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Zoom Afrique du 12 juin 2023

Zoom Afrique du 12 juin 2023

Les titres de la rédaction :

  • L’Afrique devrait augmenter ses exportations de GNL de 51% d’ici 2035, à 100 milliards de m3 (rapport)
  • Tunisie : l’Office des céréales prévoit 70 000 tonnes de semences pour la campagne céréalière 2024/2025
  • Côte d’Ivoire : l’INP-HB lance les travaux de construction de son école d’agro-technologie en partenariat avec OCP Group
  • Le Cameroun et le Congo rallongent la ligne ferroviaire pour l’exportation du fer de Mbalam-Nabeba

 

Les analyses de la rédaction :

1. L’ONU, un « machin » qui ne sert plus à rien ? 

Alors que l’émissaire de l’ONU au Soudan Volker Perthes a été déclaré persona non grata par le gouvernement de Khartoum, la question de l’utilité de l’ONU se pose à nouveau. 

Le 10 septembre 1960, alors qu’il est à Nantes, le général de Gaulle fulmine : il ne supporte pas que l’Organisation des Nations unies, dirigée alors par Dag Hammarskjöld, se mêle de la décolonisation. Il déplore alors la volonté du « machin qu’on appelle ONU » d’envoyer des Casques bleus au Congo belge. À l’époque, le général français estime que l’ONU n’est qu’une émanation de l’ex-Société des Nations (SDN), qui « s’exaltait de ses propres principes surtout lorsqu’il s’agissait de condamner théoriquement la guerre ». Autrement dit, même en condamnant la guerre, la SDN n’avait pas réussi à empêcher la Seconde Guerre mondiale. 

Un peu plus de soixante ans plus tard, l’ONU est-elle toujours aussi incapable d’empêcher les conflits ? 

Devenue un outil diplomatique qui multiplie notamment les résolutions, l’organisation semble avoir quelques difficultés, parfois, à s’imposer. C’est le cas au Soudan, où le gouvernement en place refuse de voir l’émissaire de l’ONU au Soudan, l’Allemand Volker Perthes, travailler depuis Khartoum. En Libye, un peu moins récemment, l’ONU n’a pas fait beaucoup mieux : l’instance internationale avait imposé un calendrier électoral qui n’a jamais été tenu. Depuis, on n’entend quasiment plus parler d’élections dans le pays nord-africain. 

Mais à quoi servent, alors, les Nations unies ? En préambule de la Charte de l’ONU, les États membres se disent « résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre ». À première vue, l’objectif est utopique et l’ONU est loin d’avoir fait ses preuves dans ce domaine. « Les échecs sont sévères et l’ONU, qui regroupe 193 États, semble impuissante à résoudre les crises », écrivait un journaliste en 2018. Des échecs notamment dus aux mésententes des puissances qui composent le Conseil de sécurité de l’ONU. Lorsque l’on voit qu’au sein de ce Conseil de sécurité se côtoient la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis, en tant que membres permanents, on comprend que l’instance n’est pas une et indivisible. 

Car qui dit membres permanents dit droits de veto. Et lorsque l’on sait que chaque conflit est marqué par des ingérences étrangères, notamment américaines, on comprend que cela rende inefficace l’ONU qui, de plus, « ne dispose juridiquement ni politiquement d’aucun moyen d’intervenir » dans les pays en conflit, verrouillés par des puissances faisant partie du Conseil de sécurité, indique Pierre Grosser, professeur de relations internationales à Sciences Po Paris. Et même lorsque l’ONU est utile, difficile de garantir de façon durable la paix. En RDC, le patron des opérations de paix de l’ONU, le français Jean-Pierre Lacroix ; a annoncé un retrait « graduel » de la force de maintien de la paix dans le pays. 

Politiquement, donc, l’ONU n’est plus que l’ombre d’elle-même. Reste que l’organisation internationale qu’est l’ONU dispose de nombreuses autres organisations qui, elles, sont plus efficaces. Du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les organisations onusiennes ont fait leurs preuves. Tout comme le Programme alimentaire mondial (PAM). Mais là encore, avec quelques remous. 

2. Le président kenyan propose une monnaie unique pour l’Afrique

Le président du Kenya, William Ruto, a appelé dans la journée du jeudi à l’introduction d’une monnaie unique africaine pour faciliter les échanges sur le continent. 

Lors de son premier discours dans le cadre du 22e Sommet des chefs d’État et de gouvernement du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) à Lusaka, en Zambie, Ruto a déclaré que l’intégration régionale signifiait que les citoyens n’auraient pas à se soucier de la devise avec laquelle échanger. 

« Notre peuple ne peut pas commercer sans se soucier de la devise à utiliser. Ceci, entre autres barrières non-tarifaires, est un problème auquel nous devons nous attaquer de toute urgence, afin que nos peuples puissent commencer à commercer ensemble et à s’intégrer“, a déclaré le président kényan. 

Le sommet s’inscrit sous le thème de l’Intégration économique pour un COMESA prospère, ancré sur l’investissement vert, la valeur ajoutée et le tourisme. 

