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Les États-Unis envisagent une offensive sur plusieurs fronts en Syrie en collaboration avec des terroristes takfiristes

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)

Par Robert Inlakesh

L'armée américaine prépare environ 2 500 militaires pour un déploiement dans la région de l'Asie de l’Ouest, alors que ses forces par procuration dans les régions du nord-est de la Syrie et d'al-Tanf recherchent des alliances potentielles avec des terroristes takfiristes dans la province d'Idlib, au nord-ouest.

Avec les tensions qui bouillonnent entre les forces alignées sur le gouvernement syrien et les troupes d'occupation américaines dans ce pays arabe ravagé par la guerre, cela pourrait être le signe d'une recrudescence de la violence, estiment les observateurs.

Selon un rapport publié dans les médias locaux de New York à la mi-juillet, quelque 2 500 soldats de la 10e division de montagne (division d'infanterie de l'US Army) étaient envoyés «au combat » en Irak et en Syrie.

On ne sait pas exactement combien de soldats de la division d'infanterie légère seront envoyés pour des opérations dans ces deux pays d'Asie de l’Ouest.

Cependant, le nombre annoncé de forces déployées est cohérent avec ce qu’a été dit dans un rapport du journal turc, Yeni Safak, qui a affirmé que Washington se préparait à envoyer 2 500 soldats dans le nord-est de la Syrie.

Les États-Unis prétendent qu'ils ont actuellement environ 900 militaires en service actif déployés en Syrie, un nombre qui serait beaucoup plus élevé en réalité.

Si les États-Unis envoient effectivement des forces supplémentaires dans la région, cela pourrait indiquer que leurs objectifs ont légèrement changé pour la partie nord-est de ce pays.

À l'heure actuelle, les Américains occupent environ un tiers du territoire syrien et le font sans le feu vert de leur congrès ; ils utilisent les Forces démocratiques syriennes kurdes (FDS) pour réaliser leur but, ils tiennent en otage les terres agricoles les plus fertiles et environ 90% du gaz naturel de la Syrie.

Ces dernières années, l'armée arabe syrienne (AAS) et ses alliés basés dans la province de Deir ez-Zor se sont lassés de la présence continue des troupes américaines sur leur territoire.

Le 23 mars, le département américain à la Défense (DoD) a annoncé des « frappes de représailles » contre des cibles à Deir ez-Zor, à la suite d'une frappe de drone contre ses forces à Hassaké.

«Plus tôt dans la journée, vers 13h38 heure locale, un sous-traitant américain a été tué et cinq militaires américains et un sous-traitant américain supplémentaire ont été blessés après qu'un aéronef sans pilote à sens unique a frappé une installation de maintenance sur une base de la coalition près de Hassaké, dans le nord-est de la Syrie», indique le communiqué.

Les frappes aériennes de la coalition américaine ont déclenché une réponse inhabituellement étendue de la part de l'AAS et de ses alliés, qui ont riposté et infligé des dégâts lourds à la coalition, selon les rapports américains.

À l'époque, en mars, une source politique syrienne m'a dit que la récente décision de la Syrie et de ses alliés était une « réponse directe » à une vague d'escalade israélienne contre le pays qui a commencé l'année dernière.

« Si vous vous souvenez, en août 2022, il y avait une confrontation similaire entre les Américains et les forces de résistance dans le nord-est de la Syrie », a-t-il déclaré, préférant garder l'anonymat.

J'ai également été informé par une deuxième source qu'un ordre avait été donné à l'époque de cibler directement les Américains et pas seulement de tirer des coups de semonce. Cependant, aucun autre détail n'a été divulgué.

À la mi-juillet, les États-Unis ont commencé à fortifier leurs bases d'occupation entourant les champs pétroliers et gaziers de Conoco et d'al-Omar, avec des forces appartenant à leurs mandataires des FDS.

Selon une source d'Al-Mayadeen à l'époque, Washington a informé les FDS et ses milices affiliées « de se préparer à toute attaque contre la région depuis les rives occidentales de l'Euphrate » et les États-Unis « ont chargé l'Armée syrienne libre (ASL) de mobiliser, de faire face à toute attaque sur la zone de 55 kilomètres à Al-Tanf ».

Des reportages diffusés sur la chaîne pro-opposition « Syria TV » ont indiqué que le groupe terroriste basé dans la province d'Idlib, Hayat Tahrir al-Cham, avait accueilli plusieurs délégations des FDS du nord-est de la Syrie ces derniers mois.

Les deux parties auraient conclu des accords sur le transport de carburant du nord-est de la Syrie vers Idlib, qui semble être intervenu après que Hayat Tahrir al-Cham a commencé à faire face à une pression croissante de la Turquie dans le nord d'Alep.

Les pourparlers entre le groupe terroriste dominant Idlib et les FDS ont apparemment exploré la possibilité de la création d’une administration civile conjointe Hayat Tahrir al-Cham-FDS, ceux-ci affirmant que les États-Unis soutiennent l'idée d'unifier les deux bastions militants.

Une source qui a une connaissance intime de la situation sécuritaire actuelle en Syrie, et qui a choisi de rester anonyme, a déclaré au site Press TV que « ces mouvements compliquent, même si cela ne constitue pas une offensive, la seule chose qui change la donne est le scénario actuel de normalisation turco-syrienne et l'éventuelle opération anti-démocratique syrienne.

Le bastion terroriste d'Idlib et les mandataires américains dans le nord-est de la Syrie et à al-Tanf semblent se rejoindre, à un moment où les troupes américaines sont déployées dans la région au milieu des tensions entre leurs forces d'occupation et l'armée du gouvernement syrien.

Bien qu'il n'y ait pas eu de percée entre la Turquie et la Syrie, les deux États sont engagés dans un dialogue visant à rétablir les liens entre eux.

Les experts disent que la raison pour laquelle cela est si crucial pour lutter contre tout complot américain potentiel contre le gouvernement syrien et ses alliés est que la coopération d'Ankara avec Damas pourrait mettre fin à de nombreux problèmes territoriaux dans le pays.

La Turquie occupe actuellement deux petites poches au nord de la Syrie, alors qu'elle menace activement d'une offensive contre les FDS kurdes, qu'elle accuse d'être dirigées par les YPG et constituer une menace terroriste directe sur sa frontière.

Si la Turquie envahit le nord-est de la Syrie et y porte un nouveau coup dur aux groupes armés kurdes, elle obligera ainsi les États-Unis à abandonner leurs mandataires, comme ils l'ont fait en 2018 et 2019.

Si les États-Unis se retiraient temporairement, cela fournirait l'occasion idéale à l'AAS et à ses alliés de traverser l'Euphrate et de libérer leurs champs pétrolifères car les FDS ne sont pas capables de détenir seules et sans l’aide US  ces champs.

C'est pourquoi, dans le cas où Washington mettrait en œuvre une nouvelle stratégie pour punir davantage la Syrie et son peuple, une offensive militaire turque pourrait être le moyen le plus simple d'y mettre fin rapidement.

(Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV.)

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SOURCE: FRENCH PRESS TV