Par Xavier Villar
La semaine dernière, des rapports ont fait état d’une opération de ratissage de la police albanaise dans un camp situé à la périphérie de Tirana accueillant les membres du groupuscule terroriste anti-révolutionnaire, Mojahedin-e-Khalq (OMK).
Selon les autorités albanaises, l'opération de ratissage a été menée pour ouvrir une enquête sur les activités illégales menées par le groupuscule terroriste en question, y compris les cyberattaques, sur le camp Ashraf-3.
Selon des témoins oculaires, les membres de ce groupuscule terroriste ont fermé le chemin des policiers et les ont empêchés de procéder à la perquisition, ce qui a entraîné la mort d'un terroriste et des blessés.
Le membre tué de l’OMK avait déjà mené des opérations terroristes, selon les observateurs de l’OMK, et sa mort reste toujours mystérieuse. La police albanaise a rejeté les rapports sur son implication dans la mort de ce membre de l’OMK.
Alors que l’Iran islamique commémore ce mercredi 28 juin l’anniversaire de l’attentat à la bombe, produit, il y a 42 ans, à Téhéran, débouchant sur la mort en martyr de l’Ayatollah Seyyed Mohammed-Hossein Beheshti, chef du pouvoir judiciaire de l’époque et de ses 74 compagnons, il est temps de revenir sur l’antécédent des opérations terroristes du groupuscule de l’OMK contre la nation iranienne.
L'histoire du groupuscule, qui est une combinaison d'une idée enveloppé de rhétorique de gauche, remonte aux années 1960. Simultanément à la mise sur pied de la République islamique en 1979, le groupuscule terroriste en question s'est lancé dans une campagne terroriste pour renverser l’Ordre islamique nouvellement formé.
Il va de soi que l’attentat terroriste du 28 juin 1980 fait partie de l’une des opérations terroristes les plus sanglantes ayant secoué le siège du Parti de la République islamique d'Iran, alors au pouvoir.
L'attaque terroriste a tué au moins 74 responsables gouvernementaux, dont la plus haute personnalité judiciaire du pays, l'Ayatollah Beheshti, ainsi que plus de 20 députés du Parlement qui s'étaient réunis ce dimanche 28 juin 1980 dans l’après-midi dans le sud de Téhéran.
Cette attaque abjecte considérée comme la plus meurtrière de l'histoire de la République islamique, est encore connue aujourd'hui comme l'attentat à la bombe de Haft-e Tir, en référence à la date à laquelle il s'est produit selon le calendrier iranien.
Aujourd'hui, il y a une station de métro dans le centre de Téhéran nommée « Martyrs de Haft-e Tir» en hommage aux victimes de cette attaque, et de nombreux ronds-points à travers le pays portent son nom.
Deux mois plus tard, le président Mohammad-Ali Rajaï, le Premier ministre Mohammad-Javad Bahonar et trois autres hauts responsables ont perdu la vie lorsqu'un explosif, dissimulé dans un sac, a explosé dans les locaux du bureau du Premier ministre à Téhéran.
Le groupuscule terroriste OMK s'est ensuite allié à Saddam Hussein pendant la guerre imposée par l'Irak à l'Iran dans les années 1980, rejoignant le dictateur irakien et ses maîtres occidentaux dans leur campagne militaire brutale contre la nation iranienne.
La majorité des Iraniens considèrent le groupuscule terroriste, responsable de la mort d'environ 17 000 personnes depuis 1979, comme « vatan foroosh », (en persan) ou « traîtres à la patrie ».
Cette expression politique signifie non seulement leur objectif de renverser la République islamique, mais aussi leurs alliances avec des forces régionales et internationales partageant l'agenda commun du changement de régime en Iran par la violence et l'effusion de sang.
C'était précisément cet horizon politique qui a conduit l'imam Khomeiny à qualifier l'OMK d'« hypocrites ».
Dans la langue du noble Coran, le terme munafiqun fait spécifiquement référence à un groupe d'individus à Médine qui se sont présentés extérieurement comme des membres de la communauté musulmane mais se sont secrètement alignés sur les ennemis du Prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants).
Dans l’optique du noble Coran, l'hypocrisie est fermement condamnée et les croyants sont exhortés à s'assurer que leurs actions s'alignent sur leurs paroles. L'hypocrisie est étroitement associée à la dissimulation de la vérité.
D'un point de vue politico-théologique, cette dissimulation de la vérité implique la construction d'un système politique basé sur des fondements illégitimes, détaché de la poursuite de la justice (appelée adl dans la langue coranique), qui devrait guider tout cadre politique qui s'identifie comme islamique.
Logiquement parlant, l’OMK, dans ses attaques contre la République islamique, est devenu un autre élément de la machinerie politique qui implique les États-Unis et l'entité sioniste.
Ici, il est également important de considérer les tentatives de l'Union européenne et des États-Unis pour présenter le groupuscule comme une option politique légitime après l'avoir retiré de la liste noire.
De plus, l'existence du camp Ashraf-3 en Albanie ne peut être pleinement appréhendée sans tenir compte de la médiation et de l'influence des États-Unis.
Le groupuscule terroriste précité correspond parfaitement à la définition des hypocrites donnée par l'imam Khomeiny.
Cette définition est expliquée en citant les propres mots de l'imam Khomeiny selon lesquels « l'Occident et ses complices internes cherchent à maintenir notre peuple opprimé et assujetti ».
Cependant, l'incident en Albanie marque le début de la fin de ce groupuscule terroriste soutenu par l'Occident, et il coïncide avec un autre anniversaire de l’attentat terroriste de Haft-e Tir.
Xavier Villar est docteur, en études islamiques et chercheur qui fait la navette entre l'Espagne et l'Iran.