TV
Infos   /   A La Une   /   Europe   /   France   /   L’INFO EN CONTINU

Brutalité policière en France : un homme éborgné par un tir de LBD pendant les manifestations

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La police française vivement critiquée pour l'usage du LBD. (Archives)

Blessé par un projectile dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, Abdelkarim Y. a perdu l’usage de son œil gauche. Il a déposé plainte pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique », d’après Le Figaro.

Nouvelles accusations de violences policières à Marseille. Abdelkarim Y. a déposé plainte pour « violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente, commises en réunion, par personne dépositaire de l’autorité publique, avec usage d’une arme » et pour « tentative d’homicide volontaire » après avoir été touché par un tir de LBD, a appris Le Figaro auprès de son avocat, Me Arié Alimi.

Comme l’ont révélé Mediapart et Libération, Abdelkarim Y., 22 ans, se rendait chez un ami dans le centre-ville dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, en pleine nuit d’émeutes à la suite de la mort de Nahel, l’adolescent de 17 ans tué par un tir de policier. Des manifestations auxquelles il affirme ne pas avoir pris part.

Selon sa version des faits, il aurait alors été visé par un tir de lanceur de balle de défense (LBD) par un équipage de police. « Je suis allé vers les policiers et j’ai tourné pour aller dans une autre rue, et là ils m’ont tiré dessus. J’étais face à face avec eux, j’ai vu que quelqu’un me visait, mais je ne me suis pas dit qu’il allait me tirer dessus », raconte Abdelkarim Y. à Libération. Sévèrement touché à l’œil gauche, il a dû subir deux opérations chirurgicales avant de pouvoir rentrer chez lui, profondément traumatisé, nous indique son avocat. « On m’a dit que ce serait un miracle si je retrouvais la vue », souffle le jeune de 22 ans.

Dans les souvenirs d’Abdelkarim, les fonctionnaires qui l’ont visé étaient « habillés tout en noir », avec des casques noirs et accompagnés de véhicules blindés de couleur sombre. Une description qui pourrait correspondre aux agents du Raid déployés cette nuit-là à Marseille, selon le plaignant. À ce titre, Me Arié Alimi indique au Figaro avoir rédigé une plainte complémentaire pour « complicité par instigation » visant le patron du Raid, Jean-Baptiste Dulion, et le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux. Celle-ci devait être déposée ce mardi au parquet de Marseille qui a d’ores et déjà ouvert une enquête afin d’identifier les suspects et de déterminer le contexte de ce tir de LBD.

Tir de LBD mortel

Au lendemain de la blessure d’Abdelkarim à l’œil gauche, sa famille a été endeuillée par la mort de son cousin, Mohamed Bendriss, 27 ans, lui aussi touché par un LBD en pleine rue à Marseille, affirme Le Figaro. « Mohamed est décédé des suites du tir d’un lanceur de LBD au thorax lui provoquant un arrêt cardiaque », selon la plainte rédigée par l’avocat de la famille. Avec l’antenne marseillaise de la Ligue des droits de l’homme, Me Arié Alimi a lancé une enquête de voisinage citoyenne. Les volontaires consultent les commerçants et les habitants autour des lieux des faits afin de retrouver les auteurs des tirs ayant atteint Mohamed. À ce stade, aucun policier n’a été mis en cause dans les enquêtes concernant Abdelkarim et Mohamed.

La semaine dernière, Le Figaro a écrit dans un rapport que Mohamed avait un enfant et que sa veuve attend la naissance de leur deuxième enfant. L’autopsie de cette victime de la brutalité policière française soulève, selon Le Figaro, la possibilité de sa mort par balle de LBD dans sa poitrine.

Et Le Figaro de poursuivre que ces nouvelles accusations de violences policières interviennent alors que quatre policiers de cette même ville ont été mis en examen la semaine dernière, et l’un d’eux placé en détention provisoire. Ils sont soupçonnés d’avoir roué de coups un jeune homme en marge des émeutes début juillet. Ce placement en détention provisoire a suscité la colère des policiers, soutenus par le directeur général de la police (DGPN), Frédéric Veaux. Les syndicats de magistrats eux ont jugé « gravissimes » les déclarations de ce dernier qui a affirmé souhaiter la libération du policier de la BAC de Marseille.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV