Par Sajjad Moradian
Le 26 juillet 1988, le groupuscule terroriste OMK, un allié clé du régime baathiste de l'ex-dictateur irakien Saddam Hussein à l'époque, a lancé une attaque pour renverser la République islamique d'Iran.
Le groupuscule terroriste, OMK désormais basée en Albanie, collaborait avec le régime de Saddam, soutenu par l'Occident, dans sa guerre contre l'Iran au début des années 1980. Dans les derniers jours des huit années de la Défense sacrée, l’OMK a lancé son offensive contre le pays.
En réponse, l'armée iranienne a lancé une contre-attaque baptisée Opération Mersad (littéralement : embuscade), et en trois jours, elle a neutralisé le groupuscule qui a perdu plus de 4 800 de ses éléments.
Quel était le plan de l'ennemi ?
Après huit ans de guerre dévastatrice contre l'Iran et cinq ans de coopération militaire ouverte et secrète entre l'OMK et le dictateur irakien, au cours de laquelle ils n'ont pas réussi à s’emparer d’un pouce du territoire iranien, Saddam Hussein et le groupuscule terroriste ont décidé de changer leur stratégie.
À la mi-juillet 1988, Téhéran et Bagdad ont accepté une résolution de l'ONU qui a mis fin à la guerre et la ligne de front était relativement calme, la grande majorité des forces étant déployée le long de la frontière de la province du sud-ouest du Khouzestan, où des batailles se sont déroulées.
Le dictateur irakien, cependant, avait d'autres projets. Il a continué à fantasmer sur une victoire insaisissable, le renversement de la République islamique et l'établissement du régime fantoche de l'OMK à Téhéran.
Le duo régime baathiste-OMK a imaginé un plan féroce de pénétration surprenante et éclair sur la frontière centre-ouest de l'Iran, à 500 km au nord, dans la province de Kermanshah.
L'objectif était de prendre le contrôle de Téhéran, d'exécuter les dirigeants politiques iraniens et d'annoncer la prise de pouvoir avant que les forces iraniennes ne puissent apporter des renforts du sud-ouest du pays.
Contrairement aux opérations précédentes lorsque l'OMK et les baasistes ont agi ensemble contre la République islamique d'Iran, cette fois, il a été décidé que les éléments de l'OMK agiraient seul, en supposant qu'ainsi, ils obtiendraient le soutien du peuple iranien.
Pour mettre en œuvre ce plan ambitieux, le régime irakien a donné ses armes les plus modernes à 7 500 membres du groupuscule terroriste, ainsi que 1 300 chars et véhicules militaires et des systèmes antiaériens, et a promis un soutien aérien et des bombardements fréquents des bases aériennes de l'ouest de l'Iran.
Comment la campagne ennemie a-t-elle commencé ?
Le 22 juillet, l'Irak baathiste a attaqué plusieurs villages frontaliers iraniens dans la zone de pénétration prévue avec des armes chimiques, pour perturber les lignes de défense et faciliter l'entrée d'OMK en Iran.
Quatre jours plus tard, le 26 juillet, l'armée de l'air irakienne a attaqué les aérodromes près de Hamadan et de Tabriz, les deux principales bases aériennes iraniennes à l'ouest du pays, et le même jour, une colonne des éléments de l’OMK a traversé la frontière.
Les forces irakiennes ont simultanément mené une attaque de diversion près de Khorramshahr dans le sud-ouest du pays, pour dissuader les Iraniens de se déplacer rapidement vers le nord.
La colonne OMK a continué à se déplacer vers l'est le long de la route 48 dans la vallée de la rivière Ravand après avoir rapidement traversé Qasr-e Shirin et Sarpol-e Zahab, villes vidées en raison d'attaques chimiques.
Bientôt, les villes à moitié vides de Kerend-e Gharb et Eslamabad-e Gharb ont également été occupées, cette dernière à environ 120 km de la frontière, mais Téhéran était encore trop loin de 600 km.
Contrairement aux attentes, aucun habitant de la région n'a accueilli le groupuscule terroriste OMK ou n'était intéressé à le rejoindre; par contre, les gens les ont vus comme des agresseurs et ont ouvert le feu sur eux.
Comment les hostilités on pris fin ?
L’endurance de la population locale a rendu le terrain propice à la mobilisation des forces armées iraniennes pour une contre-attaque contre les agresseurs soutenus par l'Occident.
