Symptomatique du rejet obsessionnel des musulmans et un signe du « rejet obsessionnel des musulmans » par le gouvernement.

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) estime de son côté que l'abaya n'est pas un signe religieux musulman. « Dans la tradition musulmane, que nous défendons, un vêtement quel qu’il soit n’est pas un signe religieux en soi. Il suffit de parcourir les pays à majorité musulmane pour se rendre compte que les citoyens de ces pays, de toutes confessions, ne sont pas distinguables par les vêtements qu’ils portent », expliquait le CFCM en juin.

En France, en vertu des lois sur la laïcité, il est déjà interdit de porter le foulard islamique dans les bâtiments gouvernementaux, y compris les écoles.

Il est également interdit aux fonctionnaires tels que les enseignants, les pompiers ou les policiers de porter le hijab lorsqu'ils sont au travail.

La décision relance la polémique dans la mesure où il n’est pas toujours évident de différencier l’abaya de vêtements non-religieux. Interviewé par Le Monde en octobre 2022, Franck Antraccoli responsable du syndicat de proviseurs ID-FO résumait la situation : « Des collègues nous disent ne pas savoir comment traiter le sujet. Dans la même ville, certains chefs d’établissement peuvent juger que ces vêtements longs ne sont pas problématiques et d’autres qu’ils le sont. » Ainsi le syndicat accusait le gouvernement de se « défausser sur les chefs d’établissements », rapporte le Huffington Post.

Une situation désormais donc rectifiée. « La consigne n’était pas claire, désormais elle l’est et nous nous en félicitons », a réagi auprès de l’AFP Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation Nationale.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV