Par Robert Carter
Les forces d’extrême droite ont eu « beaucoup trop » d’espace dans les médias et dans la politique en Suède, ce qui a enhardi les islamophobes, dit la femme de 47 ans qui a interrompu un récent incident d’incendie du Coran à Stockholm.
Lors d’une conversation accordée au site Web Press TV, Cecilia Saav, qui a fait la une des journaux du monde entier au début du mois après avoir aspergé un extrémiste d’extrême droite avec un extincteur alors qu’il tentait de brûler le livre sacré des musulmans devant l’ambassade iranienne à Stockholm, a déclaré qu’elle ne le regrettait pas son acte.
« De toute façon, il y a tellement de haine et de mal dans le monde que je ne comprends vraiment pas le but de ses actions (Salwan Momika) », a-t-elle déclaré, dénonçant fermement les actions du célèbre fauteur de haine.
« S’il a des opinions sur l’Islam, il existe de meilleures façons de les exprimer », a-t-elle souligné.
Le 18 août, devant l’ambassade iranienne dans la capitale suédoise, Saav a bravement affronté Momika, un réfugié irakien de confession chrétienne vivant en Suède, lorsqu’il a tenté de mettre le feu au Saint Coran.
Une vidéo virale de la scène montrait Saav se précipitant vers Momika pour lui asperger de poudre blanche avant que des policiers suédois en civil ne l’arrêtent.
Les rassemblements pour brûler le Coran ont été autorisés par la police suédoise.
Momika a été impliquée dans la profanation du Saint Coran à plusieurs reprises ces derniers mois, suscitant la colère et l’indignation dans le monde musulman.
« Nous, Suédois ordinaires, ne soutenons pas ses actions », a déclaré Saav au site Press TV, indiquant que la Suède défend la démocratie, l’égalité et la justice.
La mère de deux enfants s’est empressée d’ajouter qu’elle n’est « pas religieuse » mais croit à « la valeur égale de tous et au traitement mutuel avec respect, quelle que soit la religion à laquelle vous appartenez ».
Elle a déclaré qu’elle était « très reconnaissante pour tout l’amour et l’appréciation que les gens ont exprimés » après que sa vidéo montrant l’interruption de l’autodafé du Coran est devenue virale et a suscité des éloges dans le monde entier.
« Je ne sais pas encore quelle sera la punition, mais probablement une amende. Mais j’ai reçu beaucoup de réponses positives de la part des personnes bienveillantes qui ont déjà commencé à collecter des fonds pour couvrir mes frais juridiques », a déclaré Saav.
« Alors j’espère que ça marchera. Mon Facebook est inondé de messages de personnes qui s’en soucient », a-t-elle poursuivi.
Concernant l’action brutale de la police, elle a déclaré que les policiers avaient été « inutilement durs », notamment en déchirant ses vêtements, ajoutant qu’elle avait le sentiment « qu’ils étaient préparés à quelque chose de plus grave ».
« Je ne regrette pas mes actes », a affirmé la Suédoise de 47 ans.
Robert Carter est journaliste et producteur au bureau londonien de Press TV, couvrant l’actualité du monde entier, avec un intérêt particulier pour le monde musulman.
