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Guantanamo : des experts de l'ONU dénoncent le « traitement inhumain » des détenus

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Des détenus à la prison de Guantanamo, le 27 janvier 2002. ©AFP

Avec une surveillance quasi-constante, un isolement exténuant et un accès limité à la famille, le traitement des 30 derniers détenus de Guantanamo Bay est "cruel, inhumain et dégradant", ont déclaré lundi les experts des droits de l'homme des Nations unies à l'issue de leur première visite à la prison militaire américaine.

Le rapporteur spécial des Nations unies, Fionnuala Ni Aolain, a déclaré que les mauvais traitements infligés dans la prison de la base navale américaine de Guantanamo Bay, à Cuba, constituaient des violations des libertés et des droits fondamentaux des détenus.

Les détenus, emprisonnés près de vingt ans après avoir été appréhendés en tant que suspects à la suite des attentats du 11 septembre 2001, ont subi une myriade d'abus, notamment des extractions cellulaires forcées et des soins médicaux et mentaux médiocres, a déclaré M. Ni Aolain. Il poursuit : « Les prisonniers n'ont pas eu non plus suffisamment accès à leur famille, que ce soit par des visites en personne ou par des appels téléphoniques. »

« L'ensemble de ces pratiques et omissions [...] constitue, à mon avis, un traitement cruel, inhumain et dégradant continu au regard du droit international », a dénoncé Mme Ni Aolain.

M. Ni Aolain, rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, a visité Guantanamo avec une équipe en février, après que des experts des droits de l'homme des Nations unies eurent cherché à visiter la prison pendant deux décennies.

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En présentant le rapport de l'équipe, elle a déclaré que Washington n'avait pas encore abordé la violation la plus flagrante des droits des détenus : leur saisie secrète et leur transfert - ou remise - à Guantanamo au début des années 2000 et, pour beaucoup, les tortures intensives infligées par des agents américains au cours des premières années qui ont suivi les attentats du 11 septembre.

« La séquestration et la torture systématiques sur plusieurs sites, puis à Guantanamo Bay, à Cuba (...) sont les principaux obstacles à la réalisation des droits des victimes à la justice et à la responsabilité », a ajouté le rapporteur spécial des Nations unies.

En outre, « le gouvernement américain doit veiller à rendre des comptes pour toutes les violations du droit international, tant pour les victimes de ses pratiques antiterroristes, les détenus actuels et anciens, que pour les victimes du terrorisme », a-t-elle réitéré.  Elle a conclu : La responsabilité comprend des excuses, un recours complet et des réparations pour "toutes les victimes".

La prison de Guantanamo Bay a été créée en 2002 par le président américain George W. Bush et a accueilli environ 800 prisonniers à son apogée, avant que leur nombre ne commence à diminuer. Une trentaine de prisonniers y sont encore détenus.

Le président Joe Biden a promis de fermer la prison, mais n'a toujours pas présenté de plan en ce sens. Les défenseurs des droits de l'homme sont de plus en plus frustrés par le fait que Joe Biden n'ait pas tenu sa promesse de fermer la prison, laissant les détenus croupir dans ce centre de détention offshore tristement célèbre sans perspective de fin.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV