Dans un communiqué publié sur Twitter, les deux syndicats de police français appellent le gouvernement à restaurer à tout prix l'État de droit en France après l'affaire Nahel, les partis d'opposition le qualifiant pourtant d'une « menace de sédition ».
Alors que les syndicats de police français tentent de convaincre le gouvernement de soutenir leur idée de sévir rapidement les protestataires contre le meurtre de Nahel, certains partis d'opposition, « La France insoumise » ente autres, appellent « le pouvoir politique » à « reprendre en main la police pour éviter une guerre civile ».
Les deux plus grands syndicats de police de France ont appelé vendredi le gouvernement du président Emmanuel Macron à « rétablir l’État de droit » à l'appui de tous les moyens possibles et à ne pas capituler face aux « émeutiers », affirmant qu'ils menaient une guerre aujourd'hui mais pourraient bien devenir « la résistance » demain.
Les syndicats des forces de l'ordre disent en avoir assez des « émeutes » des protestataires, qu’ils appellent des « hordes sauvages » à travers la France.
« Face à ces "hordes sauvages", demander le calme ne suffit plus, il faut l'imposer ! », ont estimé les syndicats, ajoutant que le seul signal politique nécessaire en ce moment est de rétablir l'ordre dans la république. Les syndicats de police Alliance et Unsa police ont ajouté dans leur communiqué : « Nos collègues, comme la majorité des citoyens, ne peuvent plus supporter les diktats de ces minorités violentes. L'heure n'est plus à l'action syndicale mais à la lutte contre ces émeutiers. Se soumettre, capituler et leur plaire en déposant les armes n'est pas la solution, vu la gravité de la situation. »
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« La police doit faire preuve de solidarité, réprimer les émeutes le plus rapidement possible et rétablir l'État de droit », ont exigé les syndicats, mais ont averti le gouvernement qu'ils attendaient « des mesures concrètes de protection juridique » des officiers à l'avenir.
« Aujourd'hui, la police est au combat parce que nous sommes en guerre. Demain, nous serons la résistance et le gouvernement devra s'en rendre compte », continue le communiqué.
Toutefois, le communiqué des deux syndicats fait polémique parmi les partis d’opposition, en particulier la gauche, qui le décrivent comme une « menace de sédition » et un « appel à la guerre civile ».
Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, et la secrétaire nationale d’Europe Ecologie Les Verts (EELV), Marine Tondelier, ont dénoncé le communiqué de la police, publié sur Twitter.
À cet égard, Mélenchon a déclaré dans un tweet : « Les "syndicats" qui appellent à la guerre civile doivent apprendre à se taire. On a vu les comportements meurtriers sur lesquels débouchent ce genre de propos ». Par ailleurs, l’ancien candidat à la présidentielle française a conseillé aux syndicats de police d’éviter de mettre de l’huile sur le feu, s’ils souhaitent voir l’ordre rétablir dans l’Hexagone.
« Maintenant, c’est bon, on peut dire qu’il y a un problème structurel dans la police. Ce texte est un appel à la guerre civile », a critiqué Marine Tondelier.
La députée écologiste, Sandrine Rousseau, a qualifié le communiqué de presse du syndicat de police Alliance d’une « menace de sédition ».