L’ancien président français, Nicolas Sarkozy, et 12 autres personnes seront jugés en 2025 pour corruption et financement illégal de campagne électorale de 2007 par l’ancien dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, a fait savoir vendredi 25 août le Parquet national financier (PNF) dans un communiqué.
Une première audience est prévue pour le 7 mars 2024, a indiqué le Parquet national financier, annonçant que le procès lui-même devrait se tenir entre le 6 janvier 2025 et le 10 avril 2025.
L’homme de 68 ans se bat également contre diverses accusations, notamment « recel de détournement de fonds publics, corruption passive et financement illégal de campagne », selon le PNF.
L’enquête a été déclenchée, en avril 2013, par des révélations du site d’investigation Mediapart qui a publié un document montrant que Kadhafi avait accepté de donner à Sarkozy jusqu’à 50 millions d’euros (54 millions de dollars aux tarifs actuels).
Sarkozy risque jusqu’à 10 ans de prison s’il est reconnu coupable dans cette affaire, alors qu’il a démenti à plusieurs reprises les accusations. « Il n’y a pas le plus petit élément, il n’y a pas le moindre élément d’une preuve », a-t-il déclaré lors d’une interview en 2018.
À noter que Claude Guéant, ancien ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, qui avait en charge les portefeuilles de l’Intérieur et de l’Immigration, Eric Woerth, ex-ministre du Budget, sont eux aussi renvoyés en correctionnelle.
Sarkozy a déjà été condamné à deux reprises pour corruption et trafic d’influence dans des affaires distinctes impliquant des tentatives d’influencer un juge et de financement de campagne.
Il a perdu un appel en mai contre une condamnation en 2021 pour corruption et trafic d’influence. Son équipe juridique a promis de contester cette décision devant le plus haut tribunal de France.
Sarkozy a défendu une intervention militaire dirigée par l’OTAN en Libye, profitant du soulèvement contre Kadhafi en 2011, qui a plongé le pays africain dans le chaos et des luttes intestines qui perdurent encore aujourd’hui.
Avant Sarkozy, le seul ancien dirigeant français à avoir été condamné en justice était son prédécesseur Jacques Chirac. Ce dernier a été condamné à deux ans de prison avec sursis en 2011 pour corruption dans le cadre d’un scandale de faux emplois lié à son mandat de maire de Paris.