Des centaines d'anciens hauts responsables militaires israéliens ont mis en garde contre l'effondrement du régime, au milieu de manifestations de masse contre le cabinet d'extrême droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu et ses politiques extrémistes.
Les ex-responsables militaires ont tenu une conférence d'urgence samedi pour discuter des moyens de protéger la Cour suprême, l'armée et la police en cas d'effondrement du régime, a rapporté le quotidien israélien Yedioth Ahronoth.
Selon le journal, les participants ont discuté de plans d'action pour défendre la Cour suprême, l'armée et la police « dans des situations de crise au sein de l'entité israélienne », « en particulier si la Cour suprême annule les décisions du gouvernement, entraînant une crise constitutionnelle sans précédent en Israël ».
La conférence a réuni du personnel des agences de renseignement israéliennes du Mossad, du Shin Bet, de la police et de l'armée israélienne, y compris des généraux de division, des généraux de brigade et des commandants supérieurs, note le journal.
Le dernier développement intervient au milieu des appels à l'annulation d'une loi controversée qui restreint le pouvoir judiciaire après que le parlement israélien a approuvé le premier volet de la loi de refonte judiciaire la semaine dernière.
La nouvelle législation, connue sous le nom de projet de loi sur le « caractère raisonnable », a été approuvée lors d'une session tumultueuse lundi, ce qui a conduit les législateurs de l'opposition à sortir en signe de protestation et à crier « honte ».
Elle supprime la capacité de la Cour suprême d'annuler les décisions du cabinet d'extrême droite jugées « déraisonnables ».
Le projet de loi a été adopté dans le cadre d'un plan plus large de refonte du système judiciaire.
D'autres plans de réforme comprennent des modifications majeures des lois fondamentales dans le but de remodeler l'équilibre des pouvoirs entre la Knesset (Parlement israélien) et la Haute Cour de justice, en divisant le rôle du procureur général et en limitant la capacité de pétition contre les actions du cabinet au pouvoir.
Netanyahu a présenté le plan en janvier, déclenchant des mois de manifestations anti-régime sans précédent, les critiques décrivant le plan comme une menace pour l'indépendance des tribunaux par le Premier ministre, qui est jugé pour corruption.
Les partisans du régime prétendent qu'il introduit un certain équilibre dans le pouvoir exercé par les différentes branches du régime. Ses opposants disent qu'une fois ratifié, le plan donnerait à la classe dirigeante le pouvoir d'agir de manière plus autoritaire.
Confronté à des manifestations déchaînées ainsi qu'à une vague d'actions revendicatives de masse en soutien à ces manifestations, Netanyahu a annoncé une pause fin mars dans sa volonté de faire approuver le plan par la Knesset.
Le plan de refonte judiciaire controversé visait à l'origine à rendre la Cour suprême incapable d'annuler les décisions des politiciens.
Les législateurs pro-Netanyahu ont indiqué que le nouveau projet de loi serait une version beaucoup plus souple des propositions précédentes qui visaient à annuler presque totalement le pouvoir de la Cour suprême de se prononcer contre l'exécutif. L'opposition, cependant, affirme que le nouveau projet de loi ouvrirait toujours la porte à la corruption.