S’adressant aux participants au sommet, le président du Malawi, Lazarus Chakwera, a déclaré que la région ne pouvait plus perdre de temps dans la quête de l’intégration régionale. 

‘Le potentiel du commerce intra-COMESA est colossal, la demande de produits à valeur ajoutée est vouée à continuer de croître à l’avenir, ce qui signifie que nous ne pouvons plus rester à la traîne dans la quête de l’intégration régionale‘, a déclaré Chakwera. 

Le président du COMESA, Abdel Fattah al-Sissi, président de l’Égypte, a déclaré que le bloc était fort d’un marché de 580 millions de citoyens, avec un produit intérieur brut combiné de plus de 720 milliards de dollars, ne laissant aucune excuse pour expliquer pourquoi le commerce ne devrait pas être amélioré. 

Al-Sissi a appelé les États membres à collaborer dans la construction d’infrastructures qui faciliteraient la circulation des biens et des personnes dans la région, afin de promouvoir l’intégration. 

Le président de la Zambie qui accueille le sommet, Hakainde Hichilema, a déclaré que la région devait maintenir la paix et la stabilité en tant que conditions préalables au développement socio-économique. 

‘L’instabilité n’importe où est une instabilité partout, et j’ose dire que sans paix, sécurité et stabilité, il ne peut y avoir de développement socio-économique’, a déclaré Hichilema, à qui al-Sissi a officiellement remis la présidence du bloc, lors du sommet. 

Le sommet a décidé de renforcer les efforts pour actualiser le commerce et l’intégration régionaux. 

Selon un communiqué publié au nom des 21 États membres, le sommet a noté que la région disposait encore de 100 milliards de dollars en potentiel commercial et investissements inexploités. 

‘C’est sur ce point que le sommet a convenu qu’il était nécessaire que les États membres mobilisent leurs efforts pour parvenir au commerce et à l’intégration régionaux, en éliminant les obstacles au commerce’, a déclaré la secrétaire générale du COMESA, Chileshe Kapwepwe. 

Le vice-Premier ministre somalien, Salah Jama, a également informé le sommet que le Conseil des ministres de la Somalie avait approuvé jeudi l’adhésion officielle de cette nation d’Afrique de l’Est au COMESA, un an après des élections réussies et le transfert pacifique du pouvoir à un nouveau gouvernement. 

Kapwepwe a annoncé que la 23e édition du sommet de l’organisation se tiendrait au Burundi, alors que la 24e édition devrait se tenir en Eswatini. 

3. Paris aurait acté son départ progressif de l’Afrique ? Mensonge ! 

Paris aurait décidé de réduire l’effectif de ses soldats en Afrique. Il s’agit d’une ruse destinée à duper une population africaine francophone qui souhaite ardemment le départ de l’armée française du continent, estiment un activiste nigérien et un panafricain burkinabé auprès de Sputnik Afrique. 

La France n’a pas l’intention, encore moins intérêt à quitter l’Afrique dont dépend son développement économique ; elle insiste pour rester malgré le fait que son départ est souhaité par une grande partie des Africains francophones, a déclaré à Sputnik Afrique le 9 juin Ibrahim Namaiwa, consultant indépendant, acteur et activiste de la société civile nigérienne, membre du Mouvement pour la promotion de la citoyenneté responsable (MPCR). 

‘En dépit de multiples protestations des populations africaines et de la volonté affichée des Africains de voir la France quitter définitivement les pays africains, notamment les pays du Sahel, on constate que la France s’arc-boute et continue à s’accrocher dans ces pays […]. Ce n’est pas un fait du hasard, c’est dû au fait que la France est dépendante de ces pays-là’, a-t-il indiqué. 

Pour Abdoulaye Nabaloum, du Burkina Faso, membre fondateur de l’association Actions pour la souveraineté des peuples (ASP), et président de la Confédération des associations et mouvements panafricains de l’Afrique de l’Ouest (CAMPAO), la France essaie de gagner du temps en faisant cette réorganisation, en voulant dissuader ou montrer que cette présence-là va diminuer. 

Selon Abdoulaye Nabaloum, à l’instar des gouvernements malien et burkinabé qui ont souhaité et obtenu le départ de l’armée française, la jeunesse de plusieurs autres pays met la pression aux gouvernements pour se débarrasser de l’impérialisme français. 
‘Aujourd’hui, le cas du Sénégal où il y a des manifestations est un exemple. Le cas du Niger, où effectivement la jeunesse réclame de jour en jour, de plus en plus, le départ des soldats français. C’est également au niveau du Tchad, où la jeunesse réclame de plus en plus le départ des bases militaires françaises’, a-t-il souligné. 

Ibrahim Namaiwa, qui définit l’impérialisme français en trois mécanismes -militaire, diplomatique et économique- à travers le franc CFA et les multinationales françaises, pense que la jeunesse africaine est consciente des enjeux et est prête à se battre pour enfin voir la France quitter définitivement son sol. 

‘Nous sommes aussi conscients de tous ces enjeux, nous continuons à nous battre afin de voir la France quitter définitivement nos pays. Le combat de l’heure, c’est vraiment le combat qui consiste à demander le départ immédiat et sans conditions des soldats français de nos territoires’, a-t-il conclu.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV