Le président français a beau tenter de faire croire à un retour à la normale en France, les émotions semblent rester vives dans le pays ; le troisième passager, qui se trouvait dans la voiture avec Nahel, a été entendu par la police.
À en croire le rapport publié lundi 3 juillet sur le site Web BFMTV, le troisième passager, qui se trouvait dans la voiture avec Nahel lors du contrôle routier survenu mardi 27 juin à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, avant la mort de l’adolescent de 17 ans, a été entendu par la police lundi 3 juillet.
« Il a apporté un témoignage précis et circonstancié qui détaille l’action des deux policiers et qui corrobore les images de la vidéo », a affirmé son avocate Me Karen Noblinski, qui le dit « particulièrement éprouvé ».
Le jeune homme y raconte faire un tour en voiture avec deux copains dans la ville de Nanterre, dans une Mercedes prêtée. « Nous étions en train de rouler quand j’ai aperçu les motards de la police qui se sont mis à nous suivre », assure-t-il.
Les policiers auraient alors demandé à ce que le véhicule s’arrête, les jeunes obtempèrent. Un premier policier demande à Nahel de baisser la fenêtre. « Il lui a dit “coupe le moteur ou je te shoote” », assure le troisième passager. S’en suivent deux coups de crosse, puis un troisième en direction de Nahel, ce qui lui aurait fait lâcher la pédale de frein de la voiture à la boîte de vitesse automatique et ainsi avancer la voiture.
Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré lors d’une audition au Sénat que la police et la gendarmerie françaises ont arrêté 4 000 personnes avec une moyenne d’âge de 17 ans lors des manifestations populaires en France ajoutant que 10 % des détenus n’avaient pas la nationalité française.
« Pendant les manifestations, 4 000 personnes ont été arrêtées », a déclaré Darmanin. « Environ 10 % n’ont pas la nationalité française, 60 % étaient auparavant inconnus de la police. »
Des troubles ont éclaté en France le 27 juin après que la police a abattu Nahel, un adolescent de 17 ans lors d’un contrôle routier. Le policier auteur du tir mortel, après que Nahel a refusé d’obtempérer à un contrôle routier, a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire.
Emmanuel Macron, lors d’une réunion des maires français à l’Élysée mardi 4 juillet, avait affirmé que le pic [des manifestations populaires] était passé, mais qu’il fallait encore être prudent.
Suite à la mort de Nahel, des adolescents très jeunes âgés pour la plupart de 13 ans se sont affrontés avec la police à travers le pays. Des centaines de bâtiments publics et plus de 5 000 voitures ont été incendiés, 3 400 personnes arrêtées, des dizaines d’écoles endommagées, 150 bureaux de poste attaqués, plus de 11 000 incendies déclenchés et 2 000 magasins pillés, avec des dommages estimés à un milliard d’euros pour les entreprises.