Sous le commandement du général Ali Sayyad Shirazi, les forces armées, les effectifs du Corps des gardiens de Révolution islamique (CGRI) et les forces de Bassij (mobilisation populaire) dirigées par Mohsen Rezaï, ont été appelés en renfort.
La démarche de la colonne des terroristes de l'OMK a décelé une immaturité tactique étonnante ; leur dispersion linéaire était exposée au blocage et au flanquement, avec une seule sortie à l'arrière, selon les experts militaires.
Déjà le deuxième jour de l'offensive de l'OMK, le 27 juillet, les effectifs du CGRI ont bloqué la route près du col de Chaharzebar, l'empêchant de pénétrer dans la ville de Kermanshah.
Dans le même temps, leur retrait et leur ravitaillement ont été bloqués du côté ouest près du col de Hassanabad, laissant coincés ainsi des terroristes dans la vallée.
Depuis les bases aériennes iraniennes, qui ont été rapidement réparées après les attaques irakiennes, des avions de chasse ont décollé et largué leurs bombes sur le convoi OMK, tandis que des véhicules blindés ont été détruits par des hélicoptères.
Enfin, les unités de renfort nouvellement arrivées du CGRI et du Bassij, transférées du Khouzestan, ont rejoint la bataille et détruit les résidus de la colonne terroriste, ainsi que tous les points de contrôle de l’OMK établis dans les villes précédemment occupées.
Les crimes de guerre commis par l’OMK
Au cours de l'opération d'agression conjointe irakienne et l’OMK, de multiples crimes de guerre ont été commis contre des civils iraniens, à commencer par l'attaque aux armes chimiques contre Zardeh, un village frontalier de Kermanshah.
Dans cette violente attaque contre des civils, qui peut être considérée comme faisant partie de la campagne génocidaire plus large d'Al-Anfal, 275 enfants, femmes et hommes ont été massacrés, et des dizaines d'autres ont subi des conséquences sanitaires à long terme.
Outre Zardeh, plusieurs autres villages frontaliers de la province de Kermanshah ont été bombardés au gaz moutarde et au gaz neurotoxique en même temps, faisant des centaines de victimes.
De nombreux blessés dans ces villages ont souffert de graves problèmes sanitaires tels que des maladies neurologiques et des cancers, et des enfants souffrant de divers problèmes et de maladies congénitales sont nés.
La ville d'Eslamabad-e Gharb a également été touchée par la chasse irakienne et les attaques de l’artillerie de l'OMK, menés pour se venger de la résistance de ses citoyens.
Dans l'hôpital de la ville, les terroristes de l’OMK ont commis un crime horrible massacrant tous les patients blessés et le personnel médical. Ils ne s’en sont pas contentés et ont mis le feu à leurs corps dans les locaux de l'hôpital.
Quelles ont été les conséquences ?
L'opération Mersad a une grande importance dans l'histoire de la région car elle représente la dernière bataille de la guerre Iran-Irak et la fin décisive de toutes les ambitions de Saddam Hussein qui s’imaginait infliger une défaite à l’Iran.
Pour le groupuscule terroriste OMK, la défaite a été de proportion cataclysmique car elle a déjoué les plans, la main-d'œuvre et le moral infâmes du groupe, et a relégué ses activités militaires à la poubelle de l'histoire.
La veille du début de leur attaque, le chef de la terreur OMK Massoud Radjavi a prononcé un discours dans le camp, se vantant de la puissance militaire et faisant de pompeuses promesses de capturer Téhéran en deux jours.
Quarante-huit heures plus tard, au lieu de faire la fête dans la capitale iranienne, il a dû expliquer aux résidus du groupuscule terroriste que rien n'était accompli et que tout était perdu.
Les excuses allaient des allégations d'un retrait volontaire, facilement réfutées par des photographies de la colonne détruite, à même des fanfaronnades selon lesquelles les participants à l’opération étaient toujours en vie et transférés vers d'autres bases de l’OMK, en fait inexistantes.
L'erreur la plus populaire, enracinée dans la propagande de l’OMK à ce jour, est que leurs membres ont été capturés par l'armée iranienne puis exécutés.
De cette façon, ils démentent leur honteuse défaite militaire dans une campagne intrinsèquement agressive, terroriste et génocidaire, et imputent la faute à Téhéran.