Téhéran a exhorté Séoul à « agir avec sagesse » et à débloquer les milliards de dollars de fonds iraniens gelés dans des banques sud-coréennes sous prétexte de sanctions américaines.
S'exprimant lors d'une conférence de presse lundi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kan'ani, a déclaré que Téhéran était en consultation continue avec Séoul pour rétablir les droits de la nation iranienne, mais qu’il s'est plaint des progrès limités des pourparlers.
« Nous attendons du gouvernement coréen qu'il agisse avec prudence et sagesse en libérant les actifs de l'Iran en temps opportun », a-t-il affirmé.
Il a également appelé Séoul à jouer son rôle afin d'améliorer les relations entre les deux pays et de relancer les liens commerciaux et économiques bilatéraux.
Ailleurs dans ses remarques, Kan'ani a déclaré que l'Iran utiliserait la voie légale ainsi que la voie des négociations pour restituer les fonds, soulignant que le gouvernement d’Ebrahim Raïssi, a récemment envoyé un projet de loi au Parlement sur le renvoi du différend à l'arbitrage pour commencer la procédure judiciaire de l'affaire.
Le projet de loi, adressé au président du Parlement, Mohammad Baqer Qalibaf, a été ratifié par le cabinet des ministres le 5 juillet et a été transmis au Parlement « afin que la procédure légale soit engagée ».
Le vice-président chargé des affaires juridiques, Mohammad Dehqan, a déclaré samedi que l'Iran n'épargnerait aucun effort juridique en vue du déblocage de ses fonds par la Corée du Sud.
Les banques sud-coréennes ont bloqué les actifs de l'Iran après que l'ancien président américain Donald Trump s'est retiré de l'accord sur le nucléaire iranien en 2018 et a rétabli les sanctions économiques contre Téhéran.
Des estimations non officielles suggèrent que l'Iran dispose de plus de 7 milliards de dollars de fonds gelés dans deux banques sud-coréennes qui refusent de les débloquer par crainte de sanctions américaines.
Les responsables iraniens ont souligné à plusieurs reprises que les sanctions unilatérales américaines ne pouvaient justifier l'inertie de Séoul dans le remboursement de ses dettes envers Téhéran.