Saïd Pourreza
PressTV, Londres
Une grève de trois jours de jeunes médecins en Angleterre est en cours alors qu’un conflit salarial de plusieurs mois continue entre les docteurs juniors et le gouvernement. La grève est un nouveau coup porté au Service national de la santé.
Ils tiennent des pancartes au lieu de stéthoscopes et disent tous la même chose. Il s’agit de l’une des grèves les plus graves à avoir frappé le Service national de la santé en Angleterre. Quelque 40 000 jeunes médecins à travers le pays, ont demandé une offre de rémunération plus élevée de la part du gouvernement.
Les médecins juniors sont formés en dessous du niveau de consultant et sont payés à des taux différents en fonction de leur expérience. Les syndicats de médecins disent avoir vu une réduction de salaire en termes réels de 26 % depuis 2008 et demandent une augmentation de 35 % pour rétablir leur salaire compte tenu de l’inflation.
Le gouvernement affirme que leur demande salariale est déraisonnable et inabordable, et n’a offert qu’une hausse de 5 %. Les médecins disent que ce n’est tout simplement pas juste.
Les problèmes économiques exercent une pression intense sur le Service national de la santé, avec des centaines de milliers de rendez-vous et d’opérations qui devraient être affectés. Les jeunes médecins disent subir eux aussi une pression immense. Les pénuries de personnel et les dures conditions de travail font des ravages.
La crise est encore plus profonde. Des chiffres récents publiés par l’association caritative « Doctors in Distress » montrent que les médecins britanniques sont entre deux et cinq fois plus susceptibles de se suicider que la population, avec un médecin au Royaume-Uni commettant le suicide toutes les deux semaines.
Les jeunes médecins disent que la grève de cette semaine est le seul recours qui leur reste pour sensibiliser le public et les politiciens pour qu’ils saisissent que ces problèmes sont réels et nécessitent une résolution rapide.