En France, le policier, qui conteste sa détention provisoire dans une affaire de violences en marge des manifestations du début de juillet à Marseille, a admis jeudi le recours au tir de LBD sur le jeune Hedi.
Le policier de la brigade anticriminalité (BAC) accusé d’avoir grièvement blessé à la tête Hedi, un jeune homme de 22 ans, lors des protestations à Marseille début juillet a admis ce jeudi 3 août le tir de LBD au cours d’une audience publique.
« J’ai pris la décision de faire usage de LBD à une reprise », a reconnu le policier qui a souhaité faire des déclarations spontanées.
« Je souhaite m’exprimer sur les faits », a déclaré le policier lors de son audience devant la chambre de l’instruction de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, où il contestait son placement en détention provisoire.
« Nous avions reçu la consigne de rétablir l’ordre », se justifie ce policier, prénommé Christophe qui a quatorze ans d’ancienneté à la Brigade anticriminalité (BAC).
Il décrit la scène : « Durant les manifestations nous avions reçu la consigne de rétablir l’ordre » et « j’ai vu deux individus capuchés » avec « plusieurs mouvements dont je ne pouvais pas déterminer la nature laissant penser qu’une altercation était en cours ».
À un moment, il raconte avoir vu l’un d’eux sortir de la pénombre et pensé qu’il est porteur d’un projectile. C’est à ce moment-là qu’il décide de tirer, une fois, soutient-il. « J’ai vu que tout le monde était debout » et « évidemment que si une personne avait été inconsciente au sol ou présentant des blessures graves, elle aurait été immédiatement prise en charge », a-t-il insisté.
Selon son avocat, « rien ne prouve » que le tir de LBD du policier soit à l’origine de la blessure d’Hedi.
Mais ces explications n’ont pas suffi à convaincre la Cour d’appel d’Aix-en-Provence. Celle-ci a en effet requis le maintien en détention du fonctionnaire de police, afin d’éviter toute « perspective » de « concertation frauduleuse » avec trois de ses collègues, mis en examen et placés sous contrôle judiciaire.
Le jeune homme de 22 ans accuse des policiers de l’avoir passé à tabac et laissé pour mort dans une rue de Marseille, dans la nuit du 1er au 2 juillet.
Invité sur BFMTV lundi 31 juillet, Hedi se dit « heureux d’être là » malgré les graves blessures dont il a été victime et qui lui ont laissé de graves séquelles.
Aujourd’hui, le jeune homme vit « pratiquement alité toute la journée » et présente de graves séquelles au niveau du crâne.
« Quand j’étais à l’hôpital, je me suis regardé dans le miroir par curiosité parce que je ne m’étais pas vu depuis mon réveil. C’est quelque chose qui m’a choqué, quelque chose qui m’a peut-être traumatisé. Aujourd’hui on est le 30, je ne me suis pas regardé depuis. C’est trop lourd en fait », déplore-t-il au sujet de sa nouvelle apparence.