Selon un rapport publié dans le journal Libération, Sébastien Chenu, le vice-président du parti à l’Assemblée nationale, a annoncé ce dimanche 11 juin que les députés de son camp voteraient lundi la motion de censure déposée par la Nupes, pour que la Première ministre Elisabeth Borne « s’en aille, avec sa réforme [des retraites] sous le bras ».
Dénonçant un « coup de force anti-démocratique », l’alliance de gauche Nupes (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) a riposté, indique le journal, par une motion de censure après l’échec jeudi d’une tentative d’abrogation de la retraite à 64 ans, qui n’a pas pu faire l’objet d’un vote à l’Assemblée nationale.
« Les 88 députés du Rassemblement national seront là pour voter la motion de censure parce que nous voulons la fin de ce texte », a expliqué le député du Nord à RTL-Le Figaro-LCI.
« Nous voulons qu’il y ait un vote, car il n’y a pas eu de vote à l’Assemblée nationale » sur les retraites, a-t-il ajouté.
« Il ne s’agit pas d’une alliance avec LFI [La France insoumise], mais nous avons déjà démontré que nous étions capables de voter une motion de censure déposée par d’autres », a encore souligné le parlementaire.
Interrogé sur les chances de réussite de cette motion, il a répondu : « C’est possible, la dernière fois, il a manqué neuf voix, tout dépend des Républicains. »
Comme le rappelle le journal, une précédente motion de censure du groupe LIOT [Groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires, qui rassemble plusieurs députés du centre gauche et du centre droit] avait échoué de peu en mars, à neuf voix près, 19 députés LR [Les Républicains] sur 61 avaient voté la censure, après le recours au 49.3 par la Première ministre, Elisabeth Borne, pour faire passer la réforme.
Mais la donne a changé, juge Aurélien Pradié, qui « ne pense pas » voter la motion lundi : « Elle est déconnectée du sujet de la réforme des retraites. »
Plus tôt le jeudi 8 juin, le groupe parlementaire LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) a annoncé le retrait de son texte à l’Assemblée.
Le président du LIOT à l’Assemblée nationale, Bertrand Pancher, s’est présenté devant la presse lors de la suspension de séance pour annoncer le retrait du texte prévoyant l’abrogation de la retraite à 64 ans.
« Il ne reste plus rien dans le texte sauf évidemment les amendements de la minorité présidentielle », a regretté le président du groupe LIOT, « en responsabilité, nous avons décidé de retirer notre texte. » Quelques minutes plus tard, à l’Assemblée, Bertrand Pancher a dénoncé les attaques de l’exécutif contre l’hémicycle, et a conclu d’un solennel « Vive le Parlement ».