Plusieurs milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Niamey pour exprimer leur soutien aux chefs militaires du pays qui ont pris le pouvoir suite au coup d'État du 26 juillet dernier.
Plusieurs milliers de manifestants ont battu le pavé dimanche 20 août à Niamey, alors que la menace d’une intervention militaire de la Cédéao plane toujours sur le Niger.
De nombreux slogans hostiles à la France et à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao) étaient scandés ou affichés sur des pancartes, ont constaté des journalistes de l’AFP. « Non aux sanctions », « halte à l’intervention militaire », pouvait-on notamment lire, sur la place de la Concertation à Niamey. Des drapeaux russes étaient aussi brandis.
#Niger : Manifestation ce dimanche 20 Août 2023 à Niamey, des milliers de nigériens étaient à ce rendez-vous.
— SINA (@Sinzrganda) August 20, 2023
- Soutenir une fois de plus le CNSP
- Exiger le départ des bases militaires françaises…@ambafr_au_niger @ecowas_cedeao @TeskerDan @mohamedbazoum @AUC_MoussaFaki pic.twitter.com/VFgiN0bocu
La Cédéao, qui est le principal bloc régional d'Afrique de l'Ouest, a menacé la junte militaire nigérienne d'une intervention militaire pour rétablir les anciennes autorités du pays et imposé, moins d'une semaine après le coup d'État, des interdictions financières et commerciales au Niger.
Les nouveaux dirigeants du Niger, qui ont renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet, affirment que la France, un proche allié de Bazoum, est derrière la position anti-coup d'État de la Cédéao.
La manifestation de ce dimanche intervient au lendemain d’un discours télévisé du nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, au cours duquel il a esquissé un premier calendrier de transition.
Annonçant le lancement d’un dialogue national, il a précisé que les chefs militaires n'envisageaient pas de « confisquer » le pouvoir et que la durée de la transition n’excéderait pas « trois ans ». Ni les putschistes ni « le peuple nigérien ne veulent la guerre et restent ouverts au dialogue », a-t-il fait savoir.
Une délégation de la Cédéao est arrivée ce samedi à Niamey afin de tenter une nouvelle médiation diplomatique avec la junte militaire. Elle a été accueillie à l'aéroport par le Premier ministre nommé par la junte et a également été autorisée à rencontrer Bazoum, en signe d'ouverture aux négociations de la part du Conseil national de la Défense de la Patrie (CNSP).
Le général Tiani a toutefois prévenu que « si une agression devait être entreprise contre nous, ce ne serait pas la promenade de santé que certains croient ».
Samedi matin, des milliers de volontaires s’étaient déjà rassemblés aux abords du stade Seyni Kountché, dans le centre-ville de la capitale, répondant à un appel de plusieurs organisations pour se faire inscrire sur des listes en tant qu’auxiliaires civils potentiellement mobilisables en soutien des forces armées.
Des milliers d'hommes, pour la plupart jeunes, se sont rassemblés devant le stade quelques heures avant l'heure du début de l'événement. Le rassemblement a été vu par les observateurs comme un signe du soutien fort de certains milieux de la société nigérienne à la junte.