Des millions d'Iraniens sont descendus dans les rues du pays après la prière du vendredi pour exprimer leur ferme condamnation de la récente profanation du Coran en Suède, le deuxième incident de ce type en moins d'un mois.
Les rassemblements de masse ont eu lieu le vendredi 21 juillet dans les principales villes iraniennes, un jour après qu'un réfugié irakien basé en Suède a profané le livre saint musulman lors d'une manifestation devant l'ambassade d'Irak à Stockholm, sous la stricte protection de la police suédoise.
Cet acte odieux a déclenché une vague de protestations dans toute la communauté musulmane du monde, et le ministère iranien des affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur de Suède à Téhéran pour lui faire part de la condamnation véhémente de la République islamique à l'égard de cet acte odieux.
"La profanation répétée du Saint Coran en Suède, avec la permission du gouvernement du pays, a fait du tort au monde musulman et aux adeptes des religions monothéistes", a déclaré Seyyed Mohsen Mahmoudi, chef adjoint du Conseil de coordination du développement islamique, à la presse jeudi.
Soulignant que la nation iranienne condamnerait vendredi l'acte de cet "agent mercenaire soutenu par le gouvernement suédois", M. Mahmoudi a déclaré : "Le monde islamique doit condamner cet acte odieux".
Appelant le ministère iranien des affaires étrangères à s'opposer fermement à cette décision sacrilège, le responsable a déclaré : "Le monde musulman doit faire face à ce gouvernement ignorant de toutes ses forces".
C'était la deuxième fois que le réfugié irakien Momika manquait de respect au Coran avec l'approbation des autorités suédoises. Le 28 juin, il avait mis le feu à un exemplaire du livre saint, provoquant des protestations similaires dans le monde musulman et obligeant le ministère iranien des affaires étrangères à convoquer le chargé d'affaires suédois.
Dans une déclaration publiée après les rassemblements de vendredi, les manifestants ont appelé le ministère iranien des affaires étrangères, en collaboration avec d'autres pays musulmans, à reconsidérer les relations diplomatiques avec le gouvernement de Stockholm.
L'autodafé du Coran intervient à un moment où les pays occidentaux sont "profondément préoccupés par l'expansion croissante [de l'islam] et l'éclat des paroles divines, et craignent l'inclination du monde pour l'islam", peut-on lire dans la déclaration.
Appelant à l'unité des nations musulmanes, les manifestants ont demandé à tous les États musulmans d'établir un "front uni" contre les "actions perverses de l'Occident".
Ils ont également demandé aux érudits musulmans de demander à leurs gouvernements de boycotter l'importation de produits suédois.
Vendredi également, des rassemblements ont eu lieu en Irak et au Liban pour condamner le dernier acte de profanation du Coran.
Un jour plus tôt, des manifestants à Bagdad ont pénétré dans l'ambassade suédoise et ont mis le feu à une partie de celle-ci pour manifester leur colère face à cet acte sacrilège.
Le gouvernement irakien a également ordonné à l'ambassadeur suédois de partir et a décidé de retirer son envoyé de Stockholm pour avoir permis la profanation du Coran.
Les Pakistanais sont également descendus dans la rue pour exprimer leur indignation face à l'offense faite au livre saint des musulmans.
Par ailleurs, un groupe d'étudiants et de citoyens iraniens s'est réuni ce vendredi après-midi devant l’ambassade de Suède à Téhéran pour condamner l’autodafé du Saint Coran à Stockholm et le soutien du gouvernement suédois à cet acte odieux. Lors de cette manifestation, les étudiants ont scandé des slogans en condamnation de la profanation du noble Coran et exigé l'expulsion de l'ambassadeur de Suède à Téhéran. Le rassemblement devant l'ambassade suédoise s'est transformé en sit-in et les étudiants ont annoncé qu'ils ne quitteraient pas l’endroit tant que l'ambassadeur de Suède n'aurait pas été renvoyé.