Le Mali a suspendu la délivrance de visas aux ressortissants français par ses services consulaires, et ce, "en application de la réciprocité" a déclaré jeudi 10 août sur Facebook l'ambassade du pays à Paris.
Le pays assure que la France a, la première, suspendu la délivrance de visas après avoir placé tout le Mali, y compris Bamako, en zone rouge, « formellement déconseillée aux voyageurs ».
Joint par franceinfo, le Quai d'Orsay a confirmé jeudi avoir "suspendu la délivrance des visas au Mali", évoquant des "tensions régionales croissantes".
"Tout déplacement au Mali est formellement déconseillé. Les ressortissants français au Mali sont appelés à la plus grande vigilance", renseigne de plus le ministère français des Affaires étrangères sur son site, dans une mise à jour de ses fiches pays datée du 7 août.
"Cette modification entraîne une réorganisation des services de l'ambassade de France à Bamako, qui ne pourra dès lors plus délivrer de visas jusqu'à nouvel ordre", souligne sur son site internet Capago.
Après le coup d’Etat militaire au Niger et le renversement du président déchu de ce pays, Mohamed Bazoum, le 6 août, les tensions dans l'Afrique sahélienne se sont intensifiées.
Le 3 mai, le gouvernement du Mali a annulé tous les accords de défense signés avec la France et ses partenaires européens, dont l'accord de coopération de défense signé en 2014 avec Paris.
Dans une autre action contre la France, lors du référendum qui s'est tenu le 18 juin dans le Mali pour redéfinir la langue officielle du pays, environ 97% des citoyens de ce pays ont demandé que le français ne soit plus la langue officielle de leur pays.
Pour cette raison, le gouvernement du Mali a annoncé que désormais, conformément à la Constitution, la langue française, qui est le produit de 68 ans de colonialisme français, ne sera plus qu'une "langue de travail", mais qu’il y aura 13 autres langues nationales au Mali.