Ramin Mazaheri
PressTV, Paris
Après cinq mois de protestations, il semble que les syndicats français ne soient plus disposés à manifester contre une augmentation impopulaire de 2 ans de l’âge de la retraite. Il paraît que le décret présidentiel d’Emmanuel Macron gouvernera le pays, mais à un coût politique et social énorme.
Pour la 14e grande manifestation et apparemment la dernière fois, près d’un million de personnes en France se sont mises en grève et ont manifesté pour protester contre le décret présidentiel d’Emmanuel Macron qui a imposé une hausse de deux ans de l’âge de la retraite. Les syndicats qui n’ont pas mené de manifestation depuis cinq semaines ont effectivement annoncé qu’ils n’organiseraient plus de manifestations de masse qui ont commencé en janvier.
À l’approche de l’été, les syndicats ont de nouveau donné la priorité aux vacances plutôt qu’à la poursuite des mouvements de protestation. Depuis la première hausse de l’âge de la retraite en 2010, le seul mouvement social à ne pas s’arrêter pour des vacances a été celui des Gilets jaunes, tandis que le Parlement a été ignoré, et le système judiciaire s’est réduit à faire des approbations automatiques. Les syndicats restent en tête, mais des gens qui en perdent beaucoup disent qu’un nouveau creux a été atteint en France.
Les manifestations anti-austérité au printemps sont des événements constants depuis plus d’une décennie. Mais les manifestations de cette année n’ont pas pu impliquer autant de citoyens qui ne seront pas directement touchés par la dernière mesure d’austérité.
La hausse de l’âge de la retraite à 64 ans touche surtout ceux qui ont commencé à travailler quand ils étaient plus jeunes et qui n’ont pas obtenu de diplôme universitaire. Ainsi, le fardeau tombe sur les plus pauvres de la classe ouvrière, notamment à une époque d’inflation record, de récession imminente et de révocation de nombreux programmes d’aide de la période de la pandémie de COVID-19.
La brutalité policière habituelle envers les manifestants n’était pas pleinement visible, car les policiers n’ont pas commencé la violence ni répondu aux provocations. Cette violence a plutôt été exercée de manière à dissuader les gens de se joindre aux manifestations. Puisque les manifestations de masse contre la hausse de l’âge de la retraite sont apparemment terminées, beaucoup de gens croient que la police avait reçu de nouveaux ordres pour permettre aux manifestants de terminer leur mouvement dans un calme relatif.
