La grève à l'aéroport a perturbé les voyages de milliers de passagers vendredi, alimentant une nouvelle inquiétude quant au fait que les protestations du personnel dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre pourraient provoquer un autre été de chaos dans les villes européennes, en particulier à Genève, qui est une plaque tournante pour les diplomates et les fonctionnaires se rendant au Bureau des Nations unies à Genève.
La grève a bloqué tous les vols entre 6h00 et 10h00, entraînant des retards de vol ainsi que des annulations pures et simples affectant les passagers (au départ et à l'arrivée) tout au long de la journée, selon les responsables de l'aéroport.
La police et le personnel de sécurité ont été postés devant le terminal, empêchant les grévistes d'envahir l'intérieur.
La grève a été déclenchée après que le conseil d'administration de l'aéroport a approuvé jeudi une nouvelle politique salariale qui impose un gel des augmentations de salaire.
Certains employés se sont tenus à l'extérieur de l'aéroport pour protester contre la politique salariale nouvellement approuvée par le conseil d'administration de l'aéroport.
Le Syndicat des services publics qui a rejeté une proposition de la direction de l'aéroport qui aurait pu mettre fin à la grève, a voté la poursuite de la grève jusqu'à la fin de la journée de vendredi et le retour au piquet de grève samedi.
Un membre du syndicat a déclaré qu'il était difficile pour tout le monde de comprendre comment ils se sont retrouvés dans cette situation.
Il s'agit de la toute première grève du personnel directement employé par l'aéroport, par opposition aux sous-traitants, et selon Swiss Airlines elle comprend les contrôleurs aériens ainsi que ceux qui guident les avions le long du tarmac.
"En Suisse, les grèves sont très rares" car elles ne peuvent être déclenchées qu'après un processus de concertation", a déclaré Claire Pellegrin, présidente de la commission du personnel de l'aéroport.
"C'est la dernière option à laquelle nous pensions arriver un jour", a-t-elle ajouté.
Pierre-Yves Maillard, chef de la Confédération suisse des syndicats (USS), a déclaré que l'industrie aéronautique réalise de bons bénéfices qui devraient être partagés avec le personnel.
"L'aéroport est une entreprise rentable qui jouit d'un monopole et s'attaque aux conditions de son personnel", a déclaré Maillard de l'USS qui s'est présenté à l'aéroport pour soutenir les grévistes.
Pendant ce temps, l'Europe est frappée par une vague de grèves et de protestations au milieu des prix élevés de l'énergie et d'une augmentation sans précédent du coût de la vie, aggravée par de mauvais salaires et de longues heures ainsi que d'autres politiques controversées du gouvernement.
